💃 Risque De Finir Dans Une Fosse Commune

Difficilede mettre en place sur toiture en pente (>2%) Risque de pollution des eaux dans le cas d’un toit jardin Ă  cause des produits chimiques utilisĂ©s Pas d’emprise fonciĂšre et peu d’espace nĂ©cessaire LĂ©ger surcout dans certains cas PossibilitĂ© de problĂšmes liĂ©s au gel Pas de surcoĂ»t par rapport Ă  une toiture « normale » / / / Voici la liste des derniers incidents classĂ©s en risques technologies ou naturels autour de la mairie de FossĂ©. Ces risques sont ordonnĂ©es du plus rĂ©cent au plus ancien. En terme de risques naturels et technologiques on peut retrouver des innondations, des tempĂȘtes, des mouvements de terrains, des coulĂ©es de boue ou encore des mouvements sismiques qui sont tout de mĂȘme plus rare chez nous en France. L'historique ci-dessous vous permet d'avoir une bon visibilitĂ© sur ce qui a pu et pourrait se passer sur la commune de FossĂ©.
LaCommission européenne se donne une semaine pour finir l'évaluation de la de corps découverts dans des fosses communes. Jusqu'à 1 200 corps, dont certains ont été découverts dans des
Bonjour, Mon pÚre a été enterré il y a 30 ans dans la fosse commune de Beaucaire. Aujourd'hui la mairie a décidé de detruire les tombes de la fosse commune pour en faire des caveaux. Pour l'instant la tombe de mon pÚre n'a pas encore été enlevée mais cela ne saurait tarder. La mairie ne m'a pas prévenue de ce projet en cours, a-t-elle le droit de detruire sa tombe sans me prevenir ? Quel recours puis-je avoir pour pouvoir la conserver dans ce cimetiÚre ? Dans la négative puis-je faire transférer son cercueil et sa pierre tombale dans une autre ville ? Merci d'avance pour votre aide Cejeudi 1er octobre, en fin de matinée, un camion transportant des bouteilles de différents gaz s'est couché route des Maisons-Neuves, à Joué
Deux jours d’épreuve pour sept spĂ©ciales chronomĂ©trĂ©es, c’est ce qui attend les 130 concurrents qui vont s’élancer samedi et dimanche au 40e rallye de Fourmies en Avesnois. Parmi eux, AurĂ©lien Frison de Cartignies qui aura pour co-pilote son pĂšre RĂ©jean Frison. AurĂ©lien Frison de Cartignies pose avec sa voiture de 34 ans BMW. - VDN PubliĂ© 4 AoĂ»t 2022 Ă  15h00 Temps de lecture 3 min Parmi les Ă©quipages engagĂ©s, samedi et dimanche, au rallye automobile de Fourmies-en-Avesnois, il en est un de Cartignies. AurĂ©lien Frison, 38 ans, aura effectivement le bonheur de rouler en pays connu. Il a pour co-pilote son pĂšre RĂ©jean Frison, 62 ans, originaire de Savoie. C’est AurĂ©lien qui pilotera la voiture. Nous roulons sur une BMW 325 IX E30 classe A8 de 1988 et oui une voiture qui a 34 ans et qui est pratiquement aussi ĂągĂ©e que moi ». AurĂ©lien Frison dit avoir toujours Ă©tĂ© attirĂ© par les sports mĂ©caniques et nous nous sommes dĂ©cidĂ©s de sauter le grand pas avec papa. Cela fait maintenant six ans que je fais de la compĂ©tition en tant que pilote et nous avons dĂ» disputer une petite vingtaine de Rallye. ». La participation Ă  un rallye a un coĂ»t. Nous sommes dans l’obligation de trouver des sponsors, car franchement sans eux cela serait impossible et nous tenons d’ailleurs Ă  les remercier. En retour, nous leur faisons de la publicitĂ© sur la voiture. Nous organisons aussi des petites manifestations. Cette annĂ©e, nous allons disputer notre troisiĂšme rallye de la saison Les boucles Capelloises-Le Centurion et lĂ  l’Avesnois et il nous restera Le Charlemagne fin septembre et peut-ĂȘtre un cinquiĂšme mais lĂ  on verra selon les finances. » Finir l’épreuve sans pĂ©pin Quand on prend le dĂ©part d’une telle compĂ©tition, l’objectif numĂ©ro un est de finir l’épreuve sans le moindre pĂ©pin. Pour nous, le risque serait de faire un excĂšs de confiance sur des routes que nous connaissons bien et se faire surprendre Ă  n’importe quel moment. » Cette annĂ©e, les organisateurs ont instaurĂ© une fameuse spĂ©ciale inĂ©dite de 28,880 km * qu’accueille trĂšs favorablement le pilote de Cartignies. C’est une excellente trouvaille des organisateurs et franchement bravo de nous permettre de pouvoir dĂ©couvrir cela. Je pense que l’on risque tous de se retrouver dans le mĂȘme sac. Une spĂ©ciale sur laquelle il va falloir rester concentrĂ© une bonne vingtaine de minutes du premier au dernier kilomĂštre. Il va falloir faire des calculs minutieux pour mettre l’essence et surtout que la voiture soit performante. Pour moi, c’est une premiĂšre et je vais m’y faire plaisir. Le seul point noir, serait de casser la veille et de ne pas pouvoir disputer ce bijou qui nous est concoctĂ©. » * La spĂ©ciale inĂ©dite le dimanche de 28,880 km fait dĂ©jĂ  parler tous les pilotes. Pour pratiquement tous, c’est une dĂ©couverte La QuarantiĂšme. Elle empruntera plusieurs villages de notre bocage dĂ©part d’ÉtrƓungt puis Boulogne-sur-Helpe - Floyon - Cartignies - Beaurepaire-sur-Sambre pour arriver sur Prisches. Au delĂ , le rallye c’est samedi et dimanche. Lire aussi Des Ă©tudes Ă  l’hĂŽpital, pourquoi les infirmiers sambriens sont attirĂ©s par la Belgique? Hecq l’école alternative Altra schola fait sa premiĂšre rentrĂ©e ce lundi Football N3 Feignies-Aulnoye remporte le derby contre Maubeuge au forceps Poursuivez votre lecture sur ces sujets Rallye Automobile Financement Avesnes-sur-Helpe 59440, Nord Fourmies 59610, Nord Cartignies 59244, Nord Vu le prix du pĂ©age qui augmente rĂ©guliĂšrement, si la vitesse max est abaisser Ă  110 km, il n'y aura plus aucun intĂ©rĂȘt Ă  prendre l'autoroute pourtan ...Lire plus A lire aussi Des Ă©tudes Ă  l’hĂŽpital, pourquoi les infirmiers sambriens sont attirĂ©s par la Belgique? Hecq l’école alternative Altra schola fait sa premiĂšre rentrĂ©e ce lundi Football N3 Feignies-Aulnoye remporte le derby contre Maubeuge au forceps Semousies pour le loto bouse des vaches
 il ne fallait pas arriver en retard FlambĂ©e du pellet en Sambre-Avesnois On a mĂȘme des Parisiens avec des remorques» Sambre-Avesnois un agriculteur passĂ© Ă  tabac par des dizaines de motards venus de Belgique Voir plus d'articles
Risquede finir en hot-dog. Ne risque pas de finir premier. La sardine risque de finir ainsi. fosse commune. Fosse pas commune. Remplaçons un gaz qui présentait un risque, par un gaz qui ne présentait pas de risque. Remplaças un gaz qui présentaient un risque, par un gaz qui ne présentaient pas de risque. Remplacée un gaz qui présentait igloo j'ai acheté une veille maison à rénover suite au décÚs du propriétaire pour en faire ma résidence principale dans quelques années . la maison n'est pas occupée . les services de l'assainissement sont venus contrÎlés le tout à l'égout et ont découvert que ma voisine laisse déverser ses eaux usées dans une fosse commune sous le mur mitoyen qui nous séparent . mes eaux puviales sont en partie dirigées également vers la fosse . Alors que je ne soupconnais pas l'existence de cette fosse et que dans mon titre de propriété il n'est pas question de cette fosse , je voudrais savoir ce que vous en penser parce que je voudrais faire cesser cette situation car je vais rénover la maison .selon vous s'agit il d'une fosse commune ? merci de vos réponses Lintervention s'est déroulée jeudi soir sur la commune de Moustier. Tout est bien qui finit bien. L'intervention, délicate, a été menée d'une main de maßtre par l'unité du Risque
La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 8 lettres et commence par la lettre C Les solutions ✅ pour PLACE DANS UNE FOSSE COMMUNE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "PLACE DANS UNE FOSSE COMMUNE " 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
Bamako) – Des fosses communes contenant au moins 180 corps ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans une ville du nord du Burkina Faso au cours des derniers mois, et les preuves disponibles suggĂšrent l
PubliĂ© le 11/05/2016 Ă  1147 JoĂ«lle Decottigies a alertĂ© le parquet de Lille, aprĂšs avoir dĂ©couvert que son frĂšre, Dominique Haan, Ă©tait enterrĂ© dans la fosse commune du cimetiĂšre de la ville sans qu'elle n'ait Ă©tĂ© prĂ©venue de son dĂ©cĂšs. DĂ©couvrir la mort d'un proche est un choc. La dĂ©couvrir trois semaines plus tard sans y ĂȘtre prĂ©parĂ© est un vĂ©ritable cauchemar. Le 23 fĂ©vrier dernier, JoĂ«lle Decottigies est inquiĂšte. Depuis trois semaines, elle est sans nouvelle de son frĂšre, Dominique Haan. L'homme de 62 ans, tout juste retraitĂ© de la Poste, ne rĂ©pond ni Ă  ses appels, ni Ă  ses JoĂ«lle dĂ©cide alors de faire quelques recherches sur internet. Elle sait que son frĂšre est un joueur de bridge et parvient Ă  retrouver son club Ă  Wasquehal prĂšs de Roubaix. Quand elle les appelle, c'est le choc. J'ai demandĂ© Ă  la dame qui a dĂ©crochĂ© si mon frĂšre Ă©tait bien dans leur club et j'ai senti toute sa dĂ©tresse. Elle m'a annoncĂ© qu'il Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©. J'ai hurlĂ© au tĂ©lĂ©phone, c'Ă©tait Ă©pouvantable», confie-t-elle Ă  La Voix du Haan est, en effet, dĂ©cĂ©dĂ© d'une crise cardiaque, le 3 fĂ©vrier Ă  Lille, lors d'un tournoi de bridge. Ni le mĂ©decin prĂ©sent sur place, ni les secours n'Ă©taient parvenus Ă  le rĂ©animer. Cependant sa sƓur n'a jamais Ă©tĂ© prĂ©venue. Deux semaines plus tard, le sexagĂ©naire a Ă©tĂ© inhumĂ© au cimetiĂšre de Lille-Sud ... dans la fosse commune, sans que personne n'assiste Ă  ses obsĂšques. L'homme n'Ă©tait pourtant pas isolĂ© socialement et avait des revenus confortables, selon sa soeur. Cette situation choque JoĂ«lle qui se demande si la police a vraiment fait son travail d'investigation car elle n'a reçu aucun coup de tĂ©lĂ©phone pour lui annoncer le dĂ©cĂšs. Je suis dans une dĂ©tresse Ă©pouvantable et en colĂšre, confie JoĂ«lle Decottignies. Mais je suis une battante et je n'en resterai pas là».Elle a dĂ©cidĂ©, aidĂ©e par MaĂźtre Bruno ClĂ©ment, un ancien collĂšgue de son frĂšre, d'alerter le parquet de Lille. Selon lui, les faits sont difficiles Ă  qualifier pĂ©nalement, mais nous ne sommes pas satisfaits des explications fournies par la mairie de Lille». La mairie, elle, ne reconnaĂźt aucune faute de ses services, selon La Voix du Nord.
Unfosse commune avec des restes humains non-identifiĂ©s a Ă©tĂ© dĂ©couverte par la police dans l’État de Guerrero, au Mexique, samedi. C’est dans cette zone qu’ont disparu 43 Accueil Saint-Quentinois L’automobiliste a percutĂ© une voiture en stationnement Ă  Aubencheul-aux-Bois avant de prendre la fuite et de finir sa course dans un fossĂ© oĂč il a Ă©tĂ© retrouvĂ© par les gendarmes, dans la nuit de vendredi Ă  samedi 27 mars. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s
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250litres Ă  pomper. Un risque de pollution reste possible si le relevage du camion tourne mal. Une grue de 130 tonnes, d'une entreprise de terrasssement, avait pour mission d'extirper le poids Montdidier envoyĂ©e spĂ©cialeLa famille Bernard habite en contrebas de l'Ă©glise dressĂ©e comme une proue dans cette vieille terre picarde, Ă©glise qui domine les vallons cultivĂ©s et Ă©crase les maisons aux façades ensoleillĂ©es. Montdidier, sous-prĂ©fecture de la Somme, Ă  peine 10 000 habitants. Dans cette rue d'habitations, la bĂątisse de brique rouge s'Ă©lĂšve sur deux Ă©tages, qui cachent l'arriĂšre-cour oĂč furent dĂ©couverts, le 20 juillet, les restes d'une jeune fille de 20 ans. Elle s'appelait Isabelle Bernard, et quatre personnes, dont son pĂšre et deux de ses frĂšres, ont reconnu l'avoir clan Bernard. Peu de gens se souviennent d'elle, une fille parmi d'autres dans cette famille de quinze enfants. Certains, Ă©voquant mĂȘme le chiffre de dix-sept, ajoutent Ils se ressemblent tous. On les confond, et mĂȘme les aĂźnĂ©s Bernard ne se rappellent pas le nom de tous leurs frĂšres et soeurs.» Isabelle n'avait rejoint les siens qu'en septembre 1996, aprĂšs plus de quinze ans passĂ©s chez une nourrice du coin. PlacĂ©e toute petite, pour maltraitance sa mĂšre l'avait Ă©bouillantĂ©e. Au dire des voisins, le clan Bernard menait une vie autarcique, vivant de peu entre brocante et allocations, sortant groupĂ© sur les vĂ©los, scooter pour la mĂšre et mobylette-remorque pour le pĂšre. Ils fouillaient les dĂ©charges, rĂ©cupĂ©raient des trucs, bricolaient.» Bien sĂ»r, chacun leur attribue aujourd'hui une multitude de petits larcins, chicaneries et coups pĂšre et la mĂšre avaient divorcĂ© depuis des annĂ©es mais continuaient Ă  partager le mĂȘme toit et parfois le mĂȘme lit leur dernier enfant a 3 ans. La mĂšre, qui s'est confiĂ©e au Courrier picard, Ă©voque abondamment la brutalitĂ© de son mari, sa manie de cogner les enfants depuis toujours. Les voisins n'y croient qu'Ă  moitiĂ© A l'extĂ©rieur, elle Ă©tait pire que lui», cet homme aussi blond et fluet qu'elle est brune et costaude, une femme de caractĂšre, drĂŽlement enquiquineuse». Une Ă©ducatrice se rappelle un camp de vacances oĂč l'aĂźnĂ©, Ă  l'Ă©poque ĂągĂ© de 13 ans, arrivait chaque matin dans un pantalon souillĂ© d'urine», et refusait obstinĂ©ment de se baigner sans ses chaussettes. Un jour, on les lui a fait enlever. Il avait les pieds brĂ»lĂ©s par des cigarettes.» Couche commune. MalgrĂ© les brimades et les coups, les plus ĂągĂ©s des enfants Ă  l'exception d'une des aĂźnĂ©es sont restĂ©s vivre chez les parents. Dans des conditions d'hygiĂšne prĂ©caires la maison abrite aussi une trentaine de chats et une dizaine de chiens. Une voisine affirme que les enfants dormaient Ă  mĂȘme le sol ou s'entassaient sur une couche commune. A midi, on pratiquait souvent le jeĂ»ne, et le soir, le repas se partageait avec les animaux sur la grande table. Les services sociaux du dĂ©partement, qui l'ont visitĂ©e, dĂ©crivent une famille fermĂ©e, clanique, vraiment marginale. Ils Ă©taient particuliĂšrement fuyants, ne remplissaient pas leurs dossiers, Ă©vitaient au maximum les contacts».Quand Isabelle croise par hasard l'une de ses soeurs, Ă  Montdidier, elle a dĂ©jĂ  19 ans. Et dĂ©cline l'offre des services sociaux, qui lui proposent un contrat jeune majeur» de suivi Ă©ducatif Sans l'accord des personnes, on ne peut rien faire. La mesure de placement lui aura au moins sauvĂ© la vie pendant vingt ans.» Souffre-douleur. Dans la maison de briques oĂč elle a choisi de revenir, Isabelle devient vite le souffre-douleur de son pĂšre. Il la frappait pour n'importe quoi. Une vaisselle pas faite, mais le plus souvent pour rien», dit la mĂšre. Un soir de juillet 1997, ça dĂ©rape encore plus. Le pĂšre, le frĂšre aĂźnĂ© et un ami s'acharnent sur la jeune fille dans l'arriĂšre-cour. Ils lui tiraient les cheveux et la traĂźnaient par terre, et, comme Ă  chaque fois, elle restait silencieuse, elle ne disait rien.» La mĂšre voit tout de sa fenĂȘtre. Ne dit rien non plus. Isabelle meurt dans la lendemain, la bande essaie de brĂ»ler le corps dans une dĂ©charge des environs. RatĂ©. Elle finira dans la fosse septique de la maison. Personne ne dira rien pendant plus de six mois. En avril 1998, l'une des filles, dĂ©crite comme un peu simplette» par des voisins, signale la disparition de sa soeur Ă  la gendarmerie. L'enquĂȘte dĂ©marre. La famille esquive d'abord, indiquant qu'Isabelle est partie Ă  Paris avec deux mecs». Finalement, le 20 juillet, les gendarmes investissent la maison, dĂ©couvrent des ossements dans la fosse. Le pĂšre, deux frĂšres et l'ami d'une des filles passent aux aveux. Ils sont mis en examen pour homicide volontaire» et Ă©crouĂ©s Ă  Amiens. Le week-end dernier, la maison Bernard Ă©tait silencieuse. Une bĂąche cachait l'arriĂšre-cour Ă  la vue des passants. Selon un voisin, la mĂšre passait quelques jours Ă  la mer avec ses enfants.

Monlave-vaisselle ou mon frigo est tombé en panne et je cherche une solution de dépannage : je fais appel à Murfy. Vous recherchez une solution de réparation pour votre électroménager et vous habitez la commune de Champigny-sur-Marne ou dans une commune voisine (Nogent-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne, Bry-sur-Marne, Villiers-sur-Marne, Joinville-le-Pont, Le Plessis-Trévise,

Un nombre alarmant de QuĂ©bĂ©cois meurent dans la solitude la plus complĂšte. Personne pour remarquer qu’ils ne sont plus de ce monde ; personne pour s’occuper de leurs funĂ©railles et leur rendre un dernier hommage. Ils finissent dans des fosses communes, dans l’indiffĂ©rence presque totale. Comment en est-on arrivĂ©s lĂ  ? Pour comprendre, notre journaliste a remontĂ© l’histoire de quelques-uns de ces dĂ©funts oubliĂ©s. Richard le solitaire L’odeur m’assaille dĂšs que je m’engage dans le couloir menant Ă  l’appartement, au troisiĂšme Ă©tage d’un immeuble de logements sociaux pour personnes ĂągĂ©es, prĂšs du pont Jacques-Cartier, Ă  MontrĂ©al. Un mĂ©lange de viande avariĂ©e, de camion Ă  ordures et d’égouts. Un relent Ăącre et collant, qui semble s’incruster dans ma peau, s’accrocher dans ma gorge, et qui me laissera les narines Ă  vif, hypersensibles Ă  toute odeur animale. C’est cette puanteur qui a inquiĂ©tĂ© les voisins et les a poussĂ©s Ă  alerter les secours. Le 24 avril, lorsque les policiers sont entrĂ©s dans le logement, Richard J.* Ă©tait mort depuis dĂ©jĂ  deux semaines. La dĂ©pouille de l’homme de 62 ans vient d’ĂȘtre emportĂ©e quand j’arrive sur les lieux, en compagnie des nettoyeurs chargĂ©s d’effacer les traces du drame. AchevĂ© par une maladie coronarienne, il souffrait de plusieurs maux chroniques, apprendrai-je en lisant le rapport du coroner qui enquĂȘtera sur les circonstances du dĂ©cĂšs. À voir les Ă©claboussures rougeĂątres qui souillent le plancher du petit trois-piĂšces, sa mort n’a pas Ă©tĂ© paisible. Richard J. a luttĂ©. Il a dĂ» vomir du sang en jets explosifs, d’abord prĂšs de son lit, puis dans la salle de bains et, enfin, dans le salon. C’est lĂ , par terre, affaissĂ© sur son flanc, qu’il a rendu son dernier souffle. À cet endroit, le sang s’est figĂ© en une couche Ă©paisse, visqueuse et texturĂ©e, d’un rouge sombre. Une mouche paresseuse s’attarde alentour. Au milieu de la tache, je dĂ©couvre une touffe de cheveux noirs, Ă©pais et drus comme ceux d’une vieille poupĂ©e, qui sont restĂ©s collĂ©s sur le parquet lorsque son corps a Ă©tĂ© emmenĂ©. Tout prĂšs, sur le sol, gĂźt le tĂ©lĂ©phone, son fil Ă  demi engluĂ© dans la flaque coagulĂ©e. Peut-ĂȘtre Richard J. a-t-il tentĂ© d’appeler Ă  l’aide dans ses derniers moments ? Il Ă©tait ben malade, me raconte sa voisine, Paulette Lalonde. Je lui avais dit “Si jamais vous vous sentez mal, vous avez juste Ă  cogner dans le mur de votre chambre, je vais appeler quelqu’un.” » Mais elle n’a rien entendu. J’ai Ă©tĂ© des jours Ă  y penser, ajoute-t-elle, Ă©branlĂ©e. S’il faut qu’il ait pĂąti une couple de jours tout seul avant de mourir
 » ‱‱‱ De plus en plus de QuĂ©bĂ©cois s’éteignent dans la solitude, symptĂŽme d’une sociĂ©tĂ© oĂč l’on vit toujours plus chacun de son cĂŽtĂ©. Lorsque aucun membre de la famille ne se manifeste pour prendre en charge la dĂ©pouille, celle-ci est dĂ©clarĂ©e non rĂ©clamĂ©e », une Ă©tiquette administrative qui semble convenir davantage aux choses qu’aux ĂȘtres. Dans certains cas, on ne retrouve personne dans l’entourage du dĂ©funt ; dans d’autres, des proches survivent mais refusent d’assumer la responsabilitĂ© des funĂ©railles. Le nombre de corps non rĂ©clamĂ©s a presque doublĂ© au QuĂ©bec au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, Ă©tant passĂ© de 213 en 2008 Ă  399 en 2016, selon les donnĂ©es fournies par le ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux MSSS et par le Bureau du coroner, les deux entitĂ©s qui gĂšrent ces cadavres. Dans l’intervalle, le nombre total de dĂ©cĂšs n’a progressĂ© que de 11 %. Le QuĂ©bec dĂ©tient d’ailleurs le record canadien Ă  ce chapitre, enregistrant plus de morts non rĂ©clamĂ©s que toute autre province, y compris l’Ontario. Si on calcule leur moyenne annuelle depuis 2008, le nombre de cas au QuĂ©bec dĂ©passe de 29 % celui de sa voisine ontarienne. Or, l’État quĂ©bĂ©cois se soucie peu du dernier repos des esseulĂ©s. Ici, contrairement Ă  d’autres instances au Canada et aux États-Unis, l’État est trop chiche pour offrir une sĂ©pulture digne aux gens qui meurent sans rien ni personne. Ils finissent presque tous inhumĂ©s sans cĂ©rĂ©monie dans une fosse commune, sans une parole ou une priĂšre pour les saluer, sans la moindre plaque qui les identifie. OubliĂ©s de leur vivant, anonymes dans la mort. ‱‱‱ Tout prĂšs, sur le sol, gĂźt le tĂ©lĂ©phone, son fil Ă  demi engluĂ© dans la flaque coagulĂ©e. Peut-ĂȘtre Richard J. a-t-il tentĂ© d’appeler Ă  l’aide dans ses derniers moments ? Les deux employĂ©s de l’entreprise Dryco s’attellent Ă  nettoyer ce qui reste de l’agonie de Richard J. Couverts d’un survĂȘtement de plastique blanc Ă  capuchon, de gants de caoutchouc et d’un masque respiratoire, Nathalie Drouin et FrĂ©dĂ©ric Tremblay qui forment aussi un couple ont l’air de techniciens de laboratoire affrontant un dangereux virus. Suant Ă  grosses gouttes dans cet attirail, FrĂ©dĂ©ric dĂ©monte au marteau et au pied-de-biche les lattes rougies de sang du parquet, puis Nathalie, Ă  quatre pattes, armĂ©e de dĂ©sinfectant, de torchons et d’une simple brosse, frotte le sous-plancher oĂč les fluides corporels se sont infiltrĂ©s. Un purificateur d’air et un diffuseur d’huiles essentielles resteront en marche toute la nuit pour Ă©liminer ce qui subsiste d’odeurs et de contaminants. Maladroite et suffoquant dans l’équipement protecteur que j’ai revĂȘtu moi aussi, je circule dans l’appartement sans trop savoir oĂč mettre les pieds. Richard J. y avait mis du sien pour amĂ©nager un logis agrĂ©able, propre, impeccablement rangĂ©. Des bibelots Ă  l’effigie de JĂ©sus et de Marie sont disposĂ©s un peu partout. Dans le salon, des poissons rouges vivotent encore dans les trois aquariums qui emplissent les lieux d’un glouglou insistant. Des figurines d’animaux en laiton forment un joli troupeau sur le manteau de la cheminĂ©e. Dans la chambre, un chiot en peluche monte la garde sur le lit une place. Qui sait de quoi son quotidien Ă©tait fait. Il vivait de l’aide sociale, souffrait de diabĂšte, d’hypertension et d’alcoolisme, se nourrissait probablement peu ou mal. Des boĂźtes de soupe aux pois et de jus de tomate s’entassent dans le garde-manger ; le frigo, presque vide, ne contient que deux grosses bouteilles de biĂšre, un sac d’oignons, du beurre d’arachides et quelques condiments. Sa voisine Paulette Lalonde le voyait de temps en temps sortir se balader sur son triporteur. Quand il faisait beau, il partait de bonne heure et il revenait juste le soir. » Elle se souvient d’un homme gentil et courtois, qui lui avait fait don de deux chaises en fer forgĂ© en pensant qu’elle pourrait s’en servir pour recevoir. Lui n’avait jamais de visite, dit-elle. Il avait l’air ben gĂȘnĂ©. Tu lui posais une question, il rĂ©pondait juste le strict nĂ©cessaire. » Richard avait l’habitude d’écouter la radio ou de fumer de la mari sur le balcon minuscule, et alors ils Ă©changeaient quelques mots, de part et d’autre d’une cloison qui les empĂȘchait de se voir. Un jour, pourtant, Richard J. a dĂ» compter pour quelqu’un. Sur la commode, un tout petit cadre dorĂ© en forme de cƓur abrite une photo fanĂ©e, oĂč deux mariĂ©s en tenues d’une autre Ă©poque, arborant un demi-sourire, se tiennent par la main. C’était le 24 aoĂ»t 1974. Il n’avait pas 20 ans. Tous Ă  risque En sept ans Ă  travailler ensemble sur ces chantiers funestes, Nathalie Drouin et FrĂ©dĂ©ric Tremblay ont vu de prĂšs la solitude qui se cache au sein des quartiers densĂ©ment peuplĂ©s de la mĂ©tropole. Certains cas les hantent plus que d’autres, comme cette personne oubliĂ©e depuis si longtemps que ses entrailles liquĂ©fiĂ©es suintaient Ă  l’étage du dessous, ou ce logis ayant servi de tombeau Ă  quelqu’un pendant 18 mois, et dont les fenĂȘtres Ă©taient noires de mouches. Sans parler des accumulateurs compulsifs, ces ĂȘtres malades qui meurent parmi les dĂ©chets et la vermine. Notre premier rĂ©flexe, quand on rentre dans un logement, c’est de retourner les photos, dit Nathalie. On ne veut pas voir c’est qui. Sinon, c’est plus pĂ©nible. » Difficile de dire exactement qui est Ă  risque de mourir abandonnĂ©, puisque le provincial ne tient pas de statistiques dĂ©taillĂ©es Ă  ce propos. Le Bureau du coroner, qui traite bon an, mal an environ 20 % de ces dĂ©funts, maintient sur son site Internet une liste de personnes non rĂ©clamĂ©es, dans l’espoir qu’un jour quelqu’un les revendiquera. Le coroner intervient lorsque les causes du dĂ©cĂšs sont obscures, violentes ou liĂ©es Ă  de la nĂ©gligence, ou lorsque l’identitĂ© d’un mort est inconnue ; les autres cas sont sous la responsabilitĂ© du ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux. Sur 304 noms inscrits depuis 2014, 85 % sont des hommes ; les 60 Ă  69 ans sont le groupe d’ñge le plus reprĂ©sentĂ©, suivis des 50 Ă  59 ans ; prĂšs de la moitiĂ© habitaient Ă  MontrĂ©al, moins de 10 % Ă  QuĂ©bec et 3 % Ă  Laval. On n’en sait pas beaucoup plus. Photo Leda&St-Jacques L’une des rares Ă©tudes exhaustives sur le sujet, publiĂ©e en 2016 dans le Journal of Forensic Sciences, a Ă©tĂ© menĂ©e Ă  Indianapolis, une ville Ă  peu prĂšs de la taille d’Ottawa, dans le Midwest amĂ©ricain. Les chercheurs ont passĂ© en revue tous les dossiers de corps non rĂ©clamĂ©s rĂ©pertoriĂ©s de 2004 Ă  2011. Leur analyse confirme que le phĂ©nomĂšne touche disproportionnellement les hommes, ainsi que les gens malades, pauvres et isolĂ©s », Ă©crivent-ils. Ces personnes meurent beaucoup plus jeunes que les autres, Ă  58 ans en moyenne, et pĂ©rissent en majoritĂ© Ă  la maison plutĂŽt qu’à l’hĂŽpital, Ă  l’inverse de la population gĂ©nĂ©rale. Un certain nombre d’itinĂ©rants 13 % des cas et de vĂ©tĂ©rans 16 % comptent parmi les victimes, de mĂȘme que des prisonniers, des ex-dĂ©tenus et des prostituĂ©s. La plupart ont succombĂ© Ă  des troubles cardiaques 43 % ou aux consĂ©quences de la consommation d’alcool ou de drogues 22 % ; 8 % se sont suicidĂ©s ; 2 % sont morts gelĂ©s. Cela dit, pas besoin d’ĂȘtre marginal ou sans le sou pour se retrouver seul Ă  la fin de sa vie. Le simple passage du temps rend vulnĂ©rables ceux qui, autrefois, ont eu des vies sociales remplies, des carriĂšres fructueuses. Certains d’entre nous vivront assez vieux pour que ceux que nous aimons, nos frĂšres, nos sƓurs, voire nos enfants, si nous en avons, soient dĂ©jĂ  tous morts ou trop diminuĂ©s pour veiller sur nous. Ça va bien au-delĂ  de l’individualisme des familles , explique Caroline Sauriol, directrice gĂ©nĂ©rale des Petits FrĂšres, un organisme qui accompagne les personnes seules de 75 ans et plus. Il y a une vague de fond dĂ©mographique, du fait de l’allongement de la vie. On a ajoutĂ© l’équivalent d’une gĂ©nĂ©ration complĂšte au bout. » Ainsi, une personne ĂągĂ©e sur cinq au pays manque de compagnie, se sent tenue Ă  l’écart ou isolĂ©e, selon un rapport de 2012 de Statistique Canada. Mourir seul, c’est aussi ça, poursuit Caroline Sauriol. Si on n’a personne Ă  appeler en cas d’urgence, si on a l’impression que personne ne va se souvenir de nous, que personne ne va ĂȘtre attristĂ© parce qu’on est dĂ©cĂ©dĂ©, c’est une souffrance immense, et ça peut durer des annĂ©es. C’est comme si on Ă©tait oblitĂ©rĂ© de la face de la terre avant mĂȘme d’ĂȘtre mort. » Mais on peut aussi mourir seul dans la fleur de l’ñge. RenĂ© Sanschagrin n’avait que 27 ans lorsqu’il est mort sans ĂȘtre rĂ©clamĂ©, Ă  QuĂ©bec, en 2015. On peut mĂȘme mourir seul dans un village oĂč tout le monde est censĂ© se connaĂźtre Ă  Grand-Saint-Esprit, par exemple, bourgade de 500 Ăąmes oĂč demeurait Martin Vachon lorsqu’il est dĂ©cĂ©dĂ©, en 2015, Ă  l’ñge de 42 ans. Lui non plus, personne n’en a voulu. Norbert l’invisible Toutes les cultures depuis l’AntiquitĂ© rĂ©servent Ă  leurs dĂ©funts des au revoir publics, hautement ritualisĂ©s. De tout temps, les rites funĂ©raires ont eu une double finalitĂ© accompagner les survivants dans leur traversĂ©e du deuil, et assurer le devenir corporel et spirituel du dĂ©funt, explique l’ethnologue Martine Roberge, professeure au DĂ©partement des sciences historiques de l’UniversitĂ© Laval. Assigner une derniĂšre demeure Ă  quelqu’un, c’est l’inscrire dans sa communautĂ© au-delĂ  de la mort. » De nos jours, les sĂ©pultures collectives ou anonymes sont plutĂŽt associĂ©es aux situations de crise — les guerres, les Ă©pidĂ©mies ou les catastrophes naturelles —, qui tuent trop de gens trop vite pour qu’on s’arrĂȘte Ă  chacun ou qui rendent leur identification impossible. Ce n’est pas dans l’ordre des choses. Norbert M.* est arrivĂ© au cimetiĂšre par le garage, dans la boĂźte de carton qui lui sert de cercueil, neuf jours aprĂšs sa mort d’une cirrhose d’origine alcoolique Ă  l’hĂŽpital Saint-Luc, Ă  MontrĂ©al. En ce matin d’hiver, dans le crĂ©matorium du Repos Saint-François d’Assise, il gĂźt sur une table Ă©lĂ©vatrice, prĂȘt Ă  s’engouffrer dans l’un des trois fours que dissimulent des portes mĂ©talliques. À la pression d’un bouton, celle du milieu se lĂšve, et le prĂ©posĂ© pousse la boĂźte dans la cavitĂ© oblongue oĂč jailliront bientĂŽt des flammes d’un orange Ă©blouissant. Il avait 64 ans, et il Ă©tait sans-abri. Pour nous, c’est un dĂ©funt comme les autres, prĂ©cise Robert McDuff, le responsable du service Ă  la clientĂšle qui m’accompagne dans les coulisses du cimetiĂšre. La procĂ©dure, le respect sont les mĂȘmes pour tout le monde, rĂ©clamĂ© ou non rĂ©clamĂ©. Ce qui change, c’est oĂč il va aboutir. » Dans ces espaces d’allure industrielle, loin des gerbes de fleurs, des tentures de velours et de l’éclairage tamisĂ© qui enveloppent la mort d’une atmosphĂšre solennelle, la disposition des corps est rĂ©duite Ă  sa plus simple expression. Une nĂ©cessitĂ© hygiĂ©nique et administrative, sans artifice. Au sous-sol, dans une des salles rĂ©frigĂ©rĂ©es oĂč sont stockĂ©s les cadavres en attente d’ĂȘtre incinĂ©rĂ©s, on garde un grand coffre rudimentaire en fibre de bois agglomĂ©rĂ©. C’est lĂ -dedans qu’on empile les urnes funĂ©raires des dĂ©funts non rĂ©clamĂ©s, au fur et Ă  mesure que leurs cendres sortent du crĂ©matorium de banals contenants de carton au fini bleu imitant le marbre, Ă©tiquetĂ©s et cordĂ©s comme des paquets qu’on s’apprĂȘterait Ă  expĂ©dier quelque part. Il en rentrera une centaine Ă  l’intĂ©rieur. Quand son corps aura Ă©tĂ© rĂ©duit en poussiĂšre, Norbert M. viendra les y rejoindre. Et dans six mois, lorsque la caisse sera pleine, la centaine d’urnes seront transfĂ©rĂ©es dans quatre boĂźtes de bois plus petites mais tout aussi rustiques, puis ensevelies toutes en mĂȘme temps, dans la section 6D du cimetiĂšre, rĂ©servĂ©e aux morts orphelins. Cette Ă©tendue dĂ©nudĂ©e, aussi vaste qu’un pĂątĂ© de maisons, forme un vide incongru au milieu de l’agglomĂ©ration de pierres tombales. Pas une croix, pas un bouquet ni un caillou ne laissent entrevoir que sous cette surface muette dorment les restes de 1 264 personnes. Depuis une dizaine d’annĂ©es, la majoritĂ© des corps non rĂ©clamĂ©s de la grande rĂ©gion de MontrĂ©al finissent dans ce terrain du Repos Saint-François d’Assise, dans l’est de la ville son directeur gĂ©nĂ©ral, Richard Prenevost, s’attend Ă  en recevoir encore 150 cette annĂ©e. Les corps traitĂ©s par le Bureau du coroner, quant Ă  eux, aboutissent plutĂŽt au cimetiĂšre de Laval ils sont placĂ©s dans de simples cercueils en MDF et enterrĂ©s, cinq ou six Ă  la fois, dans une bande de terre dĂ©garnie qu’on croirait vacante, coincĂ©e en bordure du cimetiĂšre le coroner proscrit la crĂ©mation dans ces cas-lĂ . Chaque dĂ©pouille est nĂ©anmoins rigoureusement identifiĂ©e et son emplacement exact, consignĂ© dans un registre informatisĂ©. La mĂ©moire de ces personnes, on a le devoir de la conserver pour la postĂ©ritĂ©, explique Richard Prenevost. Le terrain est cadastrĂ©, et chaque urne renferme un jeton en acier inoxydable avec un numĂ©ro de rĂ©fĂ©rence. Alors, on sait exactement oĂč se trouve chaque dĂ©funt. Si un jour un membre de la famille reconnaĂźt un parent, on sera en mesure d’aller l’exhumer. » Jusqu’ici, ça ne s’est jamais produit. ‱‱‱ Originaire du Nouveau-Brunswick, Norbert M. semble avoir vĂ©cu dans les rues de MontrĂ©al sans laisser d’empreinte, Ă©vanescent. Les dossiers de La Maison du PĂšre, l’un des grands refuges pour sans-abris de la mĂ©tropole, indiquent qu’il s’y arrĂȘtait une fois de temps en temps, depuis une vingtaine d’annĂ©es, pour encaisser son chĂšque d’aide sociale. Il n’a passĂ© la nuit au dortoir qu’en de rares occasions, et pas du tout entre 2006 et 2016. Il y avait dormi la derniĂšre fois le 14 janvier, six semaines avant de mourir, sans avoir pu payer le tarif symbolique d’un dollar et en refusant de se faire photographier. C’est un de nos invisibles, dit le directeur gĂ©nĂ©ral, François Boissy. On les appelle nos fantĂŽmes, ceux qui longent les murs, que tu ne vois pas nĂ©cessairement parce qu’ils ne dĂ©rangent pas, ne veulent pas de suivi. Ils viennent s’apaiser, chercher un peu de chaleur et de rĂ©confort, puis ils repartent dans leurs petites affaires. » Norbert apparaĂźt tout aussi sporadiquement dans les archives des missions Bon Accueil et Old Brewery, deux autres refuges pour itinĂ©rants de la mĂ©tropole une nuit ici et lĂ  certaines annĂ©es, puis plus rien pendant de longues pĂ©riodes. LĂ  non plus, il n’a produit aucune impression marquante, et personne dans ces organismes ne se souvient de lui. Un État trop chiche ? Quand il Ă©voque ces laissĂ©s-pour-compte, Richard Prenevost, du Repos Saint-François d’Assise, est pris d’une telle Ă©motion que ses yeux s’inondent et ses mots s’embourbent dans sa gorge. La modeste sĂ©pulture qu’il leur offre est aux frais du cimetiĂšre ; l’entreprise ne touche aucuns deniers publics pour cet ouvrage. On se prive de plusieurs dizaines de milliers de dollars par an, prĂ©cise-t-il. Mais on est un cimetiĂšre catholique ; la compassion fait partie de notre mission. Chaque fois qu’on en reçoit, ça vient nous chercher, mĂȘme si c’est notre mĂ©tier. On accueille ici 3 600 dĂ©funts par annĂ©e, mais ces cas-lĂ  nous touchent particuliĂšrement. On se demande depuis combien de temps ils Ă©taient seuls. Peut-ĂȘtre que la vie a Ă©tĂ© dure pour eux, et ils finissent comme ça. » L’établissement ne peut se permettre de faire des obsĂšques Ă  chacun, mais tous les ans, en septembre, dans le champ oĂč ils sont enfouis, une cĂ©rĂ©monie est cĂ©lĂ©brĂ©e en leur honneur par l’abbĂ© Claude Paradis, un toxicomane et sans-abri rĂ©formĂ© qui Ɠuvre auprĂšs des gens de la rue. Plus d’une centaine de personnes y ont assistĂ© l’automne dernier sous un soleil radieux, y compris des itinĂ©rants venus saluer leurs compagnons, et la moitiĂ© des employĂ©s du cimetiĂšre. À la fin, 100 papillons monarques, livrĂ©s dans de petites boĂźtes dans lesquelles il fallait souffler pour les rĂ©veiller, ont pris leur envol. Certains d’entre nous vivront assez vieux pour que ceux que nous aimons, nos frĂšres, nos sƓurs, voire nos enfants, si nous en avons, soient dĂ©jĂ  tous morts ou trop diminuĂ©s pour veiller sur nous. Juste Ă  temps pour la commĂ©moration, le Repos Saint-François d’Assise a fait un geste de plus pour contrer l’oubli. Trois blocs de granit dĂ©diĂ©s Ă  la mĂ©moire de ces disparus sont dĂ©sormais plantĂ©s, humbles et solitaires, dans un coin du terrain. Aucun nom ne figure sur la pierre, seulement quelques pensĂ©es, dont ces mots de Voltaire Puissent tous les hommes se rappeler qu’ils sont frĂšres. » ‱‱‱ QuĂ©bec alloue un maximum de 600 dollars pour la disposition d’un corps non rĂ©clamĂ©, 341 dollars s’il s’agit d’un bĂ©bĂ© mort-nĂ©. La somme est payĂ©e Ă  la maison funĂ©raire qui rĂ©cupĂšre la dĂ©pouille sur le lieu du dĂ©cĂšs, la conserve dans ses installations rĂ©frigĂ©rĂ©es le temps que s’accomplissent les formalitĂ©s, et s’arrange pour la faire inhumer. La somme est prĂ©levĂ©e Ă  mĂȘme la succession, mais si les biens laissĂ©s par la personne ne suffisent pas Ă  couvrir la note, c’est l’État qui paie. En tout, le ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux dĂ©pense un peu plus de 200 000 dollars par an pour le dernier repos des sans-familles 210 629 dollars en 2016 et 226 853 dollars en 2015, prĂ©cise le MSSS. Six cents dollars, dans le domaine mortuaire, c’est une misĂšre. Ça ne couvre mĂȘme pas la moitiĂ© de ce que ça peut nous coĂ»ter », estime Denis Desrochers, prĂ©sident de la Corporation des thanatologues du QuĂ©bec, qui regroupe 500 professionnels issus de 125 entreprises du secteur. Selon un sondage rĂ©alisĂ© en 2016 auprĂšs de ses membres, le prix moyen d’une crĂ©mation seule, sans autre rite, atteint 2 280 dollars ; si on ajoute une urne, une cĂ©rĂ©monie et deux heures de visite au salon, la facture monte Ă  3 800 dollars ; pour des funĂ©railles traditionnelles incluant, en plus de tout ça, l’embaumement et l’exposition dans un cercueil de location, il faut compter en moyenne 5 669 dollars. D’autres provinces sont franchement plus gĂ©nĂ©reuses envers leurs morts orphelins. En Ontario, ce sont les municipalitĂ©s qui ont la charge de ces enterrements. Le budget qu’elles y consacrent est laissĂ© Ă  leur discrĂ©tion, mais les lignes directrices de l’État ontarien prĂ©voient 2 250 dollars par corps — presque quatre fois plus qu’au QuĂ©bec. Certaines localitĂ©s dĂ©boursent mĂȘme davantage que la somme recommandĂ©e Ă  Toronto, par exemple, oĂč se concentrent plus de la moitiĂ© des morts non rĂ©clamĂ©s de la province, on accorde environ 3 000 dollars pour chacun, prĂ©cise Anna Fiorino, de la Division des services sociaux et d’emploi de la Ville. La somme suffit pour leur creuser une tombe individuelle, identifiĂ©e par un marqueur numĂ©rotĂ©, et permet mĂȘme parfois de leur offrir des heures de visite au salon et un service funĂšbre prononcĂ© par un ministre du culte. Le QuĂ©bec fait Ă©galement pĂąle figure par rapport Ă  l’Alberta. LĂ -bas, le ministĂšre des Services communautaires et sociaux verse 2 300 dollars pour couvrir les arrangements funĂ©raires de base des esseulĂ©s c’est-Ă -dire le transport, l’entreposage et la prĂ©paration du corps ; Ă  cela s’ajoutent plusieurs centaines de dollars pour l’achat d’un cercueil, l’enterrement dans une fosse individuelle et aussi, Ă  l’occasion, une cĂ©rĂ©monie. La Colombie-Britannique, quant Ă  elle, accorde 1 285 dollars pour les frais funĂ©raires essentiels, plus ce qu’il en coĂ»te pour incinĂ©rer le dĂ©funt et mettre ses cendres en terre. En Saskatchewan, l’État dĂ©bourse, selon les circonstances, de 2 100 Ă  4 425 dollars. Au QuĂ©bec, les autoritĂ©s concernĂ©es ne semblent pas se prĂ©occuper outre mesure de ces gigantesques disparitĂ©s. Le ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux ne projette pas de dĂ©bloquer plus d’argent dans un avenir rapprochĂ©, selon sa porte-parole Caroline Gingras. Le montant a Ă©tĂ© majorĂ© de 50 dollars en avril 2017 », a-t-elle fait savoir par courriel. QuĂ©bec alloue un maximum de 600 dollars pour la disposition d’un corps non rĂ©clamĂ©. Ça ne couvre mĂȘme pas la moitiĂ© de ce que ça peut nous coĂ»ter. » En attente Avant d’ĂȘtre classĂ© parmi les non rĂ©clamĂ©s, un corps doit franchir une sĂ©rie de jalons dans la bureaucratie mortuaire. La famille doit renoncer par Ă©crit Ă  prendre possession de la dĂ©pouille, ou bien un service de police, aprĂšs avoir fait enquĂȘte, doit arriver Ă  la conclusion qu’aucun proche ne peut ĂȘtre trouvĂ©. Un enquĂȘteur signe alors une dĂ©claration sous serment standard oĂč il affirme que, suite Ă  des recherches approfondies [
], il nous fĂ»t [sic] impossible de retracer un membre de sa parentĂ© ». À ce stade, un tiers — que ce soit un ami, un voisin ou un organisme de charitĂ© — peut intervenir pour rĂ©clamer le dĂ©funt et lui organiser des obsĂšques Ă  ses frais. Des organisations comme La Maison du PĂšre et Les Petits FrĂšres, notamment, le font pour certaines des personnes qu’elles ont prises sous leur aile. Dans des cas plus rares, il arrive aussi que ces cadavres soient remis aux facultĂ©s de mĂ©decine ou Ă  l’école de thanatologie du CollĂšge Rosemont, qui s’en servent dans leur enseignement. Mais si personne ne se manifeste, il ne reste qu’une issue possible. À la rĂ©ception du document de la police ou du formulaire de refus signĂ© par la famille, le ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux autorise la maison funĂ©raire qui hĂ©berge le mort Ă  procĂ©der. Son sort est scellĂ© par courriel, en quelques lignes machinales envoyĂ©es par l’une des deux fonctionnaires responsables du dossier au MinistĂšre Nous vous autorisons Ă  disposer du corps non rĂ©clamĂ© de la personne mentionnĂ©e ci-dessous. Veuillez faire parvenir votre facture Ă  l’adresse indiquĂ©e. » Cet Ă©change officiel masque des opĂ©rations dĂ©licates qui n’ont rien de protocolaire. La police peut mettre quelques jours, plusieurs semaines, voire des mois avant de clore ses recherches sur la famille. Pendant ce temps, le corps — qu’on dit alors en attente de statut » — vĂ©gĂšte dans une salle rĂ©frigĂ©rĂ©e et, peu Ă  peu, malgrĂ© le froid, il se dĂ©compose. Il faut prendre des prĂ©cautions pour minimiser toutes les Ă©tapes de dĂ©gradation, souligne Patrice Chavegros, vice-prĂ©sident aux ventes et au service Ă  la clientĂšle chez Magnus Poirier. Ça demande du personnel, une expertise, de l’équipement. » Jusqu’en 2005, c’était le Bureau du coroner qui s’occupait de l’ensemble de ces dĂ©pouilles, mais leur nombre a tellement augmentĂ© qu’il manquait d’espace dans ses propres morgues pour les accueillir. Des considĂ©rations juridiques autant que pratiques, de coĂ»ts et d’espace, ont mis fin Ă  cette façon de faire, m’explique la coroner en chef, Catherine Rudel-Tessier. Si une catastrophe survient et que 15 personnes nous arrivent d’un coup, il faut qu’on ait de la place dans nos frigos. » N’y sont dĂ©sormais conservĂ©es que les personnes mortes dans des circonstances louches ou violentes, qui requiĂšrent une identification ou une enquĂȘte d’un coroner. Les hĂŽpitaux peuvent garder leurs morts dans leurs propres installations frigorifiques, mais les CHSLD et autres rĂ©sidences pour aĂźnĂ©s n’ont pas ce genre d’infrastructure. Les maisons funĂ©raires ont dĂ» prendre le relais. ‱‱‱ Tous les QuĂ©bĂ©cois ont droit Ă  une aide financiĂšre de l’État pour couvrir leurs frais funĂ©raires. Le RĂ©gime de rentes du QuĂ©bec RRQ prĂ©voit une prestation de dĂ©cĂšs de 2 500 dollars, ou encore, si le dĂ©funt n’a pas assez cotisĂ© dans sa vie pour y ĂȘtre admissible et qu’il est sans le sou, une allocation Ă©quivalente peut ĂȘtre versĂ©e par l’intermĂ©diaire du programme d’aide sociale. Le hic, c’est que ces allocations ne sont accessibles qu’à la personne ou Ă  l’organisme de charitĂ© qui paie les obsĂšques. Les entreprises funĂ©raires ne peuvent d’aucune maniĂšre mettre la main dessus, contrairement aux associations caritatives comme La Maison du PĂšre ou Les Petits FrĂšres. Ainsi, quiconque n’a personne pour agir en son nom aprĂšs sa mort se voit privĂ© de ce soutien. La Corporation des thanatologues du QuĂ©bec cherche donc Ă  rĂ©cupĂ©rer ces fonds pour les mettre au service des gens abandonnĂ©s. Le regroupement a mis sur pied Ă  cet effet la Fondation Dernier Hommage, en 2013 dans le cadre d’un projet-pilote, celle-ci tente actuellement d’obtenir des prestations de dĂ©cĂšs pour quatre dĂ©funts non rĂ©clamĂ©s. Mais ce n’est pas gagnĂ©. On voudrait, par la fondation, faire en sorte que les entreprises membres aient accĂšs aux prestations pour pouvoir offrir un rituel relativement digne Ă  ces personnes. Une cĂ©rĂ©monie quelconque en chapelle, une commĂ©moration individuelle, prĂ©cise la directrice gĂ©nĂ©rale, Annie Saint-Pierre. Pour le moment, le ministĂšre du Travail, de l’Emploi et de la SolidaritĂ© sociale ne reconnaĂźt pas la fondation comme un organisme de charitĂ© qui pourrait en bĂ©nĂ©ficier. On est en dialogue avec le gouvernement Ă  ce sujet. » Occupez-vous-en » De plus en plus souvent, les dĂ©funts aboutissent dans une fosse commune non pas parce qu’ils sont sans famille, mais parce que la leur a renoncĂ© Ă  leur dĂ©pouille. C’est ce qui est arrivĂ© Ă  Norbert M., le sans-abri fantĂŽme son frĂšre s’est prĂ©sentĂ© Ă  l’hĂŽpital dĂšs le lendemain de son dĂ©cĂšs pour signer le refus de rĂ©clamation. Dans le cas de Richard J., l’homme aux aquariums dont j’ai visitĂ© l’appartement deux semaines aprĂšs sa mort, c’est l’un de ses fils qui a signĂ©. Parmi les morts non rĂ©clamĂ©s qui passent chez Magnus Poirier, la moitiĂ© ont de la parentĂ© qui a refusĂ© de s’occuper de leur corps, estime la responsable du dossier et directrice des opĂ©rations, GeneviĂšve Poirier. Ce n’est pas forcĂ©ment par mauvaise volontĂ© que les proches abdiquent, observe-t-elle. Nombre d’entre eux sont dĂ©munis, affaiblis par la vieillesse ou la maladie. Souvent, les gens apprennent le dĂ©cĂšs d’une personne avec qui ils n’ont pas eu de contact depuis des dizaines d’annĂ©es, ou la personne retrouvĂ©e est elle-mĂȘme extrĂȘmement ĂągĂ©e et hypothĂ©quĂ©e. T’as beau vouloir, mais avant de t’avancer dans des paiements de frais funĂ©raires, il faut que tu te mettes Ă  jour. Et ces personnes dĂ©cĂšdent souvent sans aucun papier, pas de testament, rien. Et lĂ , il faut faire ci, faire ça, appeler ici, Ă©crire lĂ . Les gens prennent peur », explique-t-elle de sa maniĂšre placide et mesurĂ©e, qui doit apaiser les endeuillĂ©s. Photo Leda&St-Jacques Beaucoup abandonnent devant la lourdeur des dĂ©marches qu’il faut entreprendre auprĂšs de l’administration publique pour obtenir l’aide financiĂšre qui leur permettrait d’assumer le coĂ»t des funĂ©railles. D’autres dĂ©chantent quand ils dĂ©couvrent que la prestation de dĂ©cĂšs de 2 500 dollars ne suffira pas Ă  couvrir toutes les dĂ©penses. Le montant n’a pas Ă©tĂ© indexĂ© ni revu depuis 20 ans, dĂ©plore Annie Saint-Pierre, de la Corporation des thanatologues. C’est dur, les mots qu’on entend dans nos entreprises “À ce compte-lĂ , Ă  2 500 dollars, j’aime autant laisser faire, occupez-vous-en.” » Mais il n’y a pas que le manque de moyens qui est en cause. Il est vrai aussi que les familles se disloquent et s’éparpillent. Manon St-Pierre, sergente-dĂ©tective au Service de police de la Ville de MontrĂ©al, est en premiĂšre ligne pour le constater. L’une des deux enquĂȘteuses affectĂ©es Ă  cette tĂąche dans la Division Sud, qui englobe le centre-ville et ses environs, c’est sur son bureau qu’atterrissent les dossiers, en moyenne cinq ou six par semaine, quand les membres de la famille d’un dĂ©funt sont introuvables. Lorsqu’elle parvient enfin Ă  les joindre, au bout de quelques jours ou de quelques semaines de recherche, et qu’elle les informe du dĂ©cĂšs d’un proche qui leur est devenu Ă©tranger, ils absorbent le choc puis, bien souvent, ils lui dĂ©ballent l’histoire familiale. Des parents qui ont tournĂ© le dos Ă  leur enfant. Des enfants qui ont Ă©vincĂ© leurs parents de leur vie. Des frĂšre et sƓur sans nouvelles l’un de l’autre depuis une dĂ©cennie. Les disputes qui, Ă  la longue, s’érigent en murailles. La violence, la toxicomanie. Ou l’étiolement tristement banal des liens qui n’ont pas rĂ©sistĂ© aux dĂ©mĂ©nagements et aux divorces. Lorsqu’ils acceptent la responsabilitĂ© du corps, la dĂ©tective les envoie Ă  la maison funĂ©raire qui le loge ; lorsqu’ils la dĂ©clinent, elle leur fait signer le formulaire de dĂ©sistement. Je peux totalement comprendre les gens qui font ce choix-lĂ , affirme-t-elle, assise dans un bureau du centre opĂ©rationnel. Les familles prennent leur dĂ©cision en fonction de leurs valeurs. Je leur dis tout le temps “Moi, je ne porte pas de jugement, allez-y avec votre cƓur.” » Avec son air rĂ©servĂ©, flegmatique, et ce fond de mĂ©lancolie dans ses yeux clairs, ce n’est pas Ă©tonnant qu’elle attire les confidences. J’ai l’impression, depuis que je suis Ă  ce poste-lĂ , de ne mĂȘme plus faire de la police. Ça a un cĂŽtĂ© trĂšs humanitaire. C’est comme si je me sentais la porte-parole de ces personnes-lĂ  pour faire ce qu’elles auraient dĂ» faire avant de mourir. Des fois, on apprend des choses sur des gens pour qui on fait le travail, mais regarde
 je ne sais pas ce qui s’est passĂ© dans leur vie pour qu’ils se rendent lĂ . Je donne exactement le mĂȘme effort pour tout le monde. » Sur la piste d’un proche, la policiĂšre peut dĂ©ployer les mĂȘmes techniques qu’elle utiliserait pour dĂ©busquer un suspect. Si elle ne trouve pas le nom ou les coordonnĂ©es d’un parent dans les effets personnels du dĂ©funt, elle interroge l’entourage, scrute des bases de donnĂ©es, obtient des renseignements auprĂšs d’autres organisations. Plus qu’auparavant, son travail implique aussi de fouiller sur d’autres continents, dans les pays d’origine des immigrants qui se sont Ă©tablis seuls au Canada et y sont morts sans avoir fondĂ© de famille. Interpol lui sert alors d’intermĂ©diaire pour entrer en contact avec des policiers locaux, qui effectuent leurs propres recherches sur le terrain. Il y a des pays, en Afrique ou en Asie, oĂč c’est plus complexe, oĂč je sais de prime abord que je n’aurai jamais de retour, parce qu’ils n’ont aucune structure. On fait la demande pareil, explique-t-elle. Je me mets Ă  la place d’une famille qui aurait voulu prendre en charge la dĂ©pouille, mais qui n’était mĂȘme pas au courant du dĂ©cĂšs parce que je n’ai pas Ă©tĂ© jusqu’au bout. Je m’en voudrais. » Margaret l’exilĂ©e Un jour de l’automne 2016, Manon St-Pierre a dĂ» s’avouer vaincue. Presque trois mois s’étaient Ă©coulĂ©s depuis la mort de Monika Margaret Sarkar, une femme de 61 ans rĂ©sidente d’un HLM de Pointe-Saint-Charles, et ses efforts demeuraient vains. Le 2 dĂ©cembre, la dĂ©tective s’est rĂ©solue Ă  signer la dĂ©claration sous serment mettant officiellement un terme Ă  ses recherches de famille ; la semaine suivante, la fonctionnaire du ministĂšre de la SantĂ© a dĂ©livrĂ© l’autorisation de disposer du corps. Les restes de Margaret allaient finir empaquetĂ©s avec les autres cartons de cendres dans la caisse en bois du Repos Saint-François d’Assise. C’était une question de jours. Des fois, on apprend des choses sur des gens pour qui on fait le travail, mais regarde
 Je ne sais pas ce qui s’est passĂ© dans leur vie pour qu’ils se rendent lĂ . Je donne exactement le mĂȘme effort pour tout le monde. Puis, in extremis, une ligne lancĂ©e au hasard a mordu. Un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone au Bangladesh. On n’avait aucune information sur la famille. MĂȘme pas un nom, se rappelle la policiĂšre. Il fallait que j’essaie des affaires. À un moment donnĂ©, j’ai eu un numĂ©ro qui me semblait intĂ©ressant. Je l’ai essayĂ©, comme ça, en fin de shift, et je suis tombĂ©e sur quelqu’un qui parlait anglais. » Au bout du fil, c’était la niĂšce de la dĂ©funte. ‱‱‱ On n’en croyait pas nos oreilles quand la gentille policiĂšre du Canada nous a informĂ©es que ma tante Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©e », me raconte Francisca Bithi Sarkar. Je la joins un soir d’aoĂ»t Ă  Dacca, la capitale surpeuplĂ©e du Bangladesh que les pluies diluviennes de la mousson viennent d’inonder. On n’arrĂȘtait pas de lui demander “En ĂȘtes-vous sĂ»re ? Êtes-vous sĂ»re que c’est bien elle ?” On Ă©tait sous le choc », me dit-elle d’une voix chantante et dĂ©licate, dans un anglais Ă  peine trĂ©buchant. En sourdine, j’entends sa mĂšre, Cicilia Kobita Sarkar, sƓur cadette de la disparue, complĂ©ter en bengali les propos de sa fille. QuatriĂšme et cinquiĂšme d’une famille de 11, les deux sƓurs ne s’étaient pas vues depuis plus de 20 ans, mais leur attachement ne s’était pas dĂ©menti. Monika Margaret Sarkar considĂ©rait sa niĂšce Bithi comme sa fille, mĂȘme si elle ne l’avait jamais vue autrement que sur les photos qu’elle rĂ©clamait qu’on lui envoie lorsqu’elles se parlaient au tĂ©lĂ©phone. Je l’appelais maman, dit la jeune fille de 19 ans en Ă©chappant un sanglot. Le plus triste, c’est de penser qu’elle Ă©tait complĂštement seule au Canada, qu’on ne pouvait pas ĂȘtre avec elle. » Le rĂ©cit que la sƓur et la niĂšce me font de sa vie est plein de trous et d’imprĂ©cisions ; de vastes pans de son existence leur demeurent inconnus. Elles dĂ©crivent une femme aimante et joyeuse, durement fragilisĂ©e par l’exil et la solitude. Margaret s’était Ă©tablie au QuĂ©bec vers l’ñge de 40 ans, aprĂšs ĂȘtre passĂ©e par l’Italie et la France. Elle a tentĂ© Ă  maintes reprises d’y faire venir les siens — son mari, dont elle a dĂ» divorcer, son pĂšre, ses frĂšres et sƓurs, sa niĂšce —, mais les demandes d’immigration ont Ă©chouĂ©, m’explique Bithi. Ça l’a profondĂ©ment dĂ©primĂ©e. Peu Ă  peu, elle a perdu son Ă©quilibre mental. » Jamais ils n’ont rĂ©ussi Ă  la convaincre de rentrer au bercail. C’est la policiĂšre montrĂ©alaise qui leur a appris que leur bien-aimĂ©e Margaret avait succombĂ© Ă  un cancer du poumon Ă  l’hĂŽpital. Bithi et sa mĂšre auraient voulu sauter dans un avion pour venir quĂ©rir sa dĂ©pouille, voir au moins une derniĂšre fois son visage. Mais les coĂ»ts du voyage les ont dĂ©couragĂ©es. Et de toute façon, ce n’était plus possible. Il n’était plus question pour l’entrepreneur funĂ©raire de leur montrer le corps dans cet Ă©tat. Pendant qu’elles tergiversaient Ă  Dacca, la dĂ©pouille dĂ©pĂ©rissait Ă  MontrĂ©al, Ă  Bleu Ciel Espace Hommage, un salon mortuaire installĂ© dans une ancienne banque. La salle rĂ©frigĂ©rĂ©e est amĂ©nagĂ©e dans la chambre forte, derriĂšre une Ă©paisse porte de mĂ©tal dissimulĂ©e par un rideau. On peut y dĂ©poser presque une trentaine de cadavres, quoique Ă  ce nombre ils seraient Ă  l’étroit dans ce lieu exigu. Pas l’endroit idĂ©al pour entreposer des corps Ă  long terme. La famille ne savait pas sur quel pied danser. Il y a eu des dĂ©lais pour qu’on se comprenne sur ce qu’ils voulaient faire, m’explique le directeur, Martin Bolduc, dans le salon oĂč rĂšgne la puissante odeur d’un dĂ©sodorisant floral. La dame n’était plus dans un bon Ă©tat. Ça n’avait plus de bon sens, il fallait faire quelque chose. J’ai mĂȘme Ă©tĂ© obligĂ© de monter un peu le ton, de mettre de la pression. Quand ils sont Ă  distance, ça peut ĂȘtre compliquĂ©. » Dans ce genre de cas extrĂȘme, la maison prĂ©serve le corps dans une boĂźte de mĂ©tal scellĂ©e judicieusement placĂ©e sous le systĂšme de ventilation, au fond de la chambre forte, pour le garder le plus au frais possible. Ce n’est qu’en fĂ©vrier, plus de cinq mois aprĂšs son dĂ©cĂšs et grĂące Ă  l’intervention d’une autre membre de la famille Ă©tablie aux États-Unis, que Margaret a finalement pu ĂȘtre incinĂ©rĂ©e. Ne restait qu’à l’envoyer auprĂšs des siens. ‱‱‱ Les deux sƓurs habitaient autrefois aux abords d’une immense forĂȘt cĂŽtiĂšre, appelĂ©e Sundarbans, oĂč l’on peut croiser des tigres du Bengale, dans le sud du Bangladesh. Adolescentes, elles avaient dĂ» quitter le nid familial pour poursuivre leurs Ă©tudes dans la grande ville. Le printemps dernier, la cadette a refait le trajet de huit heures d’autobus jusqu’à Malgazi, le hameau de leur enfance, une urne en laiton posĂ©e sur le siĂšge d’à cĂŽtĂ©. Le voyage de Margaret allait s’achever lĂ  oĂč il avait commencĂ©. Les restes de Margaret allaient finir empaquetĂ©s avec les autres cartons de cendres dans la caisse en bois du Repos Saint-François d’Assise. C’était une question de jours. Le 27 avril, par une journĂ©e Ă©crasante, au moins 150 personnes se sont entassĂ©es dans l’église catholique du village pour lui dire adieu. Je suis tellement heureuse d’avoir au moins pu lui rendre un dernier hommage, mĂȘme si on n’a jamais pu voir son corps, raconte sa niĂšce Bithi au bout du fil. Ça faisait presque huit mois qu’elle Ă©tait morte. Si on tarde Ă  mettre quelqu’un en terre, son Ăąme nous implore “S’il vous plaĂźt, enterrez-moi, apportez-moi la paix.” » Ses restes ont Ă©tĂ© ensevelis auprĂšs de ceux de sa parentĂ©, dans le cimetiĂšre. L’emplacement est marquĂ© d’une modeste croix de bois, sur laquelle on a inscrit son nom. Chacun pour soi La vie en solitaire est devenue la norme au pays. Les personnes habitant seules reprĂ©sentent dĂ©sormais 28 % des mĂ©nages au Canada, selon le dernier recensement, et c’est au QuĂ©bec que la proportion est la plus Ă©levĂ©e, Ă  33 %. Le vieillissement de la population ne fera qu’accentuer la tendance, puisque les personnes ĂągĂ©es sont plus susceptibles que les autres groupes d’ñge de vivre en solo. L’un des grands dĂ©fis de notre Ă©poque sera de leur permettre de maintenir leur indĂ©pendance, tout en neutralisant le risque qu’elles meurent prĂ©cocement ou sans secours. Car la solitude en soi peut ĂȘtre mortelle. Les spĂ©cialistes la considĂšrent comme un mal aussi toxique que le tabagisme, le manque d’exercice ou l’obĂ©sitĂ©. Dans une mĂ©ta-analyse parue en 2015 dans la revue Perspectives on Psychological Science, des chercheurs calculent que le fait de vivre seul augmente le risque de mourir de 32 % ; ĂȘtre isolĂ© socialement, c’est-Ă -dire avoir peu d’interactions avec les autres, gonfle le risque de 29 % ; le simple fait de se sentir seul, de 26 %. Des initiatives voient le jour pour Ă©viter une mort solitaire aux personnes ĂągĂ©es ou vulnĂ©rables. En s’abonnant au programme Pair, les gens reçoivent un appel automatisĂ© chaque jour, Ă  l’heure de leur choix ; aprĂšs trois appels sans rĂ©ponse, une alerte se dĂ©clenche et un rĂ©pondant un proche, un voisin ou un policier est envoyĂ© Ă  leur domicile pour s’assurer qu’ils sont hors de danger. GĂ©rĂ© localement par des corps policiers, des municipalitĂ©s ou des organismes communautaires, le programme est offert gratuitement dans 70 % des MRC du QuĂ©bec, et un comitĂ© travaille Ă  l’étendre Ă  l’ensemble de la province. Le service aurait permis de secourir, depuis l’annĂ©e 2000, quelque 500 personnes qui avaient subi une chute ou un malaise alors qu’elles se trouvaient seules Ă  la maison et incapables d’appeler Ă  l’aide. Ça remplace le rĂ©seau social », rĂ©sume Paul Tear, policier responsable de l’agence Pair de Magog et prĂ©sident du comitĂ© provincial. Le logiciel procure aussi des attentions plus
 personnelles. Le jour de l’anniversaire de l’abonnĂ©, le systĂšme lui fait entendre, lorsqu’il dĂ©croche le tĂ©lĂ©phone, des vƓux de fĂȘte prĂ©enregistrĂ©s, chantĂ©s par Michel Louvain. Dans le mĂȘme esprit, l’Office municipal d’habitation de MontrĂ©al OMHM, voyant que ses occupants sont de plus en plus vieux et isolĂ©s, a mis en place le programme Un vigilant veille sur vous. Chaque soir avant de se coucher, les locataires accrochent une affichette Ă  leur poignĂ©e de porte et la retirent le matin en se levant. Lors de leurs rondes quotidiennes, des rĂ©sidants bĂ©nĂ©voles repĂšrent ceux qui n’ont pas enlevĂ© leur affiche et contactent, si nĂ©cessaire, un rĂ©pondant ou les services d’urgence. Actifs dans la moitiĂ© des 138 immeubles pour aĂźnĂ©s de l’OMHM, ces vigilants » auraient sauvĂ© quelques dizaines de vies depuis une dĂ©cennie, Ă©value le responsable du programme, Michel Fortin. Or, il est parfois ardu de convaincre les gens de s’inscrire, tant pour offrir ce genre de soutien que pour en recevoir. Il y a un syndrome “je me mĂȘle de mes affaires, ils feront pareil j’espĂšre”, poursuit Michel Fortin. On ne veut pas exposer sa vie privĂ©e, se faire dĂ©ranger, ou bien on est orgueilleux et on se dit qu’on n’a pas besoin de ça. On a beaucoup de travail de mobilisation Ă  faire. » Le climat qu’il dĂ©crit n’est pas propre aux HLM montrĂ©alais. Ce repli sur soi, cette hĂ©sitation Ă  cogner Ă  la porte du voisin et Ă  lui ouvrir la nĂŽtre, ce sont des rĂ©flexes plus ancrĂ©s qu’on le pense dans la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise. Selon une enquĂȘte de Statistique Canada, publiĂ©e en 2015 et basĂ©e sur les rĂ©ponses de 73 000 personnes, les QuĂ©bĂ©cois sont davantage retranchĂ©s au sein de leur clan familial et moins portĂ©s Ă  cultiver leurs amitiĂ©s, Ă  frĂ©quenter leurs voisins et Ă  faire confiance aux Ă©trangers, lorsqu’on les compare aux Canadiens des autres provinces. Par exemple, c’est au QuĂ©bec que les gens sont les moins nombreux Ă  se rendre service rĂ©guliĂšrement entre voisins. C’est Ă©galement ici qu’on mesure les niveaux de confiance les plus faibles envers les habitants du voisinage et les inconnus. Et puis, presque les deux tiers des QuĂ©bĂ©cois croient qu’on n’est jamais trop prudent dans nos relations avec les gens », un taux nettement plus Ă©levĂ© que n’importe oĂč ailleurs au pays. Pour Ă©viter qu’un si grand nombre de QuĂ©bĂ©cois meurent dans l’abandon, ça prendra bien plus que des appels automatisĂ©s et des affichettes accrochĂ©es aux portes. Il faudra rĂ©parer ces brĂšches dans le tissu social. Photo Leda&St-Jacques C’est justement en songeant aux vieillards qui s’éteignent sans que personne s’en aperçoive que Nadine Maltais a eu l’idĂ©e de Voisins solidaires, une initiative mise sur pied avec ses collĂšgues du RĂ©seau quĂ©bĂ©cois de Villes et Villages en santĂ©. Le but n’est rien de moins que de changer la culture — de rĂ©apprendre aux QuĂ©bĂ©cois Ă  veiller les uns sur les autres dans leurs quartiers, afin que les personnes ĂągĂ©es puissent vieillir chez elles en sĂ©curitĂ©. Ça peut ĂȘtre aussi facile que de vĂ©rifier si la vieille dame d’à cĂŽtĂ© a ouvert ses rideaux le matin. On a besoin de nouvelles solutions sociales pour relever le dĂ©fi du vieillissement, dit-elle. Le voisinage en est une. Actuellement, on est plutĂŽt dans une norme de cĂŽtoiement respectueux et d’ignorance mutuelle. Les gens se disent je paie des taxes, il y a plein de programmes sociaux, alors ça ne me regarde pas de m’occuper des gens autour qui ne sont pas des proches. Pourtant, les QuĂ©bĂ©cois, dĂšs qu’il arrive une catastrophe, sont prompts Ă  s’occuper des autres. Mais il faut quelque chose de grave, on dirait. Nous, on souhaite installer cette solidaritĂ© en continu, au quotidien. » Une campagne a Ă©tĂ© lancĂ©e en novembre Ă  l’échelle du QuĂ©bec pour Ă©duquer le grand public aux vertus du bon voisinage. Prochaine Ă©tape encourager les villes et les organismes communautaires Ă  prendre des mesures pour stimuler la convivialitĂ© sur leur territoire. S’y prĂ©parer Jean-Pierre Roux se sait Ă  trĂšs haute probabilitĂ© de mourir seul », et il a choisi de s’y prĂ©parer. Ce vieux garçon de 74 ans, ancien professeur de physique au cĂ©gep et patenteux informatique de la premiĂšre heure, vit en semi-rĂ©clusion dans un domaine privĂ© des Laurentides, au bord d’un lac. Sa maison a pour principales qualitĂ©s Ă  ses yeux d’ĂȘtre entourĂ©e d’arbres qui l’isolent des autres riverains, et d’ĂȘtre assez grande pour accueillir son piano de concert. L’endroit est difficile Ă  trouver, au dĂ©tour d’un chemin de terre, et son entrĂ©e abrupte est pĂ©rilleuse en hiver. J’ai craint de me casser le cou en m’y aventurant par une journĂ©e glacĂ©e. Ici, Jean-Pierre peut passer un mois sans voir personne. D’un naturel Ă  la fois anxieux et systĂ©matique, il a conclu un accord avec une amie de longue date. Le mercredi et le dimanche, il doit lui envoyer un courriel ; si elle ne reçoit rien, elle a pour consigne de lui tĂ©lĂ©phoner et, s’il ne dĂ©croche pas, de contacter un voisin, sinon le 9-1-1. Sur un pupitre sont dĂ©posĂ©es, bien en Ă©vidence, des instructions Ă  suivre si on le trouvait mort ou blessĂ©. Pour le moment, ses journĂ©es sont pleines. Tous les jours, il s’exerce au piano pendant quatre heures ; il fait une marche dans les bois ou un tour de chaloupe ; il lit des manuels de physique quantique, pour le plaisir, comme d’autres feuillettent des revues de jardinage. RĂ©guliĂšrement, il donne des leçons de piano Ă  la fille de 11 ans de sa grande amie, par l’intermĂ©diaire d’un appel vidĂ©o. On a besoin de nouvelles solutions sociales pour relever le dĂ©fi du vieillissement. Le voisinage en est une. Actuellement, on est plutĂŽt dans une norme de cĂŽtoiement respectueux et d’ignorance mutuelle. Sous ses dehors de vieil excentrique aux cheveux fous, enclin aux digressions mĂ©taphysiques, je le dĂ©couvre aussi sentimental qu’il est misanthrope, gauche mais d’une gentillesse infinie, nonchalant face Ă  la mort et pourtant terrifiĂ© par elle, et seul. Ses parents ne lui ont pas laissĂ© de bons souvenirs — il ne s’est pas prĂ©sentĂ© aux obsĂšques de son pĂšre — et son seul frĂšre survivant est Ă  peu prĂšs absent de sa vie. J’ai l’impression que ce que j’avais Ă  faire, je l’ai fait », me dit-il. Bah ! il y a bien une partition athlĂ©tique de Ravel — Gaspard de la nuit — qu’il lui tarde de maĂźtriser. Mais sinon, Jean-Pierre se dit prĂȘt Ă  partir. Il y a quelque temps, un virus redoutable l’a clouĂ© au lit pendant plusieurs jours et, croyant confusĂ©ment que ça y Ă©tait, il s’est laissĂ© glisser. J’étais sĂ»r que j’y passerais. Je n’ai pas eu le rĂ©flexe d’appeler au secours, je suis allĂ© me coucher et j’ai continuĂ© Ă  descendre. J’étais bien, me raconte-t-il. Je pourrais m’illusionner sur l’importance que je peux avoir. MĂȘme mes bons amis, je les vois une fois, deux fois par annĂ©e. Qu’est-ce que ça peut changer que je sois lĂ  ou pas ? » Si la hantise de mourir seul Ă  domicile le tourmente, ce n’est pas par crainte de n’ĂȘtre pas secouru Ă  temps, jure-t-il. C’est plutĂŽt Ă  cause de la petite pianiste en herbe pour qui il s’est pris d’un amour paternel, et Ă  qui il espĂšre lĂ©guer sa demeure en hĂ©ritage. Je veux que ma maison reste intacte. Si je reste un mois Ă  me dĂ©composer, ils pourraient ĂȘtre obligĂ©s de la raser. Ce n’est vraiment pas pour qu’on vienne me sauver in extremis au cas oĂč je me casserais une jambe ! dit-il d’un air mi-sĂ©rieux, mi-amusĂ©. Mon hĂ©ritiĂšre m’incite Ă  prendre des moyens pour le moment oĂč elle aura ma maison et mon piano. C’est une pensĂ©e trĂšs agrĂ©able pour moi de l’imaginer avec mes affaires. » L’idĂ©e de son corps en putrĂ©faction dans la future rĂ©sidence de la fillette le rĂ©vulse davantage que la mort elle-mĂȘme. Alors, il envoie ses deux courriels par semaine. C’est un motif saugrenu, peut-ĂȘtre ; c’est nĂ©anmoins ce qui le garde en vie. ‱‱‱ * Par souci de confidentialitĂ©, nous ne dĂ©voilons pas le nom de famille complet de ces dĂ©funts. Le20 mai dernier, Michel Herwats a perdu la vie aprĂšs ĂȘtre restĂ© coincĂ© dans une fosse Ă  purin en tentant de sauver l’un de ses amis. Le Limbourgeois sera enterrĂ© ce 24 mai Ă  Bilstain. Un pompier revient avec nous sur les dangers des fosses.
Invisibles. Des ĂȘtres humains continuent Ă  mourir en MĂ©diterranĂ©e, dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, ce sont au moins 599 migrants qui sont morts en mer MĂ©diterranĂ©e selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations OIM. Soit prĂšs du double par rapport Ă  l’annĂ©e derniĂšre sur la mĂȘme pĂ©riode. La passivitĂ© de l’Agence europĂ©enne de garde-frontiĂšres et de garde-cĂŽtes Frontex est pointĂ©e du doigt par une large majoritĂ© de dĂ©putĂ©s europĂ©ens et d’ONG. L’hĂ©catombe se poursuit, mais l’Europe regarde derniĂšres semaines sont particuliĂšrement Ă©prouvantes pour le seul Ă©quipage qui porte encore secours aux embarcations en dĂ©tresse dans la zone maritime immense que constitue les 500 kilomĂštres entre les cĂŽtes libyennes et les premiĂšres cĂŽtes europĂ©ennes, principale route maritime empruntĂ©e par les migrants pour rejoindre l’Europe. Ce seul Ă©quipage, c’est celui de l’Ocean Viking, le bateau de SOS MĂ©diterranĂ©e. Le 22 avril, l’ONG française n’a pu que constater le naufrage de 130 personnes au large de la Libye. L’équipage a dĂ©crit des vagues de plus de six mĂštres de haut» et une pauvre petite embarcation pneumatique grise». Aucun Alarm Phone a publiĂ© un rapport au lendemain du naufrage ces morts ne sont pas un accident». Le rapport de l’ONG pointe la responsabilitĂ© des autoritĂ©s europĂ©ennes elles n’auraient pas prĂ©venu les navires marchands qui circulaient dans la zone et auraient pu porter secours selon l’ONG. Sept heures aprĂšs le naufrage, un avion de Frontex a Ă©tĂ© envoyĂ© en reconnaissance. Fabienne Lassalle, la directrice adjointe de SOS MĂ©diterranĂ©e, est claire Cet avion a Ă©tĂ© envoyĂ© beaucoup trop tardivement. Un avion arrivĂ© plus tĂŽt aurait pu identifier l’embarcation». Cette passivitĂ© a suscitĂ© l’indignation partout en Europe. Le quotidien belge De Standaard a titrĂ© L’Europe regarde 130 migrants se noyer, depuis un avion».
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Unaccident de la route s’est produit ce dimanche 31 juillet au sud de la Haute-Garonne, dans la commune de Figarol.Il concerne un poids-lourd qui circulait sur la route de Saint-Gaudens. Alors qu’il transportait des cochons en direction de l'abattoir, le vĂ©hicule a percutĂ© un pylĂŽne Ă©lectrique avant de finir sa course dans un fossĂ©.
Bamako – Des fosses communes contenant au moins 180 corps ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans une ville du nord du Burkina Faso au cours des derniers mois, et les preuves disponibles suggĂšrent l'implication des forces de sĂ©curitĂ© gouvernementales dans des exĂ©cutions extrajudiciaires de masse, a dĂ©clarĂ© aujourd'hui Human Rights Watch. Le gouvernement devrait demander l'aide des Nations Unies ainsi que d'autres partenaires afin de procĂ©der aux exhumations appropriĂ©es, de restituer les corps aux familles et de demander des comptes aux responsables. Les habitants de la ville de Djibo qui ont vu les corps ont dĂ©clarĂ© Ă  Human Rights Watch que les morts, tous des hommes, avaient Ă©tĂ© abandonnĂ©s entre novembre 2019 et juin 2020, par groupes de 3 Ă  20 selon les cas, le long des routes principales, sous des ponts, ainsi que dans des champs et des terrains vagues. À quelques exceptions prĂšs, les corps ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans un rayon de cinq kilomĂštres du centre de Djibo. Les habitants ont enterrĂ© la plupart des corps dans des fosses communes en mars et avril, tandis que d'autres ne sont toujours pas enterrĂ©s. Ils ont indiquĂ© qu'ils pensaient que la majoritĂ© des victimes Ă©taient des hommes appartenant aux ethnies Fulani ou Peul, identifiĂ©s d’aprĂšs leurs vĂȘtements et leurs caractĂ©ristiques physiques, et que nombre d’entre eux avaient Ă©tĂ© retrouvĂ©s les yeux bandĂ©s et les mains attachĂ©es, et avaient Ă©tĂ© abattus. Plusieurs habitants ont dĂ©clarĂ© qu'ils connaissaient de nombreuses victimes, dont des membres de leurs propres familles. Les autoritĂ©s du Burkina Faso devraient dĂ©voiler de toute urgence qui a fait de Djibo un terrain d’exĂ©cutions sommaires », a dĂ©clarĂ© Corinne Dufka, directrice pour l’Afrique de l’Ouest Ă  Human Rights Watch. Les informations existantes dĂ©signent les forces de sĂ©curitĂ© gouvernementales, il est donc essentiel de mener des enquĂȘtes impartiales, de recueillir correctement des preuves, et d'informer les familles de ce qui est arrivĂ© Ă  leurs proches » Depuis novembre, Human Rights Watch a interrogĂ© 23 personnes, par tĂ©lĂ©phone et en personne, qui ont affirmĂ© avoir vu les corps. Plusieurs ont fourni des cartes dessinĂ©es Ă  la main de l'endroit oĂč elles ont trouvĂ© et enterrĂ© les morts. Toutes pensaient que les forces de sĂ©curitĂ© gouvernementales, qui contrĂŽlent Djibo, avaient exĂ©cutĂ© la grande majoritĂ© des hommes. Cependant, aucune n'avait Ă©tĂ© tĂ©moin des meurtres et Human Rights Watch n'a pas Ă©tĂ© en mesure de vĂ©rifier ces allĂ©gations de maniĂšre indĂ©pendante. Human Rights Watch analyse des images satellites des emplacements des fosses communes dans les environs. Le 28 juin, Human Rights Watch a Ă©crit au gouvernement burkinabĂ©, dĂ©taillant les principales conclusions de ses recherches, et le 3 juillet, le ministre de la DĂ©fense a rĂ©pondu au nom du gouvernement, s'engageant Ă  enquĂȘter sur les allĂ©gations et Ă  garantir le respect des droits humains dans les opĂ©rations de sĂ©curitĂ©. Il a indiquĂ© que les exĂ©cutions avaient eu lieu lors d'une augmentation des attaques menĂ©es par des islamistes armĂ©s, et a suggĂ©rĂ© qu'elles auraient pu ĂȘtre commises par ces groupes, en utilisant des uniformes et moyens logistiques de l'armĂ©e volĂ©s, notant qu’il est parfois difficile pour les populations de faire la diffĂ©rence entre les Groupes ArmĂ©s terroristes et les Forces de DĂ©fense et de SĂ©curitĂ©. » Le ministre a Ă©galement confirmĂ© l’accord du gouvernement quant Ă  la crĂ©ation d’un bureau Ă  Ouagadougou par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. À partir de 2016, des groupes islamistes armĂ©s alliĂ©s Ă  Al-QaĂŻda ou Ă  l'État islamique ont attaquĂ© des postes des forces de sĂ©curitĂ© ainsi que des civils dans tout le Burkina Faso, mais principalement dans la rĂ©gion du Sahel limitrophe du Mali et du Niger. Human Rights Watch a documentĂ© depuis 2017 les meurtres de plusieurs centaines de civils par des groupes islamistes armĂ©s ainsi que leurs attaques gĂ©nĂ©ralisĂ©es contre des Ă©coles. Human Rights Watch a Ă©galement documentĂ© l’exĂ©cution extrajudiciaire de plusieurs centaines d'hommes, apparemment par les forces de sĂ©curitĂ© gouvernementales pour leur soutien prĂ©sumĂ© Ă  ces groupes, notamment 31 hommes retrouvĂ©s exĂ©cutĂ©s aprĂšs que les forces de sĂ©curitĂ© les ont dĂ©tenus Ă  Djibo le 9 avril. Les 23 personnes interrogĂ©es, dont des agriculteurs, des commerçants, des Ă©leveurs, des fonctionnaires, des dirigeants communautaires et des travailleurs humanitaires, pensaient que les forces de sĂ©curitĂ© avaient dĂ©tenu les hommes en tant que membres ou partisans prĂ©sumĂ©s de groupes armĂ©s islamistes. Tant de morts ont eu les yeux bandĂ©s, ont eu les mains attachĂ©es ... et ont reçu une balle dans la tĂȘte », a expliquĂ© un chef de la communautĂ©. Les corps que j'ai vus sont apparus le matin
 jetĂ©s pendant la nuit, Ă  la pĂ©riphĂ©rie de Djibo, une ville sous le contrĂŽle de l'armĂ©e et au milieu d'un couvre-feu imposĂ© et surveillĂ© par l'armĂ©e. » Certains habitants ont dĂ©clarĂ© avoir retrouvĂ© les corps aprĂšs avoir entendu le bruit de vĂ©hicules qui passaient, et des rafales de coups de feu pendant la nuit. Nous nous sommes habituĂ©s Ă  entendre le son des coups de feu qui retentissent la nuit, puis Ă  voir des corps dans la brousse ou le long de la route », a expliquĂ© un aĂźnĂ© de Djibo. La nuit, tant de fois j'ai entendu le bruit des vĂ©hicules et puis, pan ! pan ! pan ! », a dĂ©clarĂ© un agriculteur. Et le lendemain matin, on voit, ou en entend dire, que des corps ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans tel ou tel endroit. » Au moins 114 hommes ont Ă©tĂ© enterrĂ©s dans 14 fosses communes, lors d'un enterrement collectif les 8 et 9 mars organisĂ© par des habitants avec l'approbation des autoritĂ©s militaires et locales. Les habitants de la localitĂ© ont Ă©galement enterrĂ© 18 hommes, dĂ©couverts Ă  un kilomĂštre environ Ă  l’est de Djibo, dans une fosse commune dĂ©but avril. Les corps d'une quarantaine d’autres hommes, dont 20 auraient Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă  la mi-mars au sud de Djibo et 18 autres trouvĂ©s en mai prĂšs de l'aĂ©roport, n'avaient pas encore Ă©tĂ© enterrĂ©s. Une dynamique ethnique sous-tend la violence au Burkina Faso. Les groupes armĂ©s islamistes recrutent en grande partie dans la communautĂ© nomade des Peuls ou des Fulanis, et leurs attaques ont principalement visĂ© les communautĂ©s agraires, notamment les Mosssi, les Foulse et les Gourmantche. La grande majoritĂ© des hommes qui auraient Ă©tĂ© tuĂ©s par les forces de sĂ©curitĂ© sont des Peuls, en raison de leur soutien supposĂ© aux islamistes armĂ©s. Les habitants de Djibo devraient se sentir protĂ©gĂ©s et non terrifiĂ©s par leur propre armĂ©e. Le fait que le gouvernement n’ait pas tenu ses promesses de rendre des comptes pour les prĂ©cĂ©dentes allĂ©gations d’abus des forces de sĂ©curitĂ©, notamment Ă  Djibo, semble avoir enhardi les auteurs de ces actes », a conclu Corinne Dufka. Il est indispensable que les autoritĂ©s du Burkina Faso mettent un terme aux exĂ©cutions extrajudiciaires par des enquĂȘtes crĂ©dibles et indĂ©pendantes. » Des corps retrouvĂ©s Ă  Djibo Les habitants de Djibo ont indiquĂ© avoir commencĂ© Ă  voir des corps dans les parties les plus rurales et les moins habitĂ©es de la localitĂ© en novembre 2019. Des restes humains sont Ă©parpillĂ©s partout dans les limites extĂ©rieures de la ville de Djibo
 le long des routes, prĂšs d'un Ă©tang, prĂšs du barrage de Djibo, prĂšs de maisons abandonnĂ©es, sous un pont et dans la brousse », a expliquĂ© un homme. Depuis novembre 2019, tant de corps ont commencĂ© Ă  apparaĂźtre », a expliquĂ© un autre homme. Cinq ou six ici, 10 ou 16 lĂ , le long des trois autoroutes hors de la ville
 au nord, Ă  l'est et au sud. » Les habitants ont indiquĂ© que la grande majoritĂ© des morts Ă©taient des Peuls, identifiĂ©s comme tels par leurs vĂȘtements, leurs traits et, dans une dizaine de cas, par ceux qui connaissaient personnellement les victimes et leurs noms. Les personnes interrogĂ©es Ă©taient extrĂȘmement anxieuses lors de leur entretien avec Human Rights Watch et ont dĂ©clarĂ© qu'elles craignaient des reprĂ©sailles de la part des forces de sĂ©curitĂ©, qui avaient Ă©tĂ© impliquĂ©es dans les exĂ©cutions extrajudiciaires de 31 hommes Ă  Djibo en avril, et d'autres exĂ©cutions dans cette ville, depuis 2017. Les habitants ne croyaient pas que les hommes avaient Ă©tĂ© tuĂ©s lors d’échanges de coups de feu. Oui, Djibo a Ă©tĂ© attaquĂ© et il y a des djihadistes [islamistes armĂ©s] pas trĂšs loin de Djibo », a expliquĂ© un habitant qui avait vu plusieurs groupes de corps. Mais les jours qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la dĂ©couverte des corps, nous n’avions connaissance d’aucun affrontement ou d’échanges de coups de feu entre les djihadistes et l’armĂ©e, ni en plein Djibo ni en pĂ©riphĂ©rie. Les nouvelles vont vite et nous le saurions si c’était le cas. » Un autre habitant, qui a indiquĂ© qu'il voyageait frĂ©quemment depuis Djibo, a expliquĂ© S'il y avait eu des affrontements avec les terroristes, les transports publics se seraient arrĂȘtĂ©s
 Nous n'aurions jamais pu voyager. » Neuf personnes ont identifiĂ© certains des morts par leur nom, notamment des membres de leur famille, dont ils avaient Ă©tĂ© tĂ©moins de l’arrestation par les forces de sĂ©curitĂ© ou avaient Ă©tĂ© informĂ©s par quelqu'un d'autre qui avait vu les hommes arrĂȘtĂ©s. Pour chacun de ces incidents, le corps identifiĂ© avait Ă©tĂ© retrouvĂ© avec de nombreuses autres victimes. Un homme, par exemple, a reconnu un homme du nom de Tamboura d'un village plus au sud, que j'avais vu arrĂȘtĂ© au marchĂ© aux bestiaux de Djibo par des soldats quelques jours plus tĂŽt ». Un autre a reconnu un homme qui travaillait comme agent de sĂ©curitĂ© et qui avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par des militaires quelques jours avant la dĂ©couverte de son corps. D'autres ont indiquĂ© avoir reconnu les corps d'hommes qu'ils avaient vus ĂȘtre arrĂȘtĂ©s par les autoritĂ©s au marchĂ©, Ă  l'hĂŽpital, lors d’une distribution de nourriture ou Ă  la gare routiĂšre. Plusieurs habitants ont dĂ©clarĂ© qu'ils pensaient que de nombreuses victimes non identifiĂ©es avaient Ă©tĂ© dĂ©tenues lors d’opĂ©rations militaires ou Ă©taient des villageois dĂ©placĂ©s Ă  l'intĂ©rieur du pays qui, au cours des mois prĂ©cĂ©dents, s'Ă©taient installĂ©s Ă  Djibo et aux alentours aprĂšs avoir fui leurs villages d'origine. Djibo n'est pas une si grande ville oĂč nous ne reconnaĂźtrions pas les gens, c'est pour cela que nous pensons qu'un si grand nombre de morts Ă©taient des personnes dĂ©placĂ©es », a expliquĂ© un habitant. De nombreux habitants ont Ă©mis l'hypothĂšse que l'armĂ©e avait arrĂȘtĂ© des personnes dĂ©placĂ©es pour les interroger, craignant l'infiltration de groupes islamistes armĂ©s, qui avaient attaquĂ© Djibo Ă  plusieurs reprises. Les militaires ont vraiment visĂ© les PDI [personnes dĂ©placĂ©es Ă  l’intĂ©rieur du territoire] », a indiquĂ© un habitant. Ils les ont cherchĂ©es au marchĂ© aux animaux, car elles viennent Ă  Djibo pour acheter et vendre. AprĂšs tant d'attaques djihadistes majeures au Mali et au Burkina, ils ont vraiment peur de l'infiltration. » ExĂ©cutions extrajudiciaires apparentes Des habitants ont expliquĂ© avoir vu des groupes de cadavres prĂšs de chez eux alors qu'ils faisaient paĂźtre leurs animaux, ou bien lorsqu’ils marchaient ou conduisaient le long des principales routes menant Ă  l’extĂ©rieur de Djibo. ExĂ©cution apparente de cinq hommes, le 13 juin 2020 Le 14 juin, plusieurs habitants ont dĂ©clarĂ© avoir vu les corps de cinq hommes Ă©parpillĂ©s sur un demi-kilomĂštre dans deux des quartiers sud de Djibo, secteurs 3 et 8. L'un des cinq corps trouvĂ©s, Sadou Hamadoume Dicko, 54 ans, chef local et conseiller municipal du GomdĂš-Peuhl, avait Ă©tĂ© vu arrĂȘtĂ© par des militaires la veille. Les habitants n'ont pas pu identifier les quatre autres corps. Un commerçant a dĂ©crit l'arrestation de Dicko le 13 juin En tant que chef, il venait de finir de ramasser des sacs de riz et de mil pour son peuple, maintenant Ă  Djibo aprĂšs avoir fui leur village, Ă  environ 125 kilomĂštres de lĂ . En avril 2018, M. Dicko avait Ă©tĂ© enlevĂ© et dĂ©tenu pendant plusieurs jours par les djihadistes, mais cette fois, c'est l'armĂ©e qui l'a emmenĂ©. Vers 11 h 30, quatre hommes en moto l'ont encerclĂ©, lui et environ six autres personnes, et les ont emmenĂ©s dans un bĂątiment inachevĂ© pour les interroger. Finalement, les soldats ont laissĂ© partir les autres mais sont partis avec M. Dicko. Trois habitants ont dit avoir entendu des coups de feu le 13 juin et trouvĂ© le corps des cinq hommes le lendemain. Les coups de feu ont retenti vers 20 heures. Et le lendemain, 14 juin, on m'a appelĂ© pour me dire que le chef Ă©tait mort », a expliquĂ© un habitant. C'Ă©tait ce que nous craignions. Ses mains Ă©taient Ă©troitement liĂ©es derriĂšre son dos et il avait reçu une balle dans la tĂȘte et Ă  la poitrine. » Un autre habitant a ajoutĂ© Les coups de feu ont retenti quelques heures aprĂšs le couvre-feu de 19 heures. 
. [P]lus tard nous avons vu un corps vers le nord, prĂšs de la Maison de la Femme, un autre au sud prĂšs d’un grand puits, et trois autres Ă  cĂŽtĂ© d'une Ă©lĂ©vation de sable. » Tous les hommes ont Ă©tĂ© enterrĂ©s plus tard le mĂȘme jour. ExĂ©cution apparente de 18 hommes, les 13 et 19 mai 2020 Des habitants ont expliquĂ© avoir vu les forces de sĂ©curitĂ© arrĂȘter 17 hommes prĂšs d'un marchĂ© de Djibo le 13 mai. Les corps de ces 17 hommes ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s le lendemain le long d'un chemin traversant le secteur 5, Ă©galement connu sous le nom de Mbodowol. Les hommes avaient reçu une balle dans la tĂȘte, selon les habitants. Un autre homme, atteint d'un handicap mental, a Ă©tĂ© retrouvĂ© aux alentours du mĂȘme endroit aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 19 mai. Les corps n'avaient pas encore Ă©tĂ© enterrĂ©s. Un habitant a expliquĂ© J'Ă©tais au marchĂ© quand, vers 10 heures du matin, j'ai vu arriver deux vĂ©hicules avec une dizaine de militaires. Je ne sais pas s'ils Ă©taient des gendarmes ou de l’armĂ©e. J'avais trop peur de les regarder, mais j'ai vu qu'ils Ă©taient en uniforme, avec des casques et des gilets, et tous portaient des armes semi-automatiques. Les 17 hommes Ă©taient venus d'autres villages pour acheter et vendre ce jour-lĂ . J'en ai reconnu plusieurs, qui travaillaient comme forgerons. Un habitant du secteur 5 qui a entendu des coups de feu le 13 mai, et a vu les corps un jour plus tard prĂšs de l'aĂ©rodrome de Djibo, a relatĂ© Ils ont Ă©tĂ© tuĂ©s Ă  la tombĂ©e de la nuit. J'ai vu un vĂ©hicule de loin, venant de la direction de la ville. Quelque temps plus tard, nous avons entendu des coups de feu. Environ 15 minutes plus tard, le mĂȘme vĂ©hicule est revenu, cette fois avec les phares allumĂ©s. Le jeudi 14 mai, vers 9 heures du matin, nous avons dĂ©couvert les corps — huit d'un cĂŽtĂ©, rapprochĂ©s ... leurs visages couverts avec leurs chemises — et Ă  environ 20 mĂštres, neuf autres corps. Ils avaient reçu une balle dans la tĂȘte. On pouvait le voir clairement
 et il y avait des douilles de balles sur le sol. Les hommes semblaient avoir entre 25 et 45 ans. Le corps d'un autre homme a Ă©tĂ© retrouvĂ© au mĂȘme endroit quelques jours plus tard. Celui-lĂ , je l'avais vu ĂȘtre arrĂȘté  il habite prĂšs de chez moi. Il n'est pas normal il avait un maladie mentale
 Il a Ă©tĂ© pris devant sa maison en train d'Ă©couter sa radio. Il y a un couvre-feu et seule l'armĂ©e peut circuler la nuit comme ça. ExĂ©cution apparente de 18 hommes, le 17 mars 2020 Des habitants ont dĂ©clarĂ© que le 18 mars, ils avaient vu 18 corps Ă  environ 500 Ă  700 mĂštres Ă  l'est de Djibo. Les corps ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s prĂšs de plusieurs grands panneaux publicitaires qui bordent la route entre Djibo et Tongomayel. Un homme, qui craignait que son frĂšre soit parmi les morts, a expliquĂ© pourquoi il pensait que les forces de sĂ©curitĂ© gouvernementales Ă©taient responsables de la mort des 18 hommes Le 17 mars, vers 7 heures du matin, j'ai reçu un appel paniquĂ© de la gare routiĂšre disant que mon frĂšre et un autre homme venaient d'ĂȘtre arrĂȘtĂ©s par des gendarmes alors qu'ils montaient Ă  bord d'un bus pour Ouagadougou [la capitale]. Plus tard dans la soirĂ©e, vers 21h, j'ai entendu de nombreux coups de feu et j'ai pensĂ© Oh mon Dieu, mon frĂšre est mort. Juste aprĂšs l'aube, je suis allĂ© dans la direction des coups de feu et j'ai trouvĂ© 18 corps. Leurs mains Ă©taient liĂ©es et ils avaient les yeux bandĂ©s, chacun d’entre eux avait reçu une balle dans le front. Le sang coulait comme une mare. Les corps Ă©taient tous empilĂ©s. J'ai cherchĂ© mon frĂšre parmi les cadavres
. les bougeant suffisamment pour voir s'il Ă©tait lĂ . Mais ce n'Ă©tait pas le cas. Parmi les morts, j'ai reconnu six hommes
 ils avaient tous Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par les FDS [Forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©]. L'un d’entre eux Ă©tait [nom confidentiel] qui avait rĂ©cemment subi une opĂ©ration au pied et avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© devant de nombreuses personnes prĂšs de l'hĂŽpital. J'ai reconnu son boubou [robe Ă  manches larges]; son pied Ă©tait encore bandĂ©. Parmi les morts, figuraient Ă©galement cinq commerçants que j'avais moi-mĂȘme vus ĂȘtre arrĂȘtĂ©s par les FDS le jour du marchĂ© la semaine prĂ©cĂ©dente. Quant Ă  mon frĂšre, il est toujours portĂ© disparu, mĂȘme Ă  ce jour. ExĂ©cution apparente de 9 hommes, le 15 janvier 2020 Un homme qui a vu neuf corps sur la route en direction de l’est vers Tongomayal, dont un membre de sa famille, le 16 janvier, a expliquĂ© J'ai dĂ©couvert les corps de neuf personnes Ă  quelques mĂštres de la route, dont l'un Ă©tait mon neveu de 23 ans. Ils avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s la veille. Un ami a appelĂ© vers 11 heures du matin pour dire qu'il y avait des problĂšmes au marchĂ©, que mon fils avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. Je suis allĂ© au marchĂ© immĂ©diatement et j'ai vu les neuf hommes attachĂ©s et face contre terre. Quatre gendarmes les ont conduits jusqu’à leur vĂ©hicule et les ont emmenĂ©s. Cette nuit-lĂ  vers 20 heures, j'ai entendu des coups de feu prĂšs du barrage de Djibo, et le matin je les ai vus dans la brousse, les mains liĂ©es, criblĂ©s de balles. 
 Huit Ă©taient des Peuls et un Ă©tait un Bellah. Nous avions trop peur de les enterrer
 nous avons dĂ» regarder mon fils se transformer en squelette. Il n'a pas Ă©tĂ© inhumĂ© avant l'enterrement de masse en mars, avec des dizaines d'autres, mais ce n'Ă©taient guĂšre des funĂ©railles et mon fils n'Ă©tait pas djihadiste. Corps trouvĂ©s prĂšs du secteur 4 de Djibo, novembre 2019 et janvier 2020 Cinq habitants du secteur 4 de Djibo Ă©galement connu sous le nom de Wourossaba et Boguelsawa, au sud de la ville, ont dĂ©crit avoir vu trois groupes de corps dans ce qu'ils ont indiquĂ© ĂȘtre un rayon d'un kilomĂštre un groupe de 8 corps et un autre groupe d'au moins 16 corps en novembre 2019, et un autre groupe de 16 Ă  19 corps autour du 8 janvier 2020. Le nombre total de corps trouvĂ©s correspond largement aux 43 corps inhumĂ©s dans ce secteur lors de l'enterrement de masse des 8 et 9 mars. Un habitant du secteur 4 a dĂ©crit les trois groupes de cadavres La plupart n’avaient pas de chemise et Ă©taient ligotĂ©s — certains les yeux bandĂ©s, d'autres les poignets liĂ©s, et ils avaient Ă©tĂ© abattus. Je ne connaissais aucun d’entre eux, mais je crois que les 43 Ă©taient tous des prisonniers parce que les trois fois, j’avais entendu des vĂ©hicules venant de la ville et vu les phares
 et entendu des coups de feu. C’était trop loin et il faisait trop sombre pour voir leurs uniformes, mais il n'y a pas eu d’échange de coups de feu et les djihadistes ne peuvent pas circuler dans un camion lourd aussi prĂšs de Djibo. Un autre habitant du secteur 4 a expliquĂ© avoir vu 19 corps, autour du 8 janvier Je les ai vus vers 7 heures du matin, 19 corps en ligne – tous des hommes, sauf un ĂągĂ© d'environ 15 ans. La veille, j'avais vu les phares d'un vĂ©hicule – il Ă©tait environ 20 heures et nous Ă©tions sous couvre-feu. Puis j'ai entendu les coups de feu. Les corps se trouvaient Ă  environ un kilomĂštre au sud de Djibo et Ă  150 mĂštres Ă  l'ouest de l'autoroute – bon nombre d’entre eux avaient les bras liĂ©s et les yeux bandĂ©s. Ils avaient reçu une balle dans la tĂȘte, d’autres dans la poitrine et d’autres dans le ventre. Nous n'en connaissions aucun, alors ils sont restĂ©s lĂ  jusqu'Ă  l'enterrement de mars ; Ă  ce moment-lĂ , ils Ă©taient presque devenus des squelettes. Une professionnelle de la santĂ© a expliquĂ© qu'en fĂ©vrier sur le chemin de Ouagadougou, elle avait vu cinq corps depuis la fenĂȘtre de son bus, Ă  environ 15 kilomĂštres au sud de Djibo, prĂšs du village de Mentao Ils Ă©taient Ă  20 mĂštres de la route – les corps sentaient – on aurait dit qu'ils Ă©taient lĂ  depuis environ une semaine. D’aprĂšs leurs vĂȘtements, tous les hommes semblaient ĂȘtre des Peuls. Quand je suis revenue une semaine plus tard, ils Ă©taient toujours lĂ . » Ces corps n'ont pas Ă©tĂ© inhumĂ©s lors de l'enterrement de masse en mars. Enterrements en mars et avril 2020 Les habitants de Djibo ont dĂ©crit un enterrement collectif organisĂ© les 8 et 9 mars, au cours duquel au moins 114 corps ont Ă©tĂ© rassemblĂ©s et inhumĂ©s dans 14 fosses communes. Des habitants qui ont assistĂ© aux enterrements ont dĂ©clarĂ© que les corps Ă©taient Ă  divers stades de dĂ©composition. Certains venaient d'ĂȘtre tuĂ©s, d'autres avaient commencĂ© Ă  se dĂ©composer et bon nombre d'autres Ă©taient des squelettes », a expliquĂ© l'un d'eux. Étant donnĂ© le temps passĂ© par les corps Ă  l'extĂ©rieur, notamment sous le soleil brĂ»lant, bon nombre d’entre eux n'Ă©taient identifiables que par leurs vĂȘtements », a ajoutĂ© une autre personne. Plusieurs habitants ont affirmĂ© que les morts n'avaient pas Ă©tĂ© enterrĂ©s soit parce que les familles n'Ă©taient pas de Djibo, soit parce qu'elles avaient trop peur de rĂ©clamer le corps. La peur a empĂȘchĂ© les gens d'enterrer les morts », a expliquĂ© un ancien du village. Vous avez besoin de la permission de forces de sĂ©curitĂ© pour enterrer un corps, et Ă©tant donnĂ© le niveau de tension Ă  Djibo ces jours-ci, les gens ont tout simplement trop peur que s'ils rĂ©clament le corps d'un homme accusĂ© d'ĂȘtre un terroriste, ils seront Ă©galement emmenĂ©s et finiront morts. » Un grand nombre d’habitants ont dĂ©crit les enterrements comme un sujet dĂ©licat » qui n'a pas Ă©tĂ© couvert par les mĂ©dias locaux. La peur nous a empĂȘchĂ©s de parler des enterrements de masse », a indiquĂ© un homme. Les corps Ă©taient Ă©parpillĂ©s le long et Ă  proximitĂ© des principales routes menant Ă  Djibo et en provenant », a expliquĂ© un habitant. Le premier jour, nous avons travaillĂ© de 9 h Ă  midi et enterrĂ© 42 corps au sud, le long de la route entre Djibo et Ouagadougou. Le deuxiĂšme jour, c'Ă©tait pire ... de 8 h Ă  12 h 30 nous avons enterrĂ© 72 personnes, 20 au nord et 52 Ă  l'est, le long de la route entre Djibo et Dori. Certaines personnes ont ramassĂ© les corps tandis que d'autres ont creusĂ© les tombes. Les morts ont Ă©tĂ© enterrĂ©s dans 14 fosses communes, avec 3, 6, 7 et jusqu’à 23 corps. » Ils ont indiquĂ© que les habitants de Djibo avaient obtenu l'autorisation d'enterrer les morts de la part des autoritĂ©s civiles et militaires basĂ©es Ă  Djibo, en grande partie en raison du risque potentiel pour la santĂ© et l'assainissement. Nous avions peur des Ă©pidĂ©mies, surtout Ă  l'approche de la saison des pluies », a expliquĂ© un responsable communautaire. Nous Ă©tions accablĂ©s de voir les corps de personnes sans vie, et nous nous sommes donc organisĂ©s et avons demandĂ© aux autoritĂ©s la permission d'enterrer les morts », a expliquĂ© une autre personne. D'autres habitants ont Ă©voquĂ© l'impact sur la santĂ© mentale de la population de la ville. Nous avons organisĂ© l'enterrement pour des raisons de santĂ©, mais Ă©galement en raison de l'impact psychologique sur les personnes, en particulier les enfants, obligĂ©s de marcher prĂšs des corps chaque jour pour se rendre au marchĂ© ou Ă  l'Ă©cole », selon un habitant. Un Ă©leveur a ajoutĂ© Imaginez ce que c'est que de voir ces corps tous les jours, certains mangĂ©s par des chiens et des vautours. Ce n'est pas facile de vivre jour aprĂšs jour avec cette terrible rĂ©alitĂ©. » Les personnes qui ont assistĂ© aux enterrements collectifs ont relatĂ© que les autoritĂ©s civiles y ont participĂ© et, selon elles, ont aidĂ© Ă  organiser les funĂ©railles ; de mĂȘme que les autoritĂ©s sanitaires, qui ont fourni des masques et du dĂ©sinfectant ; et les forces de sĂ©curitĂ©, qui assuraient la sĂ©curitĂ©. Ces personnes ont indiquĂ© qu'il leur Ă©tait strictement interdit » de prendre des photos des enterrements. Personne n'oserait faire ça parce que les FDS regardaient », a expliquĂ© un habitant. Un habitant qui se trouvait Ă  l'enterrement a expliquĂ© AprĂšs avoir obtenu l'autorisation – de l'armĂ©e – et aprĂšs avoir associĂ© des agents de santĂ© – nous avons passĂ© deux jours Ă  enterrer les morts, qui Ă©taient en groupes de 5, 7, 9, 20 – dispersĂ©s partout. Je n'ai reconnu aucun d'eux, mais plusieurs personnes qui ont regardĂ© l'inhumation m'ont confiĂ© plus tard qu'elles avaient reconnu leur pĂšre, leur frĂšre ou leur fils
 qu'il avait disparu depuis son arrestation par les soldats Ă  Djibo ou dans leur village – des semaines ou des mois plus tĂŽt. Mais elles n'ont rien dit pendant l'enterrement ... de peur d’ĂȘtre elles aussi arrĂȘtĂ©es. Un homme qui a enterrĂ© 13 des corps trouvĂ©s dans le nord de Djibo, notamment un membre de sa famille qu'il avait vu pour la derniĂšre fois dĂ©tenu par les forces de sĂ©curitĂ© en janvier, a dĂ©clarĂ© La route de Tongomayel Ă©tait pleine de cadavres et de restes humains. HonnĂȘtement, la plupart n'Ă©taient que des squelettes
 et leurs corps avaient Ă©tĂ© Ă©parpillĂ©s par des animaux. Nous Ă©tions divisĂ©s en groupes et nous nous sommes mis Ă  chercher des cĂŽtes, des morceaux de corps. » Deux personnes ont dĂ©crit l'enterrement dĂ©but avril des 18 hommes dont les corps ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s sur la route de Tongomayel vers le 18 mars. Les corps sont apparus aprĂšs que les services de sĂ©curitĂ© auraient arrĂȘtĂ© les hommes. Nous avons creusĂ© un grand trou, assez grand pour eux tous, et nous l’avons recouvert avec du sable et des branches », a expliquĂ© un homme. La route de Tongomayel est pleine de corps ... les 52 inhumĂ©s lors de l'enterrement de masse, les 18 de la mi-mars, et ça ne s'est pas arrĂȘtĂ©. » Corps trouvĂ©s, non enterrĂ©s Trois habitants ont dĂ©crit avoir vu 20 corps qui auraient Ă©tĂ© laissĂ©s Ă  la mi-mars Ă  environ 100 mĂštres du cimetiĂšre du quartier de Boguelsawa, Ă  plusieurs kilomĂštres au sud de Djibo. Quelques jours seulement aprĂšs avoir enterrĂ© plus de 100 corps, nous nous sommes rĂ©veillĂ©s pour trouver 20 autres corps », a dĂ©clarĂ© un habitant. C'est comme si, quelque soit la personne qui commet les meurtres, elle se moquait de nous. » Ils ont affirmĂ© Ă  Human Rights Watch le 14 juin que les corps, maintenant dispersĂ©s et dĂ©composĂ©s, n'avaient pas encore Ă©tĂ© enterrĂ©s. Avec la mort tout autour, nous pensons que demain pourrait ĂȘtre mon tour de mourir », a Ă©crit un habitant. Un autre homme a dĂ©clarĂ© que le 1er juin, mon neveu a trouvĂ© trois morts en ramassant du bois au nord de Djibo, dont deux Bellahs [ethnie] que nous connaissons bien. Il avait tellement peur qu'il a couru directement chez lui sans prendre le bois. » Au 30 juin, les 18 morts trouvĂ©s prĂšs de l'aĂ©roport Ă  la mi-mai n'avaient pas non plus Ă©tĂ© enterrĂ©s. Recommandations Les habitants qui se sont entretenus avec Human Rights Watch n'avaient connaissance d'aucune enquĂȘte judiciaire sur ces apparentes exĂ©cutions. Quelques incidents mettant en cause les forces de sĂ©curitĂ© se seraient produits, aprĂšs l'engagement du gouvernement Ă  enquĂȘter pleinement sur l'exĂ©cution apparente de 31 hommes dĂ©tenus par les forces de sĂ©curitĂ© le 9 avril 2020. Human Rights Watch exhorte les autoritĂ©s du Burkina Faso Ă  EnquĂȘter rapidement et en toute impartialitĂ© sur les meurtres perpĂ©trĂ©s Ă  Djibo depuis novembre 2019, et poursuivre de maniĂšre Ă©quitable et appropriĂ©e tous les responsables d'exĂ©cutions extrajudiciaires et d'autres crimes, notamment au titre de la responsabilitĂ© de commandement. S’assurer que les rĂ©sultats soient rendus publics. Mettre les commandants des deux bases des forces de sĂ©curitĂ© Ă  Djibo – la gendarmerie et l'armĂ©e – en congĂ© administratif, dans l'attente des rĂ©sultats des enquĂȘtes. Inviter les Nations Unies ou d'autres experts lĂ©gistes internationaux neutres, notamment ceux ayant une expĂ©rience de travail devant les tribunaux pĂ©naux, pour aider Ă  prĂ©server et analyser les preuves dans les fosses communes. Les exhumations sans experts mĂ©dico-lĂ©gaux peuvent dĂ©truire des preuves critiques et compliquer considĂ©rablement l'identification des corps. Restituer les corps des personnes qui ont Ă©tĂ© inhumĂ©es dans des tombes ou laissĂ©es non enterrĂ©es Ă  leurs familles. - Presse/Radio Le Monde/AFP France24 RFI B. Jeannerod VOA C. Dufka France Inter P. Haski Courrier Int. LExpressDuFaso rĂ©ponse du gouvt rĂ©f. UE Tweets BurkinaFaso Des fosses communes contenant au moins 180 corps ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes Ă  Djibo, dans le nord du pays. HRW appelle d’urgence Ă  une enquĂȘte indĂ©pendante sur ce qui s'apparente Ă  des exĂ©cutions extrajudiciaires de masse. — HRW en français hrw_fr July 8, 2020 Human Rights Watch dĂ©nonce des exĂ©cutions extrajudiciaires de masse dans le nord du BurkinaFaso via lemondefr LeMonde_Afrique AFP — HRW en français hrw_fr July 8, 2020 HRW dĂ©nonce des exĂ©cutions extrajudiciaires de 180 personnes au Burkina Faso — FRANCE 24 Français France24_fr July 8, 2020 [Audio] BurkinaFaso Des exĂ©cutions extrajudiciaires auraient eu lieu Ă  Djibo, selon Human Rights Watch. Interview de CorinneDufka hrw. via VOAAfrique — HRW en français hrw_fr July 9, 2020 Interview de Corinne Dufka Rapports prĂ©occupants de hrw_fr concernant des exĂ©cutions extrajudiciaires par les forces de sĂ©curitĂ© au Burkina Faso. Les autoritĂ©s burkinabĂ© doivent en faire + pour empĂȘcher ces abus & traduire les auteurs de ces crimes en justice. — USA en Français USAenFrancais July 8, 2020

Solutionsde mots croisĂ©s et mots flĂ©chĂ©s pour RISQUE DE FINIR DANS UNE FOSSE COMMUNE - 20 solutions de 2 Ă  14 lettres Le caractĂšre joker est * mais vous pouvez utiliser la "barre d'espace" Annuler Chercher Afficher les rĂ©sultats par nombre de lettres 2 3 4 5 6 7 8 9 10 14 20 RÉPONSES PROPOSÉES PAR UN AMI : * INSTRUMENTISTE (14) TINETTE (7)

Lyrics dessus ma porte "FermĂ© pour cause d'enterrement" J'ai quittĂ© la vie sans rancune J'aurai plus jamais mal aux dents Me v'lĂ  dans la fosse commune La On a marque dessus ma porte "FermĂ© pour cause d'enterrement" J'ai quittĂ© la vie sans rancune J'aurai plus jamais mal aux dents Me v'lĂ  dans la fosse commune Des coprophages la tribune, SociĂ©tĂ© sale Ă  satiĂ©tĂ© Blottie dans la fosse commune GĂ©nocidĂ©e par mon gĂ©nie ? Je n'Ă©tais que, pour ma survie... De ton tam-tam jam ethnique contemporain Au faĂźte du mont Ferland Je constate notre dĂ©raison comme une fosse commune Et titre Ă  la Une que les tunes acerbes Comment ça se fait qu'on se retrouve dispersĂ©s dans des fosses communes Contrairement Ă  ce qu'on dit J' suis nĂ© Ă  Butare dans le centre des bandits AccompagnĂ© Ă  la fosse commune par un chien et des fantĂŽmes Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme Ravel avait dans la tĂȘte une tumeur qui lui suça AccompagnĂ© Ă  la fosse commune par un chien et des fantĂŽmes Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme Ravel avait dans la tĂȘte une tumeur qui lui suça Fosse commune des rĂȘves abolis, DĂ©dale de pleurs et de cendres s'extirpant du NĂ©ant Grotesque galerie de visages lĂ©thargiques Mon chemin de croix, mur Sans tambour ni trompette - j'ai mal... Toi qui meurs un peu comme moi, Faisons fosse commune ! Je me pĂąme devant les bolets roses, Mais si les Fosse commune Ensemble Nous rejoignons nos pairs sable s'Ă©grainant vers son ampoule la plus profonde. Apercevoir les contours d'un nuage, d'une odeur, Dans cette fosse commune sans parfum ni couleur, culot de chasser Les poĂštes de la citĂ© DĂ©mocratie aseptisĂ©e Pour du vent et pour des prunes Les maux de l'homme jetĂ©s Aux pourceaux Dans la fosse immense caveau, Qui contient plus de morts que la fosse commune. Je suis un cimetiĂšre abhorrĂ© de la lune, OĂč comme des remords se traĂźnent de longs vers terre, A`la voute cĂ©leste naissante aux fusĂ©es de dĂ©tresse, usĂ©es, assourdissantes Au terrorisme d'Etat, Ă  l'obscurantisme grandissant, aux fosses accro Car aujourd'hui le vrai le faux Ne se voie plu trop au premier coup d Ɠil J envoi le son des waks Ă  la morgue fosse commune pas de recueil Rien Par la NuĂ©e bleue, un nouveau cortĂšge en marche Les prĂȘtres bĂ©nissent les macchabĂ©s drapĂ©s Dans les fosses communes oĂč les damnĂ©s se cachent Sois sĂ»r que dans mon blĂšde je n'aurai jamais d'rue Putain faut que j'me taille Regarde ils veulent me jeter au fond de leur fosse commune ObscĂšne me dit vos crimes vos erreurs En remplissant l'histoire et ses fosses communes Que je chante Ă  jamais celle des travailleurs Ma France Celle qui ne vos crimes vos erreurs En remplissant l'histoire et ses fosses communes Que je chante Ă  jamais celle des travailleurs Ma France Celle qui ne qu'on m'inhume Mais j'ai les moyens que de la fosse commune. Un jour c'est vrai je vais finir par me trouver un flingue Et je descendrai dans la rue, remplissant l’histoire et ses fosses communes Que je chante Ă  jamais celle des travailleurs Ma France Celle qui ne possĂšde en or que ses nuits blanches Pour la dĂ©raison comme une fosse commune Et titre Ă  la Une que les tunes acerbes ProcĂšdent Ă  un gĂ©nocide de l'Ă©thique Et dĂ©sherbe la libertĂ© au nom d'la libertĂ© commune Depuis les idĂ©aux sont morts, fosse commune Aux antipodes de la pleinitude Comment ralier le peuple, si on incendie ses vĂ©hicules La confiance AccompagnĂ© Ă  la fosse commune par un chien et des fantĂŽmes Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme Ravel avait dans la tĂȘte une tumeur qui lui suça We need you! Help build the largest human-edited lyrics collection on the web! Browse Quiz Are you a music master? » What boy band is Louis Tomlinson in? A. Five Directions B. One Addition C. One Direction D. Four Directions Ily a 6 ans ce terrain est entrĂ© dans le PLU de la commune. Un promoteur immobilier m'a fait une offre pour ce terrain, offre que nous avons acceptĂ© en signant un sous seing privĂ©. La construction du promoteur est divisĂ© en 3 tranches , hors nous devions ĂȘtre dans la premiĂšre tranche de construction et le promoteur a finalement changĂ© et nous sommes Proche-Orient Le ministĂšre de l'intĂ©rieur syrien a dĂ©menti, mardi, l'existence d'une fosse commune dans la ville de Deraa, foyer de la contestation lancĂ©e il y a deux mois, dĂ©nonçant "une campagne calomnieuse" des mĂ©dias "pour dĂ©stabiliser la Syrie". Le ministĂšre de l'intĂ©rieur syrien a dĂ©menti, mardi 17 mai, l'existence d'une fosse commune dans la ville de Deraa, foyer de la contestation lancĂ©e il y a deux mois. "Dans le cadre de la campagne calomnieuse, d'incitation, [de diffusion d'informations] montĂ©es de toutes piĂšces, lancĂ©e contre la Syrie, et les tentatives continues de porter atteinte Ă  sa stabilitĂ© et Ă  la paix de ses citoyens, certaines chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision et mĂ©dias ont publiĂ© une information, citant des tĂ©moins oculaires, faisant Ă©tat de l'existence d'une fosse commune Ă  Deraa", a indiquĂ© l'agence officielle SANA, citant un responsable au ministĂšre de l'intĂ©rieur. "Cette information est totalement fausse", a indiquĂ© ce responsable, selon SANA. "Nos citoyens sont conscients de cette campagne tendancieuse dont les objectifs et le timing sont dĂ©sormais clairs, en particulier aprĂšs le retour progressif de Deraa Ă  la vie normale", conclut l'agence syrienne. Lundi, le militant Ammar Qurabi, de l'Organisation nationale pour les droits de l'homme en Syrie, joint par tĂ©lĂ©phone en Egypte, avait fait Ă©tat de la dĂ©couverte d'une "fosse commune" dans la vieille ville de Deraa, une ville du sud de la Syrie, foyer de la contestation contre le rĂ©gime du prĂ©sident Bachar Al-Assad. Son affirmation ne pouvait ĂȘtre vĂ©rifiĂ©e de maniĂšre indĂ©pendante, les autoritĂ©s empĂȘchant les journalistes de se dĂ©placer librement Ă  travers le pays. L'armĂ©e avait investi Deraa, situĂ©e Ă  100 km au sud de Damas, le 25 avril pour y mater la contestation, avant de s'en retirer, le 5 mai. En savoir plus - Pour mieux connaĂźtre la situation dans ce pays, le blog Un Ɠil sur la Syrie. Le Monde avec AFP Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. 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