🌂 Siben N Ser Et Sa Femme

PatronIncognito : Qui est Siben N’Ser, fondateur de Planet Sushi, devenu David Lorenzo ? AprĂšs plus de six mois d’absence, Patron Incognito est de retour sur les antennes de M6 avec un franchise 15/07/2022PrĂ©sentation du rĂ©seau Planet SushiVous souhaitez changer de vie et ouvrir votre restaurant ? Planet sushi recherche des candidats Ă  la franchise !Planet Sushi, avec ses 49 restaurants franchisĂ©s et en filiales ouverts dans toute la France, se place aujourd’hui comme un acteur incontournable du marchĂ© des sushis avec 70 millions de CAHT en 2019 soit un CA moyen de par restaurant pour un panier moyen de 32€.La fabrication des produits au sein des restaurants a Ă©tĂ© retravaillĂ©e afin d’ouvrir le monde de la restauration japonaise Ă  tous les profils d’ 75% de notoriĂ©tĂ© assistĂ©e, Planet Sushi a su s’adapter aux Ă©volutions du marchĂ© et renouveler l’expĂ©rience client grĂące Ă  son nouveau concept IKI basĂ© sur la sophistication et l’esthĂ©tique japonais. Ce format a Ă©tĂ© repensĂ© et modernisĂ© avec des matĂ©riaux comme le bĂ©ton, le bois, mais aussi un mur vĂ©gĂ©tal, afin de l’inscrire davantage dans l’air du Sushi propose une gamme de prix visant Ă  conquĂ©rir tous les consommateurs, de nouvelles recettes toujours aussi savoureuses, du snacking, des plats Ă  emportĂ©s chauds ou froids, des Bubble Tea...Ainsi, l’enseigne met Ă  l’honneur le libre-service pour s’inscrire pleinement dans l’univers Fast Casual ».DĂ©veloppement prioritaire sur les villes suivantes Toulouse, Bordeaux, Rennes, Nantes, Grenoble, Annecy, ChambĂ©ry, Clermont, Toulon, Metz/ Nancy, Perpignan, Amiens, Rouen, Reims, Dijon, responsable dĂ©veloppement vous prĂ©sentera l’enseigne et ses conditions, et vous aidera dans l’étude de votre projet et la consolidation de votre business d'affaires aprĂšs 2 ans 1,2 M€ HT AnnĂ©e de crĂ©ation1998AnnĂ©e de lancement en rĂ©seau2009 Type de contrat franchiseTaille du rĂ©seau 19 succursales / 30 franchises 49 implantations DurĂ©e de contrat9 ansNombre d'animateurs Franchise 2Apport personnel De 100 k€ Ă  150 k€ Droit d'entrĂ©e40 000 € Surface moyenne en mÂČ80 mÂČInvestissement global 300 000 € Redevance5% en redevance de marque 2% en redevance de publicitĂ©Investissement global Ă  partir de 300 000 € hors fond de commerce Note de la rĂ©daction beaucoup de candidats Ă  la franchise se posent la question du prix pour acheter une franchise. L'exemple typique quel est le prix d'une franchise Planet Sushi ? Il faut savoir que dans le cas de la franchise, on ne parle pas d'un prix mais d'un apport personnel pour ouvrir une franchise Planet Sushi. D'ailleurs, on ne parlera pas non plus d'un achat de franchise Planet Sushi mais d'investissement dans le concept. Emplacement souhaitĂ©Centre-villeEmplacement n°1Formation et assistance12 semainesA l'ouvertureFranchise Planet Sushi l'historique du rĂ©seauCréé en 1998 par Siben N’Ser, jeune entrepreneur parisien, le concept unique de Planet Sushi a depuis sĂ©duit des centaines de milliers de clients. Planet Sushi a su d’une part assimiler les classiques des recettes japonaises, puis les adapter avec succĂšs au palais occidental, en crĂ©ant en permanence des recettes innovantes et exclusives. L’entreprise s’est d’autre part adaptĂ©e dĂšs son ouverture aux nouveaux modes de consommation urbains en proposant la livraison gratuite de ses produits en plus de la dĂ©gustation sur place et Ă  emporter. L’enseigne, prĂ©curseur de la vague sushi en France, maĂźtrise trĂšs tĂŽt tous les rouages de la chaĂźne du froid, des normes d’hygiĂšne et de propretĂ©. Les ouvertures de restaurants se suivent de maniĂšre rĂ©guliĂšre et le groupe grandit petit Ă  petit depuis 1998. GrĂące Ă  sa puissance d’achat, le groupe bĂ©nĂ©ficie des meilleurs prix et permet au plus grand nombre de bĂ©nĂ©ficier de sushi de grande qualitĂ© Ă  des prix abordables, contrairement Ă  de nombreux restaurateurs reconvertis au sushi sur le tard. De nombreux partenaires s’associent Ă  l’ 3 METIERSLivraison À domicile ou au bureau, des produits prĂ©parĂ©s Ă  la commande et livrĂ©s en 30 Ă  45 minutes en moyenne hors Vente Ă  emporter Pour les clients nomades ou qui veulent simplement profiter de leur commande en extĂ©rieur, ou qui veulent ramener des menus chez eux
.plus rapide...Restaurant Des restaurants design, une dĂ©co soignĂ©e, un service vidĂ©os de la franchise Planet Sushi et les avis des franchisĂ©s Planet Sushi
Etcette fois-ci l'enseigne concernée est la chaßne de restaurants Planet Sushi et son dirigeant Siben N'Ser. Pour rappel, l'émission consiste à grimer un dirigeant d'entreprise et le faire
05 janvier 2016 0 DÉNICHÉ SUR LE WEB Le sushi et les Français, une drĂŽle d’histoire, cette spĂ©cialitĂ© japonaise Ă  trĂšs vite sĂ©duit les consommateurs, aussi vite qu’ils la dĂ©laissent. Nous vous l’avions annoncĂ© il y a quelques semaines sur F&S, le sushi Ă©tait en peine sur le marchĂ© français aprĂšs avoir battu tous les records. Le quotidien Le Parisien s’est intĂ©ressĂ© aux deux gros porteurs du secteur en France 
 Lisez-ci dessous ou cliquez sur le LInk pour retrouver l’article dans son intĂ©gralitĂ©. Les frĂšres ennemis ont du sushi Ă  se faire Les fondateurs de Planet Sushi et Sushi Shop viennent du mĂȘme quartier. Vingt ans aprĂšs leurs dĂ©buts, ils peinent Ă  surmonter la crise du secteur. Dans la petite galaxie du sushi qui ne brille plus beaucoup, ils sont les deux qui comptent encore. Les deux entrepreneurs quadras qui ont propulsĂ© la boulette de riz au poisson cru dans la restauration rapide française Ă  la fin des annĂ©es 1990. Et qui se disputent tous deux vingt ans plus tard le titre de roi français du sushi, aux cĂŽtĂ©s d’une myriade de petits indĂ©pendants, qui reprĂ©sentent 90 % des 1 500 restaurants japonais recensĂ©s en France. D’un cĂŽtĂ©, GrĂ©gory Marciano, prĂ©sident fondateur de l’enseigne Sushi Shop et ses 110 points de vente, de l’autre Siben N’Ser, celui de Planet Sushi, avec 70 restaurants. Hasard de la vie, les deux concurrents sont de vieilles connaissances. GrĂ©gory et Siben ont des amis en commun, ils ont grandi dans le mĂȘme quartier, le chic XVIe arrondissement parisien oĂč ils ont frĂ©quentĂ© la mĂȘme Ă©cole. On se croise encore parfois », glissent Ă©vasivement l’un et l’autre. Ils prĂ©tendent tous deux avoir eu l’idĂ©e d’ouvrir un point de vente de sushi la mĂȘme annĂ©e, 1998, et grosso modo au mĂȘme endroit. A l’époque, c’était rĂ©volutionnaire. 2 % des Français mangeaient du poisson, alors imaginez, du poisson cru ! rappelle Siben N’Ser. On ne mangeait des sushis qu’à Paris, dans des restaurants trĂšs chers tenus par des puristes japonais. » Ils misent sur l’étranger Les deux self-made-men assurent ĂȘtre en excellente santĂ© Ă©conomique aujourd’hui. Vraiment ? La vĂ©ritĂ©, c’est que les deux se portent mal en France et sont obligĂ©s de fermer quelques points de vente », assure Bernard Boutboul
. Planet Sushi est d’ailleurs sorti rĂ©cemment d’une procĂ©dure de sauvegarde. Ce sont les deux plus solides mais le marchĂ© vivote. Il y a eu un pic vers 2010, mais aujourd’hui, des enseignes souffrent ou revoient leurs ambitions Ă  la baisse. » DerriĂšre la lutte des enseignes, donc, l’ombre de la crise de la boulette de riz made in France. Le soufflet japonais est montĂ© trĂšs vite puis est redescendu. On ne sera jamais des fous de sushi. Les Français prĂ©fĂšrent encore la nourriture plaisir Ă  la nourriture saine. La volaille ou la viande rouge, le gras, le sucrĂ© ». Contrairement aux Anglo-Saxons, ces fĂ©rus d’hygiĂšne et de bio, vers lesquels se tournent dĂ©sormais nos deux rois français dĂ©chus. A New York et Miami, pour Planet Sushi. A Londres, pour Sushi Shop. Les deux PDG misent sur l’étranger quand les Français se tournent dĂ©sormais vers la grande distribution pour manger japonais. C’est la grande surprise. Les 330 corners de sushis que vient d’ouvrir Carrefour cet automne font un carton. C’est donc par l’hypermarchĂ© que le sushi est en voie de devenir un produit de masse en France. » assĂšne Bernard Boutboul Source Le Parisien – Gira Conseil – Copyright – REA/Denis Allard. Le Figaro »/Jean-Christophe Marmara. VOTRE CLASSEMENTMmmm interessant 75%Je suis fan 25%Amusant dĂ©calĂ© 0%InquiĂ©tant 0% VOUS AIMEREZ AUSSI SibenN'Ser, le P-DG fondateur de Planet Sushi, a dĂ©cidĂ© de se prĂȘter au jeu du «patron incognito» Mis Ă  jour le 8 janvier 2018 , publiĂ© le 8 janvier 2018 Afficher tout le contenu

Resumen Índice Plano Notas de la redacciĂłn Texto BibliografĂ­a Notas Cita Autor ResĂșmenes RĂȘves de fleurs et rĂȘves de fruits une construction andine du genre. De nombreux travaux sur le genre ont montrĂ© que les comportements et les rĂŽles attribuĂ©s aux hommes et aux femmes sont des constructions culturelles variant dans le temps et dans l’espace. Les reprĂ©sentations du genre sont par ailleurs Ă©troitement liĂ©es aux conceptions du corps et de la personne. Notre intention est de montrer comment, dans le cas de la reprĂ©sentation du genre que se font les populations des Andes du Sud, l’opposition masculin/fĂ©minin, tout en Ă©tant fondĂ©e sur un aspect biologico-physiologique, exige d’ĂȘtre renforcĂ©e au cours des premiĂšres Ă©tapes de vie de l’individu, Ă  la fois par le discours et par des pratiques rituelles qui modifient la nature mĂȘme du corps. Soñando con flores y frutas. La construcciĂłn andina del gĂ©nero. Una abundante literatura sobre gĂ©nero ha puesto en evidencia que los comportamientos y roles atribuidos a hombres y mujeres son construcciones sociales que varĂ­an con el tiempo y la cultura. Estas representaciones de gĂ©nero estĂĄn por lo demĂĄs estrechamente asociadas a las concepciones del cuerpo y de la persona. Nuestra intenciĂłn es mostrar como, para las poblaciones de los Andes del sur peruano, la oposiciĂłn hombre/mujer a pesar de tener como base una explicaciĂłn fĂ­sico-biolĂłgica » debe, sin embargo, ser reforzada durante la primera etapa de la vida de los individuos a travĂ©s del discurso y de prĂĄcticas rituales que modifican la naturaleza misma del cuerpo. Dreams of flowers and fruits. The Andean construction of gender. A rich literature about gender has demonstrated that the roles and behaviours assigned to men and women are social constructions varying within and across cultures and changing over time. These representations of gender are tightly related to the conceptions of the body and personhood. Our intention is to demonstrate how, in the Southern Peruvian Andes, the man/woman opposition, although having a biological explanation, have to be reinforced during the beginning of the life cycle of every person, by discourse and ritual practices modifying the body. Inicio de pĂĄgina Entradas del Ă­ndice Inicio de pĂĄgina Notas de la redacciĂłnManuscrit reçu en novembre 2008, acceptĂ© pour publication en juillet 2010 Texto completo Introduction 1 En ce qui concerne l’évolution et les emplois du concept de genre », ainsi que les diffĂ©rentes a ... 2 Sur ce sujet, voir Delphy 2001 qui affirme que le genre prĂ©cĂšde le sexe » et que ce sont les r ... 3 HĂ©ritier 1996, p. 22 signale que [
] les caractĂšres observĂ©s dans le monde naturel sont dĂ©comp ... 4 Pour un Ă©tat des lieux assez complet Ă  propos des Ă©tudes sur le genre et la parentĂ© dans le monde ... 5 Certains auteurs sont allĂ©s jusqu’à modifier leurs positions initiales. C’est le cas d’Isbell 199 ... 1Les recherches effectuĂ©es au cours des quarante derniĂšres annĂ©es sur la reprĂ©sentation des diffĂ©rences entre les hommes et les femmes ont dĂ©montrĂ© le caractĂšre Ă©minemment culturel des reprĂ©sentations de la personne sexuĂ©e1. Elles ont Ă©galement montrĂ© en quoi les comportements et les rĂŽles attribuĂ©s Ă  chacun des deux sexes sont des constructions sociales qui traduisent des rapports de subordination, de hiĂ©rarchie ou d’inĂ©galitĂ©, rĂ©vĂ©lant des enjeux de pouvoir. Margaret Mead 1963 [1928] fut la premiĂšre Ă  introduire l’idĂ©e d’une composante culturelle, et pas seulement biologique, dans la façon d’apprĂ©hender la diffĂ©rence sexuelle. Michel Foucault, dans son Histoire de la sexualitĂ© 1984, a mis en Ă©vidence l’étroite relation entre le contexte historique et les reprĂ©sentations du corps et de la sexualitĂ©. RĂ©cemment, certains auteurs sont allĂ©s jusqu’à dĂ©noncer le caractĂšre illusoire des diffĂ©rences biologiques et physiologiques entre les hommes et les femmes, ces diffĂ©rences n’étant que des constructions sociales et culturelles, variant dans le temps et dans l’espace gĂ©ographique, mais lĂ©gitimant des rapports de domination2. Pour Bourdieu 1998, pp. 13-21, la dĂ©finition sociale du corps masculin et fĂ©minin n’est pas du tout un simple enregistrement des propriĂ©tĂ©s anatomiques et naturelles, c’est une construction fondĂ©e sur l’accentuation de certaines diffĂ©rences et le voilement de certaines similitudes ». L’approche anthropologique d’HĂ©ritier 1996, pp. 32-39, tout en plaçant les donnĂ©es biologiques Ă  l’origine de la construction diffĂ©renciĂ©e des sexes, confirme leur caractĂšre de construction culturelle »3. De leur cĂŽtĂ©, Godelier et Panoff 1998 ont analysĂ© les correspondances entre les reprĂ©sentations du corps, les rapports entre les sexes et les formes de pouvoirs et de hiĂ©rarchies propres Ă  une sociĂ©tĂ© en OcĂ©anie. Les Ă©tudes andines relatives au genre – envisagĂ© dans un sens trĂšs large – ont Ă©tĂ© marquĂ©es par une certaine idĂ©alisation de la complĂ©mentaritĂ© et de la dualitĂ© andines, ce qui a eu pour consĂ©quence de masquer les enjeux de pouvoir sous-jacents aux rapports sociaux entre les sexes. Cependant, ces derniĂšres annĂ©es, nous assistons Ă  une reprise critique du dualisme andin, qui a permis de faire ressortir les rapports inĂ©gaux entre hommes et femmes4. À cĂŽtĂ© de thĂ©ories sur le parallĂ©lisme ou la complĂ©mentaritĂ© entre hommes et femmes, des thĂ©ories concernant la subordination ou la complĂ©mentaritĂ© hiĂ©rarchique ont connu un certain dĂ©veloppement5. 6 À notre connaissance, l’étude la plus complĂšte sur la construction culturelle et sociale de l’enfa ... 2Notre Ă©tude ne porte cependant pas sur les implications sociopolitiques de la construction du genre, ni sur les rapports entre les reprĂ©sentations du corps et l’ordre social. Ce qui nous occupe ici, et qui nous paraĂźt fondamental pour comprendre les rapports entre hommes et femmes, qu’ils soient Ă©gaux ou inĂ©gaux, ce sont les relations entre, d’une part, les reprĂ©sentations du corps et de la personne et, d’autre part, la construction sociale du genre au cours des premiĂšres Ă©tapes de vie de l’individu6. En effet, cet aspect de la construction du genre n’a pas Ă©tĂ© traitĂ© ou l’a trĂšs peu Ă©tĂ©. Notre analyse portera sur les pratiques rituelles et les discours relatifs au corps et Ă  son fonctionnement, ainsi que sur les diffĂ©rences physiologiques et psychologiques entre les hommes et les femmes, telles qu’elles sont exprimĂ©es par nos interlocuteurs. Nous nous intĂ©resserons essentiellement aux reprĂ©sentations et aux pratiques relatives Ă  la grossesse, Ă  la coupure du cordon ombilical, au traitement du placenta et aux discours sur la diffĂ©rence essentielle entre hommes et femmes. 7 Surimana est situĂ© prĂšs du fleuve ApurĂ­mac au nord-est de la province de Canas, Ă  la frontiĂšre des ... 8 Le terme en espagnol pour dĂ©signer ces agents est promotores de salud. Il est intĂ©ressant de noter ... 9 Nous traduisons par infirmerie » ce qu’on dĂ©signe dans la rĂ©gion par posta mĂ©dica, c’est-Ă -dire ... 10 Ce rĂ©seau Ă©met, sur les radios locales, des campagnes de prĂ©vention de santĂ© en quechua. 11 La province de Canas est, en effet, une des plus pauvres au niveau national. De plus, les reprĂ©sen ... 3Les donnĂ©es ethnographiques ont Ă©tĂ© recueillies dans la communautĂ© de Surimana7 province de Canas, dĂ©partement de Cuzco oĂč nous travaillons depuis 1998. Nos interlocuteurs sont des femmes, des enfants et des hommes de la communautĂ©, parmi lesquels se trouvent des spĂ©cialistes rituels et des accoucheurs traditionnels, aussi bien que des agents de santĂ© communautaires8. Surimana dispose d’une modeste infirmerie9, d’un technicien de santĂ© et de deux infirmiĂšres. La province de Canas, qui fait partie du rĂ©seau de santĂ© Canas Canchis Espinar trois provinces limitrophes du ministĂšre de la SantĂ©10, ne compte qu’un seul centre de santĂ© dans la capitale provinciale et onze infirmeries rurales. Le service officiel de mĂ©decine est prĂ©caire, car on ne compte qu’un mĂ©decin pour 6 000 habitants11. 4Les habitants de Surimana sont de langue quechua, mais beaucoup d’entre eux, surtout les jeunes et les hommes, s’expriment couramment en espagnol, Ă©tant donnĂ© leurs contacts Ă©troits lors des transactions commerciales ou administratives avec les villes de Combapata et de Cuzco. Ils pratiquent essentiellement une agriculture de subsistance, une faible partie de la production Ă©tant destinĂ©e Ă  l’échange et au marchĂ© local. La reprĂ©sentation du genre dans le monde andin 12 Notons que le terme runa est aussi employĂ© pour faire rĂ©fĂ©rence aux populations autochtones des co ... 13 Il est bon de noter qu’une nette distinction est faite entre les identitĂ©s sexuelles humaines et a ... 5Si, dans les populations andines quechuaphones, le terme runa12 dĂ©finit l’ĂȘtre humain de façon gĂ©nĂ©rale et s’applique tant aux hommes qu’aux femmes, des termes plus spĂ©cifiques sont utilisĂ©s pour parler des sexes, qhari pour les hommes, warmi pour les femmes13. Le genre est ici envisagĂ© Ă  partir de diffĂ©rences biologico-physiologiques, sans toutefois accorder le primat au biologique. Ces diffĂ©rences dĂ©terminent la constitution animique et psychologique des hommes et des femmes ; de fait, il existe une Ă©troite relation d’interdĂ©pendance et de continuitĂ© entre les composantes matĂ©rielles et spirituelles du corps. 14 Nous n’aborderons pas le rituel de la coupe de cheveux dans cet article. Signalons tout de mĂȘme qu ... 6Dans les Ă©tudes sur le cycle de vie dans le monde andin, un rĂŽle central est attribuĂ© au rituel de la coupe des cheveux rutuchikuy, considĂ©rĂ© comme dĂ©terminant la diffĂ©renciation entre les sexes Christinat 1989 ; Harris 1980. En effet, aprĂšs la coupe des cheveux qui a lieu Ă  un Ăąge compris entre deux et quatre ans, une diffĂ©renciation par le vĂȘtement est clairement imposĂ©e au petit garçon et Ă  la petite fille. Mais les matĂ©riaux que nous avons recueillis sur notre terrain rĂ©vĂšlent une rĂ©alitĂ© plus complexe. Nous avons pu observer que la distinction entre les sexes, loin de se rĂ©duire Ă  un moment privilĂ©giĂ©, correspond Ă  un long processus de construction de l’identitĂ© sexuelle qui commence avant mĂȘme la naissance de l’individu, lors des rĂȘves prĂ©monitoires annonçant la gestation d’un enfant. Ce processus se poursuit durant la grossesse, passe par la coupure du cordon ombilical, par le traitement donnĂ© au placenta et culmine en effet avec la coupe des cheveux, pour se prolonger Ă  travers la socialisation des hommes et des femmes tout au long de leur vie14. RĂȘver 15 Sur les rencontres avec les gentils, Ă  savoir les ancĂȘtres de l’ñge prĂ©-solaire, dans les rĂȘves, v ... 16 Pour une Ă©tude sur les rĂȘves oraculaires » et leur rapport avec les rites d’initiation des spĂ©ci ... 7 Le monde des rĂȘves nous offre l’occasion, si fugitive soit-elle, de converser avec nos amis lointains, nos morts, et nos dieux » Dodds 1966, p. 102. L’expĂ©rience onirique joue un rĂŽle fondamental dans la vie des populations sud-andines pĂ©ruviennes, conditionnant et dĂ©terminant les actions et dĂ©cisions de la vie quotidienne. Elle est aussi une partie essentielle des processus d’initiation des spĂ©cialistes rituels et constitue un moment privilĂ©giĂ© de rencontre avec les ĂȘtres de l’autre monde. On peut repĂ©rer deux catĂ©gories de rĂȘves ceux dits prĂ©monitoires » qui annoncent un Ă©vĂ©nement futur et ceux dits oraculaires » qui permettent d’entrer en communication avec les dieux, les morts15, les esprits ou des puissances surnaturelles16. 17 Pour la transcription des racines verbales, je suis le travail d’Itier s. d.. Elles sont suivies ... 18 Se reporter au dictionnaire de l’Academia Mayor de la lengua quechua 2005. 8Parmi les rĂȘves prĂ©monitoires, les interlocuteurs font une distinction entre les bons et les mauvais rĂȘves. Les bons ont une origine divine, ils proviennent de Dieu, et les mauvais ont une origine diabolique. Dans la catĂ©gorie des mauvais rĂȘves, nous avons les rĂȘves qullu frustration, extinction ». Dans le contexte de l’expĂ©rience onirique, ce terme peut ĂȘtre traduit par de mauvais augure », sans que le rĂȘve ait pour autant une origine diabolique. Le terme qullu-17, en tant que verbe, fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’extinction des humains ou des ressources et au non-accomplissement ou Ă  la frustration des objectifs18. Ishkay claseyĂĄ sueñu Diosninchispa partinmanta sumaq sueñu, sumaq t’ikata rikunki, imatapas allin sueñuchata sueñukunki chayqa
 mañakunki diosmanta chayqa, allinpaq sumaq sueñu hamushan. Sichus mana allin sueñukunata creenki, satanaspa partinmanta kallanpunin chay sueñukunki, cayesunki. Imapas pasasunki. [
] Chay musquyqa ciertun. Diosmanta hamun riki. Allin musquy hamun Diosmanta kaspa, millay musquytaq hamun diabluq partinmanta, satanasmanta. [ Il y a deux sortes de rĂȘves ceux qui proviennent de notre Dieu sont de beaux rĂȘves, tu vois des fleurs. Si tu fais un bon rĂȘve
 si tu as demandĂ© quelque chose Ă  Dieu, il te vient un rĂȘve de bon augure. Si tu crois aux mauvais rĂȘves – il y en a qui viennent de Satan – si tu en fais, ça t’arrive. Quelque chose t’arrive. Les rĂȘves sont vrais. Ils proviennent de Dieu. Les bons rĂȘves viennent parce qu’ils viennent de Dieu, et les mauvais rĂȘves viennent du diable, de Satan. »] Saturnino Mamani, spĂ©cialiste rituel ou paqu et accoucheur 9Les rĂȘves prĂ©monitoires peuvent annoncer des Ă©vĂ©nements positifs ou nĂ©gatifs, intĂ©ressant non seulement le rĂȘveur mais aussi la communautĂ© tout entiĂšre. 10Chaque individu possĂšde sa propre clef des songes, avec un rĂ©pertoire spĂ©cifique de rĂȘves et de significations/interprĂ©tations qui peut varier tout au long de sa vie. Ce caractĂšre individuel des significations attribuĂ©es aux symboles oniriques est souvent soulignĂ© par les informateurs Manan musquyta igualchu sapanka runaman, sapanka runan creen imayna musqumantapis. Chaynata musqukunku, entonces sapanka runan sapanka warmipas diferente musquykuna [
]. [ Les rĂȘves ne sont pas les mĂȘmes pour chaque personne, chacun croit selon ses rĂȘves. C’est ainsi qu’ils rĂȘvent, pour chaque personne pour chaque femme, les rĂȘves sont diffĂ©rents 
. »] Francisco Quispe, agent de santĂ© communautaire 19 Depuis une vingtaine d’annĂ©es, s’est dĂ©veloppĂ©e une vĂ©ritable anthropologie du rĂȘve qui insiste su ... 20 Le motif de la reproduction des biens – plantes cultivĂ©es et animaux domestiques – Ă  partir des fl ... 21 Sur les rites de fertilitĂ© des animaux, voir ArĂĄnguren 1975, Gow et Gow 1975. 22 Diosninchispa partinmanta sumaq sueñu, sumaq t’ikata rikunki [Les rĂȘves provenant du cotĂ© de Dieu ... 11Toutefois, malgrĂ© ce caractĂšre individuel, l’expĂ©rience onirique relĂšve aussi d’un systĂšme culturel et historique Dodds 196619. En effet, pour certains rĂȘves prĂ©monitoires, il y a un fond commun de symboles et d’images codifiĂ©s dont l’interprĂ©tation est partagĂ©e par tous les membres de la communautĂ©. C’est notamment le cas des rĂȘves annonçant la naissance d’un enfant rĂȘver de fleurs renvoie Ă  la fertilitĂ© et Ă  la reproduction miray, aussi bien des animaux que des ĂȘtres humains20. Les fleurs sont toujours prĂ©sentes lors de certains rites de passage, comme le unuchay l’eau de secours ». Il s’agit d’une pratique rituelle domestique qui s’effectue peu de jours aprĂšs la naissance de l’enfant et qui consiste Ă  lui appliquer de l’eau d’une source Ă  laquelle on ajoute du sel afin qu’il se transforme en runa, c’est-Ă -dire en ĂȘtre humain. Il y a aussi des fleurs lors de la coupe des cheveux, au cours de mariages, de rites propitiatoires de fertilitĂ© des animaux21 et dans le rituel thĂ©rapeutique d’appel Ă  la force vitale, animu waqyachiy. Relevons que, dans le rĂ©cit de Saturnino Mamani, spĂ©cialiste rituel et accoucheur, le dormeur voit des fleurs dans les rĂȘves, provenant de Dieu »22. T’ikachata rikunku musqurunku chayqa, ninku t’ikatan, t’ikata rikunku wakin casupin t’ikata rikunku uywapaq, animalpaq, wakin casupitaq t’ikata rikunku, wawayuq kanankupaq, seguramente unquq kasaq, chaypaqmi t’ikata musquruni » nispa. [ Si on voit, on rĂȘve de fleurs, dit-on, si on voit des fleurs, dans certains cas on voit des fleurs et cela annonce la reproduction des animaux, dans d’autres cas on voit des fleurs et ça annonce qu’on va avoir des enfants “Peut-ĂȘtre vais-je tomber enceinte, c’est pour cette raison que j’ai rĂȘvĂ© de fleurs”, dit-on. »] Francisco Quispe 23 Dans la zone de Marcapata, au sud de Cuzco, Ă©tudiĂ©e par Pablo SendĂłn, rĂȘver de la bĂšche Ă  pied, ch ... 24 Il serait intĂ©ressant de se pencher sur le rapport d’équivalence entre fille et filleul, mais pour ... 12Les rĂȘves peuvent donner des informations sur le sexe de l’enfant Ă  naĂźtre. Par exemple, si rĂȘver de fruits renvoie certes Ă  la fertilitĂ©, rĂȘver de fruits avec un noyau ou des pĂ©pins annonce la naissance d’un garçon23, alors que rĂȘver de fleurs annonce la naissance d’une fille ou le fait d’avoir un filleul24. Ima frutachata rikunku qhari wawa kananpaq. T’ikachakunata rikunku, ima colorchata, warmi wawayuq kananpaq. [ Si l’on voit en rĂȘve un fruit, cela annonce un garçon. Si l’on voit des fleurs de n’importe quelle couleur, c’est pour avoir une fille. »] Flores, las t’ika, significa que vas a tener un ahijado o va a ser mujer. [ RĂȘver de fleurs signifie que tu vas avoir un filleul ou une fille. »] 25 En espagnol dans l’entretien. 26 En quechua, q’uruta signifie testicule et, en aymara, ce mĂȘme terme dĂ©signe Ă  la fois la graine ou ... Soñar con frutas viene a ser que vas a tener un hijo varĂłn o vas esperar de acĂĄ a un tiempo un hijo. La palta, el mango hombre. Cuando tienen pepa, su qoroto, es varĂłn25. Chayta ninku nispa Qhari wawayki kanqa, platano tambiĂ©n [
] [ RĂȘver de fruits veut dire que tu vas avoir un garçon bientĂŽt. L’avocat et la mangue annoncent la naissance d’un garçon. Quand les fruits ont un noyau, son q’uruta26, c’est un garçon. On dit cela. Pour avoir un garçon des bananes aussi 
. »] Juana Turpa 27 Les graines de maĂŻs, de qañiwa Chenopodium pallidicaule et les huairuru wayruru en quechua, pla ... 28 L’équivalence entre sperme et graine est explicite dans une des expressions utilisĂ©es pour se rĂ©fĂ© ... 13Les fruits Ă  noyau et Ă  pĂ©pins sont Ă©troitement associĂ©s au sexe masculin en raison de la valeur gĂ©nĂ©sique attribuĂ©e aux graines muhu27, terme qui fait aussi rĂ©fĂ©rence au sperme28. Il en est de mĂȘme en aymara, le terme jatha dĂ©signe Ă  la fois le sperme et les graines Arnold et al. 1999, p. 107. 29 Par exemple, chocar frapper » en espagnol est un des termes repris et fait rĂ©fĂ©rence au sperme ... 14La conception d’un enfant est considĂ©rĂ©e comme la rencontre de la semence de l’homme muhu avec le sang menstruel killa yawar de la femme. Les personnes avec lesquelles j’ai travaillĂ© disent en effet que la semence de l’homme se cuit » et/ou croĂźt » dans le sang menstruel, la substance masculine Ă©tant perçue ici comme un aliment. La gestation peut ĂȘtre aussi perçue comme la coagulation du sang fĂ©minin par le sperme La Riva 2000, p. 171. Mes interlocuteurs pensent aussi que la semence est comme un petit ver kuruchahina qui frappe et qui est pris hap’irapun par l’ovaire de la femme. Dans ce cas, on peut considĂ©rer qu’il s’agit d’un Ă©cho aux discours mĂ©dicaux tenus par les agents de santĂ© communautaires et par le personnel des centres officiels de santĂ© publique. Ceux-ci introduisent des notions de mĂ©dicine allogĂšne que les populations andines se rĂ©approprient en les adaptant Ă  leurs propres reprĂ©sentations29. C’est ainsi que, parmi les termes employĂ©s pour se rĂ©fĂ©rer Ă  la semence masculine, on trouve espermatozoide empruntĂ© Ă  l’espagnol Espermatozoide ninchis chayqa lichihina haykushan, anchay chayqa chay chokan, chayqa chay lichihina hamushan chaypis kuruchakuna kashan [
]. [ Ce qu’on appelle spermatozoĂŻde, ça rentre comme du lait, ainsi cela cogne, frappe. Cela arrive comme du lait, on dit que, dedans, il y a des petits vers 
. »] Alejandrina Caylla 15Le fƓtus se forme progressivement Ă  partir du sang. Les os n’apparaissent qu’entre le troisiĂšme et le cinquiĂšme mois, surtout dans le cas des garçons. C’est pour cette raison que, lorsqu’une fausse couche se produit dans les trois premiers mois, on ne perçoit que du sang Alejandrina Caylla [AC] Wiksanchispi. Manachu hina tullukunaqa kanmanchu. Manachu hina, yawarllan. Abortanki chaypas, iskay killayoqta, huk killayuqta yawarllatan wikch’umunchis. Manan wawaqa tulluyuqraqchu. [ Dans notre ventre je crois qu’il ne peut y avoir des os. Je ne le crois pas, seulement du sang. Lorsqu’on fait une fausse couche Ă  un mois ou deux, on n’expulse que du sang. Le bĂ©bĂ© n’a pas encore d’os. »] Palmira La Riva [PLR] Hayk’aqmanta tullu formakun ? [ À partir de quand se forment les os ? »] [AC] Tulluqa formakun riki desde tawa, pisqa killayoqmanta, o sea kinsa killayoqmanta wichayman. [ Les os se forment Ă  partir de quatre, cinq mois. C’est-Ă -dire Ă  partir de trois mois. »] 16C’est la rencontre du sperme et de l’ovaire qui dĂ©clenche la constitution du fƓtus. Taytaqmantaqa chay espermatozoide, leche hina haykushan, anchay chay chocan. Chay leche hina hamushan anchaypis kuruchakuna hina kan. Warmiqtaq kashan chay ovarionchis uhupi chayqa aknata funcionashan, entonces chay kuruchakuna allin kallpayoq chayqa, haykurkun chayqa ovario hap’irapun aknata, chayqa chay warmiqwan chokarapun chaypitaq wawa formakun, chayqa kinsa unchaymantaqa yawarwanña haykupun. Chayqa yawarwan runaña formakun. [ Le sperme vient du pĂšre, il rentre comme du lait et cogne. C’est comme du lait et l’on dit que la dedans il y a comme de petits vers. Et la femme a son ovaire, c’est ainsi que cela marche. Quand les petits vers ont beaucoup de force, ils rentrent rapidement et l’ovaire les capte. C’est lors de cette rencontre, se cognant avec l’ovaire de la femme, que se forme le bĂ©bĂ©, aprĂšs trois jours arrive le sang. C’est avec le sang que se forme la personne. »] Alejandrina Caylla 30 Les fƓtus issus d’une fausse couche et les morts-nĂ©s reçoivent aussi ce traitement rituel car, aut ... 17La prĂ©sence du sang semble marquer le statut de personne du fƓtus. Nous dirions plutĂŽt son statut de proto-personne » car, comme nous l’avons mentionnĂ© plus haut, il va falloir effectuer un rite de passage nommĂ© unuchay l’ondoiement Ă  la naissance pour le transformer en une personne Ă  part entiĂšre30. À Surimana, le fƓtus qui mĂ»rit normalement dans le ventre de la mĂšre n’est pas considĂ©rĂ© comme dangereux et agressif pour la mĂšre, comme il l’est dans l’ayllu macha au Nord PotosĂ­ Ă©tudiĂ© par Platt 2001. En revanche, chez les Macha comme Ă  Surimana, tout nouveau-nĂ© est considĂ©rĂ© comme Ă©tant saqra, c’est-Ă -dire diabolique et sauvage, jusqu’à ce qu’on lui attribue un nom lors du rite d’ondoiement immĂ©diatement aprĂšs la naissance. 18Garçons et filles sont donc annoncĂ©s par des symboles oniriques variant selon le genre. Symboles de fertilitĂ©, les fruits et les fleurs prĂ©figurent la naissance des ĂȘtres humains, Ă©tablissant ainsi une continuitĂ© d’essence entre la nature vĂ©gĂ©tale et celle des hommes. Comportement diffĂ©renciĂ© du fƓtus dans le ventre de la mĂšre 31 Platt 2001, p. 649 signale aussi un comportement diffĂ©renciĂ© selon le genre en fonction des mouv ... 19La diffĂ©rence sexuelle et de genre se dĂ©finit avec beaucoup plus de prĂ©cision dans le ventre de la mĂšre, car les fƓtus masculin et fĂ©minin diffĂšrent autant par leur constitution physiologique que par leur comportement qui n’est que la consĂ©quence directe de cette constitution. Toujours selon mes interlocuteurs, les garçons prennent forme plus promptement que les filles. Ils se solidifient et commencent Ă  jouer au bout de deux ou trois mois. Les filles, en revanche, mettent autour de cinq ou six mois, parfois mĂȘme huit mois, pour se former. Au bout de trois mois, elles ne sont encore que du sang ou yawarllaraq31. 20Contrairement aux garçons, les filles ne jouent pas beaucoup car elles n’ont pas assez de force kallpa. Ce dernier terme fait rĂ©fĂ©rence Ă  la vitalitĂ©, Ă  l’énergie qu’exigent notamment les activitĂ©s physiques. Dans le cas d’un avortement, s’agissant d’une fille, Alejandrina Caylla explique qu’ on ne le sent mĂȘme pas
 ». La plupart des personnes rencontrĂ©es insistent sur la diffĂ©rence entre le fƓtus d’un garçon et celui d’une fille. Qhari casupi kinsa killaqta ña riparakunña qharicha kasqa. Warmicha kaqtinmi ichaqa mana riparakuwaqchu porque yawar k’umpa hinallaraq, yawar k’umpalla. Yaqa iskay killapi aknalla mana riparakunchu qharipis warmipis. Qharicha ichaqa kinsa chunka p’unchawpiqa casi ña riparakunña qharicha kasqa. Manan kikillan kashan. Diferentechapuni. Entonces maypichachus huk señora abortota qun iskay killayuq o kinsa killayuq chayqa, llaqapis yawar k’umpallata wikch’un. Maypichachus qharicha kaqtin ichaqa furmachayuq lluqsipun, abortan, chaypi tariyku warmi kasqa, qhari kasqa, riqsikun chay abortaq tiempun [
]. [ Dans le cas de garçons, au bout de trois mois, on voit que c’est un garçon. Mais, si c’est une fille, on ne le distingue pas car la fille n’est qu’un caillot de sang. Au bout de presque deux mois, cela ne se voit pas si c’est un garçon ou une fille. Cependant s’il s’agit d’un garçon, au bout de 30 jours on voit que c’est un garçon. Ce n’est pas pareil du tout. Quand la femme fait une fausse couche Ă  deux ou trois mois, elle rejette juste un caillot de sang. Mais, si c’est un garçon, il est dĂ©jĂ  formĂ©, elle avorte et, lĂ , on voit que c’était une fille ou un garçon. On le reconnaĂźt au moment de la fausse couche 
. »] Alejandrina Caylla 32 Platt 2001, p. 649 rapporte Ă©galement que les garçons sont comme des petits poissons ou challwa. 21Si le fƓtus d’une fille n’est qu’un caillot de sang, celui d’un garçon, en revanche, prĂ©sente une forme prĂ©cise et se comporte de maniĂšre dĂ©cidĂ©e. On dit qu’il est comme un huq’ullu, un tĂȘtard », agitant sa queue32. Il a plus de force, il bouge, il se secoue, il joue Chay iskay killa, kinsa killapis warmi wawaqa wiksapiqa yawarllaraq yawar k’umpalla. Yawar k’umpalla warmiqa kaq kasqa. Warmi wawaqa manan pukllaqchu kasqa [
] manan imapis riparakunchu, manan imapis riparakunchu, akna yawar k’umpalla. Aburtasqa rikuni manan kikillan
 manan kikillanchu, manan agualchu fetuqa, manan igualchu. [
] Qharicha icha yasta formasqaña huq’ullu-hina, huq’ullucha-hina chupachayuq igualchalla.[
] Qhari wawa qharikunaqa aswan kallpayuq, fuerte qharikunaqa. [ Au bout de deux ou trois mois, la petite fille dans le ventre n’est que du sang, juste un caillot de sang. L’enfant n’est qu’un caillot de sang. La petite fille ne joue pas. 
 On ne voit rien du tout. Juste un caillot de sang. J’ai vu une fausse couche, ce n’est pas pareil, le fƓtus [du garçon et de la fille] n’est pas pareil, il n’est pas pareil. Le garçon, lui, est dĂ©jĂ  formĂ©, comme un tĂȘtard, avec une petite queue, pareil. 
 Les garçons ont plus de force, ils sont plus forts les garçons. »] Alejandrina Caylla 22Nous voyons donc que la diffĂ©rence sexuelle et de genre se manifeste tout au long du processus de gestation, dĂšs les trente premiers jours de la conception. La coupure du cordon ombilical 23Bien que les diffĂ©rences de constitution et de comportement entre un fƓtus masculin et un fƓtus fĂ©minin puissent ĂȘtre annoncĂ©es, grĂące Ă  des rĂȘves prĂ©monitoires, avant mĂȘme la conception, puis pendant la grossesse, elles doivent ĂȘtre renforcĂ©es et accentuĂ©es par des pratiques rituelles. Ainsi, la coupure du cordon ombilical est un geste rituel fondamental, car il dĂ©termine aussi bien les potentialitĂ©s et les capacitĂ©s reproductives que le comportement sexuel du futur adulte. Nous ne retiendrons ici que les aspects concernant la diffĂ©renciation sexuelle que la coupure du cordon renforce. L’endroit de la coupure varie en effet en fonction du sexe de l’enfant. Ce geste est exĂ©cutĂ© avec soin par l’accoucheur ou la sage femme qui tient compte des instructions des parents Palmira La Riva [PLR] Quand on coupe le cordon ombilical, quelle est la mesure adĂ©quate ? Ana Huallpa, accoucheuse [AH] Quatre doigts ou trois doigts. [PLR] Et quand on coupe plus long ? [AH] Pour un garçon ce serait trop long. [PLR] Qu’est-ce qui serait trop long ? [AH] rires On dit que son sexe serait trop grand, trop long. Parfois si tu coupes tout petit, on croit, on dit que, si c’est une femme, son vagin va ĂȘtre petit et elle ne pourra pas accoucher. D’autres parents suggĂšrent de le couper grand ». Pour eux, je coupe quatre doigts tant pour les hommes que pour les femmes. Évidemment, en fonction de la coupe, ils vont pouvoir engendrer aprĂšs. Entretien traduit directement de l’espagnol 33 Le sexe masculin est connu sous diffĂ©rents noms pichiku, ch’unchulin, hatun pichiku, huchuy pich ... 24En ce qui concerne le garçon, la coupure du cordon dĂ©termine la taille du sexe. Il semble y avoir une continuitĂ© d’essence entre le cordon ombilical et le sexe masculin, car le terme servant Ă  dĂ©signer le premier, ch’unchulin, peut aussi ĂȘtre employĂ© pour faire rĂ©fĂ©rence au sexe masculin33. Chez la femme, une coupure trop courte pourrait avoir des consĂ©quences sur la taille de son utĂ©rus le rendant beaucoup trop petit et, donc, empĂȘchant la procrĂ©ation. Cet acte rituel ne dĂ©termine pas seulement la capacitĂ© procrĂ©ative de l’individu, mais aussi son comportement sexuel, car, selon mes interlocuteurs, si l’on coupe trop long, l’homme sera un coureur de jupons » et la femme une libertine ». Un traitement diffĂ©renciĂ© donnĂ© au placenta 34 En tant que double de la mĂšre, le placenta est responsable des taches au visage des femmes manch ... 35 Le mauvais air » renvoie Ă  une catĂ©gorie de maladies liĂ©e Ă  toutes sortes d’airs et de vents pat ... 36 L’enfant Ă  qui on ne fait pas le unuchay l’ondoiement, acte rituel qui le transforme en personne ... 25Le placenta, paris pares en espagnol – terme signifiant membre d’une paire, double, pendant » CĂ©sar Itier, communication personnelle –, est une des entitĂ©s corporelles les plus complexes du systĂšme de reprĂ©sentation du corps dans les Andes il est considĂ©rĂ© Ă  la fois comme le double de l’enfant, mais aussi comme celui de la mĂšre, d’oĂč son ambigĂŒitĂ© et son caractĂšre dualiste. Il y a aussi un rapport Ă©troit entre le placenta, d’une part, et la peau de la mĂšre et du nouveau-nĂ©, d’autre part34. Une fois sorti du ventre de la mĂšre, le placenta, bien lavĂ©, doit ĂȘtre brĂ»lĂ© ou enterrĂ©. Sans quoi, toujours vivant, il pourrait vouloir rĂ©intĂ©grer le corps de la femme. Mes interlocuteurs disent alors que parisninchis kawsanmi [ notre double vit »]. Il est donc nĂ©cessaire de l’enterrer pour qu’il meure. Le placenta est assimilĂ© Ă  l’ñme d’un mort, mais toujours vivant. Il pourrait se rĂ©introduire dans le ventre de la mĂšre, lui causant le mauvais air »35 qui produit un gonflement du corps ou provoque la mort36. 26LavĂ© ou brĂ»lĂ©, puis enterrĂ© avec beaucoup de prĂ©cautions, le placenta est traitĂ© diffĂ©remment selon qu’il s’agit d’un garçon ou d’une fille. En effet, le placenta, considĂ©rĂ© comme l’alter ego de l’enfant, prĂ©figure la vie de celui-ci. S’agissant d’une fille, le placenta est enterrĂ© avec des mĂ©tiers Ă  tisser, avec de petites casseroles, avec tout ce dont elle aura besoin pour sa vie de femme. Dans le cas d’un garçon, on enterre le placenta avec les outils du travail agricole, le chakitaqlla bĂȘche Ă  pied, des instruments de musique
 37 Pour une description minutieuse des Ă©tapes de la fabrication rituelle du mort dans deux communautĂ© ... 27PrĂ©figuration de la vie de l’enfant, l’enterrement du placenta peut ĂȘtre vu aussi comme l’enterrement d’un corps qui doit mourir ou se sĂ©parer dĂ©finitivement de son double aprĂšs la naissance. Le placenta reçoit un traitement qui ne manque pas de rappeler, dans certaines de ses phases, celui donnĂ© au cadavre lavage, crĂ©mation, enterrement. Dans le cas du placenta, ces prĂ©cautions servent surtout Ă  protĂ©ger la mĂšre de ses attaques et de son dĂ©sir de rĂ©intĂ©grer son corps37. 28De plus, des manipulations rituelles particuliĂšres sur le placenta peuvent permettre d’obtenir un futur enfant du sexe opposĂ©. Par exemple, si on a eu un garçon et que l’on veut que le prochain soit une fille ou vice versa, le placenta doit ĂȘtre retournĂ© et brĂ»lĂ© ou enterrĂ© avec des fleurs, reprĂ©sentant la fertilitĂ© en gĂ©nĂ©ral. Le retournement du placenta est considĂ©rĂ© comme un cambio de suerte changement de sort ou de destinĂ©e » qui aura un effet sur le sexe d’un futur enfant. Ah, cuando quieres una mujercita o un varoncito, se voltea la placenta con su florcita. Y eso se quema derechito nomĂĄs. [ Quand tu veux une petite fille ou un garçon, on retourne le placenta avec des fleurs et tu le brĂ»les aussitĂŽt. »] Ana Huallpa 29Principe gĂ©nĂ©sique, le placenta continue Ă  opĂ©rer au-delĂ  de la naissance de l’enfant. Il est un lien, un passage vers le futur. Animu et construction sociale du genre 38 L’animu joue un rĂŽle fondamental dans les reprĂ©sentations du corps et de la personne dans le monde ... 39 Dans la communautĂ© d’Andamarca dĂ©partement d’Ayacucho, Ossio 1992, p. 282 mentionne une diffĂ©r ... 30Dans les pratiques et discours quotidiens concernant le corps et la personne, l’ĂȘtre humain est perçu comme ayant un corps et un principe vital qui l’anime, animu ĂĄnimo en espagnol, Ăąme ou esprit, ces termes Ă©tant interchangeables38. L’ombre, llanthu, comme entitĂ©-reflet du principe vital est aussi mentionnĂ©e. Lorsqu’on discute des spĂ©cificitĂ©s des hommes et des femmes quant Ă  leur constitution physico-psychique, leur tempĂ©rament et leur caractĂšre, nos interlocuteurs, quel que soit leur sexe, sont d’accord pour dire que la quantitĂ© de substance animante dans le corps ou Ăąme force vitale », pour reprendre l’expression de Robin 2008, varie selon le sexe et que cela explique les diffĂ©rences d’ordre physiologique et psychique. Selon ces personnes, les femmes possĂšdent une plus grande quantitĂ© d’animu que les hommes. On donne le chiffre de sept pour les femmes et de trois ou d’un seul pour les hommes39. 31On ne spĂ©cifie pas les termes pour les sept animu des femmes, mĂȘme si ce sont bien ces animu qui dĂ©terminent leur personnalitĂ© et expliquent leurs tendances Ă  ĂȘtre plus susceptibles, plus sensibles, plus irascibles et vulnĂ©rables que les hommes Hay veces dĂ©bil kanchis. Warmiqa imamantapis facilllata qharikuna engañaruwanchis. En cambio, enamorakuypi imata prometeruwanchis riki, qharikuna. Chayqa warmiqa cierto » nispa creenchis riki. Hinaspa yasta huk qhariqa aprovechawanchis, chaypi chayqa anchaypi chay a veces pasan. Kunan aknata wawakunatapis wikch’upunku wacharachispa. Chaymantaqa huk taytaqa hamurullantaq ya nuqa prometesayki wawaykita reconocesaq, uywasaq ». Imaymanata, uf caramba, ay si ! cielotapis wicharusaq. Nuqa imata qusayki que esto aquello », prometesunki. Cierto warmiqa creellanchistaq. Chayqa hukwanpas yapayukullantaq. AnchayyĂĄ chay warmi debil kanchis. Chayrayku qanchis animuyuq kanchis. Y tambiĂ©n warmi facilta imamanpis comprometekunchis, reneganchis millayta riki, millayta reacionanchis. Chayqa imamanpis maqanakuyman hucha tariymanpas facilta haykurunchis. Anchaywan chay qanchis animuyuq ninku. [ Quelquefois, nous les femmes sommes fragiles. Les hommes nous trompent facilement. En amour, ils te promettent des choses, n’est-ce pas ? Alors nous leur faisons confiance. Et ils profitent de nous, ces choses-lĂ  arrivent parfois. Ils te mettent enceinte et ils t’abandonnent avec tes enfants. AprĂšs ça, arrive un autre homme “je suis lĂ , je te promets que je vais reconnaĂźtre ton fils, je vais m’occuper de lui, bla, bla 
 Beaucoup de choses 
 oui, hĂ©las ! Jusqu’au ciel je peux aller pour toi”, disent-ils. “Je te donnerai n’importe quoi, ceci et cela 
”. Et, nous, les femmes, nous les croyons. Et, nous avons un enfant de plus ! Nous sommes faibles. C’est pour cette raison que nous avons sept animu. Nous assumons des responsabilitĂ©s, nous nous fĂąchons, nous avons des rĂ©actions violentes. Ainsi nous nous mettons dans des problĂšmes, nous nous battons. C’est pour toutes ces raisons qu’on dit que nous avons sept animu. »] Alejandrina Caylla 40 Se reporter au dictionnaire de l’Academia mayor de la lengua quechua 2005. 32Du point de vue physiologique, la prĂ©sence de l’animu chez la femme est dĂ» au sang qui, chez elle, est abondant et jusqu’à un certain point renouvelable, ainsi que le prouve la rĂ©gularitĂ© des menstruations, mĂȘme si, d’aprĂšs les personnes interrogĂ©es, il est admis que la quantitĂ© de sang dans tout corps est limitĂ©e. Toutefois, ces mĂȘmes personnes disent que certaines substances alimentaires aident Ă  reproduire mirachi-40 le sang dans le corps. Parmi ces substances, nous trouvons la biĂšre de maĂŻs et d’autres utilisĂ©es dans la mĂ©decine officielle, comme le sĂ©rum physiologique. 41 Les femmes interrogĂ©es disent aussi que les hommes sont comme le vent wayrahina. 33L’abondance d’animu et de sang chez les femmes fait qu’elles sont considĂ©rĂ©es comme Ă©tant q’uñi chaudes » par rapport aux hommes qui sont chiri froids »41 selon le systĂšme de classification binaire fondamental de la pensĂ©e andine, qui oppose le chaud au froid, le fĂ©minin au masculin. 34On notera que les caractĂ©ristiques tant physiologiques que psychologiques attribuĂ©es aux hommes et aux femmes en raison de la prĂ©sence d’animu dans les corps ne sont pas dĂ©nuĂ©es de contradictions, ce qui pose un problĂšme quand on cherche Ă  donner une dĂ©finition univoque du concept d’animu en tant que substance ou principe vital. 35Nous avons vu que la diffĂ©rence des genres se manifeste avant mĂȘme la conception de l’enfant et se poursuit pendant la gestation du fƓtus. Or, si les femmes ont une plus grande quantitĂ© » de substance animante que les hommes, on serait tentĂ© de penser que les femmes se forment plus rapidement dans le ventre de la mĂšre et y jouent » davantage, pour employer l’expression andine habituelle. Pourtant on a vu que ce sont lĂ  des caractĂ©ristiques attribuĂ©es, du moins Ă  Surimana, aux garçons. 36Il semblerait, de plus, que l’animu, en tant que substance corporelle Ă©troitement associĂ©e Ă  la prĂ©sence et Ă  la circulation du sang dans le corps, doive activer non seulement la force physique et spirituelle et les fonctions physiologiques, mais aussi avoir une certaine action sur la sensibilitĂ© et la personnalitĂ© de l’individu. Or les tĂ©moignages relevĂ©s ne sont pas toujours concordants. À premiĂšre vue, ils varient en fonction du sexe des tĂ©moins. D’aprĂšs un paysan, les femmes seraient plus fortes, dĂ©sĂ©quilibrĂ©es et fofolles », alors que les hommes seraient plus humbles ». Chay qanchis animuyuq huk siñura kanman, qharikunataqsi kanman pisqalla. Warmikunaq qanchis, chaysi siñorakuna kanku mĂĄs fuerte, askha animuyuq, luka. Manan kankumanchu qharihina humildakuyta atinkumanchu. [ Les femmes auraient ces sept animu, les hommes au contraire en auraient peu. Les femmes sept, c’est pourquoi elles sont plus fortes, pleines d’animu, fofolles. Elles ne pourraient ĂȘtre comme les hommes, elles ne pourraient ĂȘtre humbles. »] Anacleto Soto 37Si la prĂ©sence de l’animu dans le corps garantit l’équilibre des humeurs, la possession de sept animu – comme c’est donc le cas pour les femmes – provoque un certain dĂ©sordre et dĂ©sĂ©quilibre psychique qui se manifeste par leur caractĂšre irascible et incontrĂŽlable, ainsi que par une certaine fragilitĂ© Ă©motionnelle, les rendant plus susceptibles de perdre l’animu Figure 1. Fig. 1 – ReprĂ©sentation par une petite fille de la perte de l’animu chez une femme. 38En revanche les hommes, parce qu’ils ne possĂšdent que trois animu, sont plus forts et invulnĂ©rables au mensonge. Ils sont, de plus, moins susceptibles de perdre leur animu Figure 2. Du moins, c’est ce que disent les femmes Qharikunaqa paykunaqa fuertepaschĂĄ. Chayrayku kimsa animullayuq ninku. Chayqa fuerte paykunaqa. Chayrayku mana ancha tanto facilta paykuna engañachikunmanchu. Manan qharikunata enganasunmanchu warmi riki. Chayqa anchayraykuyĂĄ chhayna. [ Les hommes, ils sont plus forts. C’est pour cette raison qu’on dit qu’ils n’ont que trois animu. C’est pour cette raison qu’ils sont forts et qu’on ne peut pas les tromper facilement. Nous, les femmes, nous ne pourrions pas tromper les hommes, n’est-ce pas ! »] Alejandrina Caylla Fig. 2 – ReprĂ©sentation par un petit garçon de l’animu d’un homme. 39Il nous paraĂźt Ă©vident que les reprĂ©sentations et les discours relatifs Ă  l’animu et Ă  ses effets sur le corps et la personnalitĂ© des hommes et des femmes varient selon le genre des interviewĂ©s et sont destinĂ©s Ă  lĂ©gitimer les comportements ou le caractĂšre de chacun des sexes. Ces reprĂ©sentations peuvent varier d’une rĂ©gion Ă  l’autre. En effet, les reprĂ©sentations des substances animantes dans le nord du PĂ©rou Polia 1989 et en Bolivie FernĂĄndez JuĂĄrez 1999, pour ne citer que ces deux rĂ©gions, divergent de celles que nous venons d’étudier. Conclusion 40Nous avons vu comment, dans les Andes sud-pĂ©ruviennes, la construction de l’identitĂ© sexuelle, Ă©troitement associĂ©e aux conceptions relatives au corps et Ă  la personne, dĂ©bute avant mĂȘme la naissance de l’individu, lors de rĂȘves prĂ©monitoires de la gĂ©nitrice. Mais, dĂ©jĂ  identifiĂ© sexuellement, le nouveau-nĂ© doit poursuivre sa construction en tant qu’ĂȘtre humain et qu’ĂȘtre sexuĂ© par le biais d’actes rituels de passage et de discours qui contribuent Ă  le dĂ©finir comme homme qhari ou femme warmi. Ces diffĂ©rences doivent ĂȘtre renforcĂ©es et modelĂ©es par des pratiques rituelles qui modifient la nature mĂȘme du corps et de la personne andine. 42 Dans une perspective mythico-historique, Platt 2001 analyse le parallĂ©lisme entre la formation d ... 41Cette construction du genre fait partie d’un processus plus gĂ©nĂ©ral, celui de la construction de la personne humaine runa qui, Ă©galement par le biais de rites et de discours, confĂšre aux individus une nature Ă  la fois sociale et sexuĂ©e. Tout nouveau-nĂ© est en effet considĂ©rĂ© comme n’étant pas encore humanisĂ©, donc comme Ă©tant saqra dĂ©mon », esprit malĂ©fique ». Ce terme fait rĂ©fĂ©rence Ă  la sphĂšre du non socialisĂ©, du sauvage et du nocturne, et s’oppose donc Ă  ce qui est humain et domestique42. Devenir runa ĂȘtre humain », homme ou femme, est le rĂ©sultat instable d’un long processus de socialisation qui s’étend sur tout le cycle de vie et doit ĂȘtre systĂ©matiquement pour le moins rĂ©actualisĂ© et surveillĂ©. Par ailleurs, les diffĂ©rences essentielles entre les sexes sont Ă  la base des rapports de dualitĂ© et de complĂ©mentaritĂ© hiĂ©rarchique ou symĂ©trique qui caractĂ©risent les rapports entre les hommes et les femmes dans le monde andin. 42Remerciements Je remercie Madame Catrysse, mon amie hellĂ©niste, pour sa relecture, ses corrections et observations toujours passionnantes. Inicio de pĂĄgina BibliografĂ­a Academia mayor de la lengua quechua 2005 Diccionario Quechua-Español-Quechua. Simi taqe, Gobierno Regional, Cuzco. Andrade Luis 2005 Aguas turbias, aguas cristalinas el mundo de los sueños en los andes surcentrales, Fondo Ed. de la Pontificia Universidad CatĂłlica del PerĂș, Lima. ArĂĄnguren Paz A. 1975 Las creencias y ritos mĂĄgicos religiosos de los pastores puneños », Allpanchis Phuturinqa, 8, Arnold Denise 1997 IntroducciĂłn », in Denise Arnold Ă©d., MĂĄs allĂĄ del silencio. Las fronteras de gĂ©nero en los Andes, CIASE/ILCA, La Paz, pp. 13-52. 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Inicio de pĂĄgina Notas 1 En ce qui concerne l’évolution et les emplois du concept de genre », ainsi que les diffĂ©rentes approches sur ce thĂšme, voir Scott 1986, Conway et al. 1987. 2 Sur ce sujet, voir Delphy 2001 qui affirme que le genre prĂ©cĂšde le sexe » et que ce sont les rapports de pouvoir qui induisent la division sexuĂ©e de la sociĂ©tĂ©, non l’inverse. 3 HĂ©ritier 1996, p. 22 signale que [
] les caractĂšres observĂ©s dans le monde naturel sont dĂ©composĂ©s, atomisĂ©s en unitĂ©s conceptuelles, et recomposĂ©s dans des associations syntagmatiques qui varient selon les sociĂ©tĂ©s ». 4 Pour un Ă©tat des lieux assez complet Ă  propos des Ă©tudes sur le genre et la parentĂ© dans le monde andin, voir Arnold 1997, pp. 13-52 ; 1998. 5 Certains auteurs sont allĂ©s jusqu’à modifier leurs positions initiales. C’est le cas d’Isbell 1997 qui fait la critique de sa propre thĂ©orie qui postulait, en 1976, l’existence d’un orden andino que es bĂĄsicamente dual, complementario e igualitario » Isbell 1976, p. 55. Sur ce thĂšme, le lecteur pourra Ă©galement se reporter aux textes de Spedding 1997, de Canessa 1997 et de Rösing 1997. Les notions de dualitĂ© andine » et de complĂ©mentaritĂ© andine » ont aussi Ă©tĂ© revisitĂ©es par Harris 2000. Nous ne retenons ici que les travaux concernant les communautĂ©s paysannes et rurales. 6 À notre connaissance, l’étude la plus complĂšte sur la construction culturelle et sociale de l’enfant est celle de Lestage 1999, dans laquelle la logique de la fabrication de l’enfant est analysĂ©e sans se pencher toutefois spĂ©cifiquement sur son identitĂ© sexuelle. Pour une Ă©tude sur les reprĂ©sentations et les rituels de la grossesse chez les Macha qui Ă©tablissent une analogie entre accouchement et transition mythico-historique, voir Platt 2001. 7 Surimana est situĂ© prĂšs du fleuve ApurĂ­mac au nord-est de la province de Canas, Ă  la frontiĂšre des provinces Chumbivilcas et Acomayo. Le terme employĂ© par les comuneros pour se rĂ©fĂ©rer Ă  Surimana est celui de ayllu, terme qui dĂ©signe la communautĂ© paysanne, mais aussi le lignage. 8 Le terme en espagnol pour dĂ©signer ces agents est promotores de salud. Il est intĂ©ressant de noter qu’à Surimana ce sont gĂ©nĂ©ralement les hommes qui remplissent le rĂŽle d’accoucheurs. Il en va de mĂȘme, dans la communautĂ© Qulla d’Incawatana, au bord du lac Titicaca Bolton et Bolton 1976, 69. Cependant, aussi bien dans les sources anciennes que dans les Ă©tudes ethnographiques contemporaines portant sur le thĂšme de l’accouchement dans les Andes, ce rĂŽle est traditionnellement confiĂ© aux femmes. Pour les xvie et xviie siĂšcles, voir Polo de Ondegardo 1916 [1571], p. 35, MurĂșa 1987 [1613], livre 3, chap. lxii, Guaman Poma 1980 [1615], pp. 192 [194] et Cobo 1964 [1653], chap. xxxv. Pour la pĂ©riode actuelle, citons Seravia et Sueiro Cabredo 1985, p. 209, Tomaso et al. 1985, p. 207 et Bustos de Miranda 1977. 9 Nous traduisons par infirmerie » ce qu’on dĂ©signe dans la rĂ©gion par posta mĂ©dica, c’est-Ă -dire un Ă©tablissement trĂšs modeste dans lequel sont dispensĂ©s les soins de base. 10 Ce rĂ©seau Ă©met, sur les radios locales, des campagnes de prĂ©vention de santĂ© en quechua. 11 La province de Canas est, en effet, une des plus pauvres au niveau national. De plus, les reprĂ©sentations concernant les politiques de santĂ© officielles ne sont pas toujours positives. Le tĂ©moignage d’un accoucheur Ă  ce sujet est explicite. Selon lui, la planificaciĂłn familiar, c’est-Ă -dire les mesures de contrĂŽle de la natalitĂ©, serait nĂ©faste pour certaines femmes Chaypas wakinta allinta ruwan, efectuta ruwan. Wakintaqa astawan malta ruwan. Malta ruwan cuerpunta. Chayqa wakin senurakunataqa flacata ruwayapun. Pasaqta unquchipun astawan. Aha. Chay rayku wakin manan munankuchu chay planificaciĂłn de munakutaq. Wakintaqa provechanpunitaq chay planificaciĂłn familiar » [La planificaciĂłn familiar a algunas les aprovecha, tiene efecto. En cambio a otras mucho daño les hace. Les hace mal a su cuerpo. La planificacin familiar, a algunas señoras les hace bajar de peso. Totalmente les hace enfermar. Por eso algunas no quieren a esa planificaciĂłn familiar] Saturnino Mamani. En ce qui concerne les mĂ©dicaments distribuĂ©s par l’infirmerie, on peut entendre dire qu’ils ne sont pas bons », qu’ils ne guĂ©rissent pas » mana posta hampi allinchu. Manan thaninchimanchu » Natividad Cuebas. 12 Notons que le terme runa est aussi employĂ© pour faire rĂ©fĂ©rence aux populations autochtones des communautĂ©s paysannes par opposition aux Blancs et gringos. De mĂȘme, dans la province de Churcapampa dĂ©partement de Huancavelica, Magny 2007, p. 321 signale que le terme runa, outre sa signification d’ homme » ou de personne », est utilisĂ© par les mĂ©tis pour dĂ©signer les indigĂšnes ayant choisi de ne pas se mĂ©langer » avec les gringos et les mĂ©tis. Cette acception d’ ĂȘtre humain » par opposition Ă  ce qui n’est pas humain, mais aussi pour faire rĂ©fĂ©rence aux populations autochtones, est attestĂ©e depuis le xvie siĂšcle. Voir les dĂ©signations ethniques dans la PlĂĄtica de Santo Tomas 1560, citĂ© in Taylor 2001, p. 435. En aymara, l’équivalent de runa est jaqi personne, individu, homme » Gilles RiviĂšre, communication personnelle. Le verbe qui dĂ©signe le fait de devenir homme » est jaqichasina, qui est le mĂȘme terme que celui pour dire casarse, convertirse asĂ­ en persona » Arnold et al. 1999, p. 102. 13 Il est bon de noter qu’une nette distinction est faite entre les identitĂ©s sexuelles humaines et animales. Les termes servant Ă  dĂ©signer les mĂąles et les femelles Ă©tant respectivement urqu et china. Cette distinction s’inscrit dans un rapport plus gĂ©nĂ©ral d’oppositions et d’équivalences entre le monde sauvage et le monde domestique. 14 Nous n’aborderons pas le rituel de la coupe de cheveux dans cet article. Signalons tout de mĂȘme qu’avec ce rituel semble se mettre en place ce qu’on pourrait appeler la domestication » de l’animu en espagnol ĂĄnimo et sa fixation dans le corps ; deux processus caractĂ©risĂ©s par la maĂźtrise des sorties de celui-ci du corps lors d’expĂ©riences oniriques et par un contrĂŽle de la parole. Pour une Ă©tude sur les reprĂ©sentations de l’animu, voir La Riva GonzĂĄlez 2005. 15 Sur les rencontres avec les gentils, Ă  savoir les ancĂȘtres de l’ñge prĂ©-solaire, dans les rĂȘves, voir Robin 2008, p. 207. 16 Pour une Ă©tude sur les rĂȘves oraculaires » et leur rapport avec les rites d’initiation des spĂ©cialistes rituels, voir FernĂĄndez JuĂĄrez 1995a, p. 215 ; 1995b. L’initiation par les rĂȘves n’est pas rĂ©servĂ©e qu’aux altumisayuq, au sommet de la hiĂ©rarchie des spĂ©cialistes rituels. Les accoucheurs et guĂ©risseurs, hommes et femmes, peuvent aussi ĂȘtre initiĂ©s par des rĂȘves au cours desquels des divinitĂ©s rĂ©vĂšlent des secrets thĂ©rapeutiques. C’est le cas du spĂ©cialiste rituel Anna Huallpa avec qui j’ai beaucoup travaillĂ©. La rĂ©vĂ©lation, par les rĂȘves, des dĂ©marches thĂ©rapeutiques Ă  suivre est attestĂ©e par Cobo 1964, p. 227 pour la pĂ©riode coloniale [
] diciendo que estando dormidos se les aparecio alguna persona, que, doliendose de su necesidad, les dijo que les daba facultad para curar de aquellas enfermedades que curaban; y siempre que empezaban la cura, sacrificaban algo a aquella persona que afirmaba haberseles aparecido entre sueños y enseñandoles el modo de curar y los instrumentos con que lo habian de hacer » et mentionnĂ© par FernĂĄndez JuĂĄrez 1995a, p. 189. 17 Pour la transcription des racines verbales, je suis le travail d’Itier s. d.. Elles sont suivies d’un tiret pour les diffĂ©rencier des noms. 18 Se reporter au dictionnaire de l’Academia Mayor de la lengua quechua 2005. 19 Depuis une vingtaine d’annĂ©es, s’est dĂ©veloppĂ©e une vĂ©ritable anthropologie du rĂȘve qui insiste sur les dĂ©terminants culturels des systĂšmes de rĂȘves voir les travaux de Tedlock 1987, 1991, 1994 ; ainsi que le numĂ©ro de 1996 de la revue Terrain. RĂȘver. Pour les rĂȘves dans les sociĂ©tĂ©s amĂ©rindiennes, voir Perrin 1978. Pour le monde andin plus spĂ©cifiquement, voir JimĂ©nez Borja 1961, Melis 1978, Zorrilla Eguren 1978, Mannheim 1987, 1991, ChĂĄvez 1996 et Andrade 2005. 20 Le motif de la reproduction des biens – plantes cultivĂ©es et animaux domestiques – Ă  partir des fleurs offertes par une divinitĂ©, comme les esprits des montagnes ou la Pachamama, Ă  un paysan pauvre, est rĂ©current dans la tradition orale CBC 1990. Au xviie siĂšcle, les faucons et les vautours Ă©taient des symboles oniriques qui annonçaient la naissance d’un enfant PĂ©rez Bocanegra 1631, pp. 127, 134. Ils apparaissent comme kamaq, donneur de vie », des hommes et des femmes. 21 Sur les rites de fertilitĂ© des animaux, voir ArĂĄnguren 1975, Gow et Gow 1975. 22 Diosninchispa partinmanta sumaq sueñu, sumaq t’ikata rikunki [Les rĂȘves provenant du cotĂ© de Dieu sont beaux, tu vois de belles fleurs]. 23 Dans la zone de Marcapata, au sud de Cuzco, Ă©tudiĂ©e par Pablo SendĂłn, rĂȘver de la bĂšche Ă  pied, chakitaklla, annonce la naissance d’un garçon. Je tiens Ă  remercier Pablo SendĂłn qui m’a permis d’avoir accĂšs Ă  son entretien avec Martin Quispe Rojas, paysan de Marcapata, au sujet de ses rĂȘves [
] Chakitaklla [arado de pie] tambiĂ©n es bueno, suerte. De repente vas a tener suerte y vas a tener hijo varĂłn. Qhari waway. Chaymanta qhari wawayoq kanaykipaq [Hijo varĂłn. Para que puedas tener hijo varĂłn.] Instrumento tambiĂ©n. Ishkay tÂŽaqamanta qhari wawayoq kanaykipaq [Para que puedas tener hijo varĂłn de dos grupos] De banda, bajo, de trompeta, de un algo. Entonces, eso [
] para que tengas hijos. AsĂ­ habĂ­a sido » Pablo SendĂłn, communication personnelle. Une miniature comme une chakitaklla peut ĂȘtre enterrĂ©e avec le placenta d’un garçon, comme nous le verrons plus loin. 24 Il serait intĂ©ressant de se pencher sur le rapport d’équivalence entre fille et filleul, mais pour le moment nous n’avons que trĂšs peu d’élĂ©ments. 25 En espagnol dans l’entretien. 26 En quechua, q’uruta signifie testicule et, en aymara, ce mĂȘme terme dĂ©signe Ă  la fois la graine ou le pĂ©pin/noyau d’un fruit et les testicules Gilles RiviĂšre, communication personnelle. 27 Les graines de maĂŻs, de qañiwa Chenopodium pallidicaule et les huairuru wayruru en quechua, plante de la famille des lĂ©gumineuses, Ormosia coccinea font partie des offrandes aux morts, mais aussi des offrandes faites Ă  la Pachamama et aux Apu dans ce qu’on appelle les despachos. Pour les offrandes aux morts, voir Santos 1988. Dans la culture Paracas Necropolis 200 apr. des graines de haricots noirs ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans les fardeaux funĂ©raires de spĂ©cialistes rituels comme cela a Ă©tĂ© montrĂ© lors de l’Exposition Paracas. TrĂ©sors inĂ©dits du PĂ©rou ancien », musĂ©e du quai Branly, avril-juillet 2008. 28 L’équivalence entre sperme et graine est explicite dans une des expressions utilisĂ©es pour se rĂ©fĂ©rer aux hommes stĂ©riles chak’i sara maĂŻs sec ». Au xviie siĂšcle, nous trouvons cette Ă©quivalence entre aliment concentrĂ© graine et sperme dans la chapitre II des Rites et traditions de HuarochirĂ­ oĂč l’on raconte le mythe de Cuniraya Huiracocha et Cahuillaca, dans lequel Cahuillaca engendre un enfant de Huiracocha aprĂšs avoir mangĂ© un fruit de lucuma Ă  l’intĂ©rieur duquel Huiracocha avait dĂ©posĂ© son sperme Taylor 1987, p. 55. Pour une Ă©quivalence entre graine et testicule en aymara, voir supra note 26. 29 Par exemple, chocar frapper » en espagnol est un des termes repris et fait rĂ©fĂ©rence au sperme qui pĂ©nĂštre l’ovaire, Ă©voquant les discours mĂ©dicaux officiels sur la reproduction. 30 Les fƓtus issus d’une fausse couche et les morts-nĂ©s reçoivent aussi ce traitement rituel car, autrement, ils se transformeraient en duende mauvais esprit », rĂ©incorporant le ventre de la mĂšre et provoquant la maladie ou la mort. Duende ninku riki mana unuchasqataqa. Chayqa senuraq wiksanmansiya kasqanta chay mal espiritu kutiyapullantaq chay wawachaq mal espiritun. Chayqa wiksapi creakapullantaq. Chay señurata, mamitanta malta ruwapun. Chayqa unquyullantaq. Chaymi mana allinchu [ Les enfants Ă  qui l’on n’a pas donnĂ© l’ondoiement, on les appelle duende. On dit que ce mauvais esprit retourne dans le ventre de la mĂšre, c’est-Ă -dire le mauvais esprit du bĂ©bĂ©. Ainsi il se reconstitue dans l’estomac ; cela fait mal Ă  la mĂšre. Elle pourrait tomber enceinte ou tomber malade. Ce n’est pas bon »] Saturnino Mamani. 31 Platt 2001, p. 649 signale aussi un comportement diffĂ©renciĂ© selon le genre en fonction des mouvements perçus par la mĂšre dans son ventre et de la constitution du fƓtus masculin et fĂ©minin. 32 Platt 2001, p. 649 rapporte Ă©galement que les garçons sont comme des petits poissons ou challwa. 33 Le sexe masculin est connu sous diffĂ©rents noms pichiku, ch’unchulin, hatun pichiku, huchuy pichiku, ullu, pisqu. 34 En tant que double de la mĂšre, le placenta est responsable des taches au visage des femmes mancha uyaykipi lluqsin chayqa, yawarkunata maqchi maqchirispa sumaqta urqupuyku [ il y a des taches qui apparaissent sur ton visage, lorsque nous lavons bien le sang du placenta elles disparaissent »]. Double du nouveau-nĂ©, mes interlocuteurs disent que, si l’on ne lave pas bien le placenta, le nouveau-nĂ© devient vieux et la peau toute noire. Palmira La Riva Mana kanasqa imataq pasan ? [ et quand on ne le brĂ»le pas le placenta, qu’est-ce qui arrive ? »]. Natividad Cuebas ImayĂĄ pasakunman, punkillikunkus ninku, chaymanta nan, iman, wawa yana machuchamansi tukupun mana maqchisqa mana paris maqchhisqa ninku, yana chilluchamansi wawa tukupun ninku mana parista maqchhiqtiyki, limphuyta maqchhinki parista anchaysi munay zorrocha wawaqa, mana maqchhisqaqa yana machusyĂĄ [ Je ne sais pas ce qui pourrait arriver. On dit qu’on se gonfle, d’autres que le bĂ©bĂ© devient comme un vieux noir parce qu’on n’a pas lavĂ© le placenta. On dit que le bĂ©bĂ© devient noir, trĂšs noir. On dit que, quand on lave bien le placenta, le bĂ©bĂ© est blond. Si l’on ne le lave pas, il est comme un vieux noir »]. 35 Le mauvais air » renvoie Ă  une catĂ©gorie de maladies liĂ©e Ă  toutes sortes d’airs et de vents pathogĂšnes pouvant s’introduire dans le corps. Pour plus d’informations sur ce sujet, voir La Riva 2005, p. 65. 36 L’enfant Ă  qui on ne fait pas le unuchay l’ondoiement, acte rituel qui le transforme en personne runa, lui donnant un nom, peut aussi vouloir rĂ©intĂ©grer le ventre de la mĂšre et la tuer. Il est appelĂ©, dans ce cas, duende mauvais esprit ». Un enfant mort-nĂ© doit aussi bĂ©nĂ©ficier de cet acte rituel. Les personnes avec lesquelles j’ai travaillĂ© disent qu’autrefois on le brĂ»lait au sommet des montagnes Nawpaq ichaqa kanaqku duende nispa, urqu puntakunaman, antes kanaqku. Kunanqa mana hinachu. Manan [ MĂȘme si tu accouches d’un petit mort-nĂ©, il faut toujours faire l’ondoiement. Avant ont avait la coutume de le brĂ»ler, on l’emmenait au sommet des montagnes et on le brĂ»lait. Maintenant on ne fait plus cela »] Saturnino Mamani. Davidson 1983, p. 72 indique que, dans le nord du PĂ©rou, le placenta peut produire l’air du mort », qui compte parmi les maladies rĂ©pertoriĂ©es dans la mĂ©decine andine. 37 Pour une description minutieuse des Ă©tapes de la fabrication rituelle du mort dans deux communautĂ©s sud-andines, voir Robin 2008. Cet auteur rapporte un traitement diffĂ©renciĂ© de la coiffure du mort selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme ibid., p. 70. 38 L’animu joue un rĂŽle fondamental dans les reprĂ©sentations du corps et de la personne dans le monde andin. Cette substance vitale maintient le corps en vie en garantissant la circulation de ses humeurs. Pour une Ă©tude sur les reprĂ©sentations de l’animu, voir La Riva GonzĂĄlez 2005. 39 Dans la communautĂ© d’Andamarca dĂ©partement d’Ayacucho, Ossio 1992, p. 282 mentionne une diffĂ©renciation dans les pratiques funĂ©raires selon que le mort est un homme ou une femme se repican las campanas tres veces y cuando son mujeres, siete veces, correspondiendo con el nĂșmero de almas que se supone tiene cada sexo [ lorsqu’il s’agit d’hommes, les cloches sonnent trois fois et, lorsqu’il s’agit de femmes, elles sonnent sept fois, en fonction du nombre d’ñmes que chacun des sexes est supposĂ© avoir »]. 40 Se reporter au dictionnaire de l’Academia mayor de la lengua quechua 2005. 41 Les femmes interrogĂ©es disent aussi que les hommes sont comme le vent wayrahina. 42 Dans une perspective mythico-historique, Platt 2001 analyse le parallĂ©lisme entre la formation de la personne et l’avĂšnement d’une sociĂ©tĂ© de pĂĄgina Para citar este artĂ­culo Referencia en papel Palmira La Riva GonzĂĄlez, RĂȘves de fleurs et rĂȘves de fruits une construction andine du genre», Journal de la SociĂ©tĂ© des amĂ©ricanistes, 96-2 2010, 181-203. Referencia electrĂłnica Palmira La Riva GonzĂĄlez, RĂȘves de fleurs et rĂȘves de fruits une construction andine du genre», Journal de la SociĂ©tĂ© des amĂ©ricanistes [En lĂ­nea], 96-2 2010, Publicado el 10 diciembre 2014, consultado el 29 agosto 2022. URL DOI de pĂĄgina Autor Palmira La Riva GonzĂĄlez Doctorante Ă  l’universitĂ© Paris Ouest Nanterre La DĂ©fense, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, Maison RenĂ©-GinouvĂšs archĂ©ologie et ethnologie, 21 allĂ©e de l’universitĂ©, 92023 Nanterre [palmirakis de pĂĄgina Derechos de autor All rights reservedInicio de pĂĄgina

Eneffet, le prĂ©sident de la sociĂ©tĂ©, Siben N’Ser, doit prĂ©senter son plan de continuation devant le tribunal de commerce de Nanterre pour tenter de sauver son groupe et ses 18 restaurants
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Siben N'ser, patron de Planet Sushi, a Ă©tĂ© touchĂ© par l'histoire d'Alexandre. Par CĂ©dric Nithard PubliĂ© le 8 Avr 21 Ă  2050 Siben N’ser a Ă©tĂ© touchĂ© par l’histoire d’Alexandre. ©Capture d’écran C8Alexandre a Ă©mu les tĂ©lĂ©spectateurs de l’émission de C8, Touche pas Ă  mon poste. Ce jeune SDF de 19 ans, faisant la manche Ă  Montpellier, a racontĂ© hier son histoire sur le plateau de Cyril Hanouna aprĂšs le coup de projecteur donnĂ© par l’action de RĂ©mi Gaillard pour rĂ©gler ses rĂ©cit Ă©mouvantC’est le bout du tunnel qui se profile pour Alexandre. AprĂšs avoir Ă©tĂ© verbalisĂ© Ă  plusieurs reprises pour non-port du masque, le jeune homme a Ă©tĂ© pris d’affection par RĂ©mi Gaillard. D’abord en lui permettant de retrouver son chien, placĂ© Ă  la SPA tandis qu’Alexandre Ă©tait en garde Ă  vue, puis en rĂ©coltant les 645€ nĂ©cessaires Ă  rĂ©gler les amendes reçues Ă  ce jour trois dont une majorĂ©e.Une action dont a eu vent l’équipe de Touche pas Ă  mon poste qui, aprĂšs Pierrot de La Lune il y a quelques mois, a fait monter Ă  Paris, Alexandre. Sur le plateau, devant des millions de tĂ©lĂ©spectateurs, il a expliquĂ© comment il s’était retrouvĂ© Ă  la rue et son dĂ©sir d’en sortir. Un rĂ©cit qui a provoquĂ© une grande Ă©motion et de nombreux gestes de solidaritĂ© Ă  son solution avant le tribunalEn premier lieu celui de Siben N’ser, patron de la chaĂźne PlanĂšte Sushi, qui a rencontrĂ© Alexandre aujourd’hui. TouchĂ© par la dĂ©tresse et sĂ©duit par la volontĂ© du jeune homme, il lui a proposĂ© un emploi dans un des restaurants en rĂ©gion parisienne et s’engage d’ici la fin du mois Ă  lui trouver un domicile. De quoi donner Ă  Alexandre une nouvelle chance dans la vie qui devrait dĂ©buter fin avril-dĂ©but dernier n’a pour autant pas terminĂ© son histoire avec Montpellier. Ce vendredi Ă  10h30, Alexandre est en effet convoquĂ© au tribunal pour rĂ©pondre de ses multiples amendes. Outre son soutien, RĂ©mi Gaillard lui a garanti une dĂ©fense assurĂ©e par le cabinet en ce moment sur ActuCet article vous a Ă©tĂ© utile ? Sachez que vous pouvez suivre MĂ©tropolitain dans l’espace Mon Actu . En un clic, aprĂšs inscription, vous y retrouverez toute l’actualitĂ© de vos villes et marques favorites. SibenN’Ser, Fondateur de la franchise Planet Sushi, revient pour nous sur le concept de cette franchise de sushi. Siben N’Ser : « La franchise chez Planet Sushi est une question de
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FondĂ©esen 1998 par Siben N’Ser, Planet Sushi est la prĂ©figuration de la vague sushi en France. L’enseigne commence par identifier les traditionnelles recettes japonaises, puis rĂ©ussit une incroyable prouesse en les accommodant au palais occidental. Ce coup de force aboutit Ă  la conception de recettes inĂ©dites de sushi et maki. Du reste, outre la dĂ©gustation sur place et Ă 

Photos © Fabrice Schiff Par Stina Masson Des crĂ©ations originales de sushis et makis en pagaille, une dĂ©monstration de body sushi » pour le plus grand bonheur de la gente masculine, un talentueux groupe de musique revisitant des tubes Ă  la sauce jazzy
 Siben N’Ser, l’entrepreneur avisĂ© de la success-story Planet Sushi , et Luis Benita avaient vu les choses en grand pour l’inauguration de leur premier restaurant lyonnais. Une belle soirĂ©e en plein air, ou nombre de beautiful people ont foulĂ© le tapis rouge, non rose, dressĂ© pour l’occasion. Planet Sushi Lyon 36, boulevard des Brotteaux – Lyon 6 – 04 78 65 65 65 La projection diapos, c’est maintenant ! Introduction - - - - - - - - - - - - - - - - A lire sur le mĂȘme sujet Cliquez ici pour SIGNALER UN ABUS Vous pouvez nous adresser un email afin de signaler un contenu. Merci de prĂ©ciser l'adresse de la page dans votre email. Votre signalement sera pris en compte au plus tĂŽt.

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Al'occasion du salon Franchise Expo paris 2011, Siben N'Ser, Directeur Général de la Franchise Planet Sushi, répond aux questions de l'Observatoire. PopScreen - Video Search, Bookmarking and Discovery Engine. PopCharts; Sign Up; Log In; Interview Siben N'Ser - Franchise Planet Sushi. Interview Siben N'Ser - Franchise Planet Sushi . Share video →
Siben N'Ser, fondateur de Planet Sushi - 22/05 Siben N'Ser, fondateur de Planet Sushi, Ă©tait l'invitĂ© de Guillaume Paul dans Good Morning Business, ce vendredi 22 mai. Il est revenu sur la rĂ©ouverture de Planet Sushi suite au dĂ©confinement et le service pick and collect sur BFM Business. Retrouvez l'Ă©mission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast. Du lundi au vendredi, de 6h Ă  9h sur le canal 23 de la TNT dans "Good morning business", Christophe Jakubyszyn, FaĂŻza Garel-Younsi et les journalistes de BFM Business Nicolas Doze, Hedwige Chevrillon, Jean-Marc Daniel, Anthony Morel... dĂ©cryptent et analysent l'actualitĂ© Ă©conomique, financiĂšre et internationale. Entrepreneurs, grands patrons, Ă©conomistes et autres acteurs du monde du business... Ne ratez pas les interviews de la seule matinale Ă©conomique de France, en tĂ©lĂ© et en radio. BFM Business est la 1Ăšre chaĂźne française d'information Ă©conomique et financiĂšre en continu, avec des interviews exclusives de patrons, d'entrepreneurs, de politiques, d'experts et d'Ă©conomistes afin de couvrir l'ensemble de l'actualitĂ© française et internationale. BFM Business vous propose aussi des conseils pour vos finances par des personnalitĂ©s de rĂ©fĂ©rence dans les domaines du patrimoine, de l'immobilier ou des marchĂ©s financiers. Retrouvez tous les jours Christophe Jakubyszyn, FaĂŻza Garel-Younsi, Nicolas Doze, Hedwige Chevrillon, Jean-Marc Daniel, Anthony Morel, Guillaume Sommerer, CĂ©dric Decoeur, Karine Vergniol, GrĂ©goire Favet, SĂ©bastien Couasnon, Emmanuel Lechypre, Benaouda AbdeddaĂŻm, StĂ©phanie Coleau... BFM Business est disponible en direct radio, en direct tĂ©lĂ© ainsi qu'en direct et replay sur - - Derniers podcasts Good Morning Business 209Kviews, 114 likes, 4 loves, 11 comments, 23 shares, Facebook Watch Videos from C8: « Je remercie toute l’équipe de TPMP » Alex, SDF de 19 ans revient sur sa journĂ©e d’embauche et fait face Ă 
Publié le 09/01/2018 à 1341 Informations Genre Divertissement Année 2018 Résumé de Patron incognito Siben N'Ser, P-DG fondateur de Planet Sushi Siben N'Ser, 40 ans, est le P-DG fondateur de Planet Sushi. Il a créé cette enseigne en 1998 alors qu'il n'avait que 20 ans. En ouvrant la premiÚre chaßne de restaurants de sushis en France, l'entrepreneur a fait l'actualité et est devenu un patron médiatique. Depuis, l'entreprise ouvre jusqu'à vingt restaurants par an dans le monde entier. Mais Siben N'ser refuse de se reposer sur ses acquis. L'espace de trois jours, il va changer d'apparence et d'identité il sera David Lorenzo et se fera passer pour le futur assistant manager d'un restaurant de GenÚve, en observation dans deux restaurants, l'un à Versailles et l'autre à Sceaux, puis dans une cuisine centrale. Infos Pratiques Date 09 janv. au 09 janv.
TheRosicrucians Their Rites and Mysteries - Free ebook download as PDF File (.pdf), Text File (.txt) or read book online for free. AprĂšs plus de six mois d’absence, Patron Incognito est de retour sur les antennes de M6 avec un numĂ©ro inĂ©dit en prime time. Le PDG et fondateur de Planet Sushi », Siben N’Ser, 40 ans, s’est fait passer pendant trois jours pour un futur assistant manager d’un restaurant genevois. À la tĂȘte du marchĂ© français du sushi en livraison Ă  domicile avec une entreprise créée il y a 20 ans, l’entrepreneur lance sa mission dans la peau de David Lorenzo. Lors de sa premiĂšre journĂ©e commando, Siben N’Ser rencontre Nasryn, ĂągĂ© de 22 ans, employĂ© en tant que livreur Ă  Versailles afin de payer ses Ă©tudes. Le patron se munira d’un scooter pour effectuer les livraisons dans les plus brefs dĂ©lais. Il croisera ensuite la route de Fanny, 19 ans, Ă  Sceaux. ArmĂ©e d’un seul bac littĂ©raire, la jeune femme a un poste de serveuse polyvalente oĂč elle s’occupe de l’accueil, des commandes par tĂ©lĂ©phone, du service en salle et de la caisse. Enfin, le fondateur de Planet Sushi achĂšvera son immersion en tant que commis dans une cuisine centrale. Dans celle-ci s’effectue la production Ă  la chaĂźne des spĂ©cialitĂ©s de la marque avant d’ĂȘtre distribuĂ©es dans les diffĂ©rents restaurants hexagonaux. Le 27 juin dernier, la mission du fondateur de Tom & Co avait passionnĂ© millions de Français, soit de part de marchĂ© et une troisiĂšme place pour la chaĂźne privĂ©e. Patron Incognito est Ă  retrouver dĂšs 21 heures ce mardi 9 janvier sur M6. Deux rediffusions sont proposĂ©es Ă  la suite, emmenant le programme jusqu’à 2h25. LaCroissanterie et sa carte Automne-Hiver par Caroline. Laisser un commentaire. Nom* Commentaire* Je valide. A propos de l’auteur . Caroline. A lire Ă©galement. ActualitĂ©s dans la Restauration. 04/01/2011 par Caroline. Stratto lance ses franchises ! Mais cette enseigne de produits, d’inspiration italienne, Ă  savourer sur place ou Ă  emporter, ne compte pas s’arrĂȘter lĂ  Photos © Fabrice Schiff Par CĂ©line Giraud AprĂšs l’ouverture du Planet Sushi aux Brotteaux, c’est Ă  l’angle de la rue MerciĂšre et de la rue Grenette, dans le 2Ăšme arrondissement, qu’un deuxiĂšme restaurant a Ă©tĂ© ouvert le 1er avril par Luis Benita. Et ce n’est pas un poisson d’avril ! Dans un cadre lounge et une ambiance jazzy, orchestrĂ©e par le groupe amĂ©ricain The Buddy DiCollette Band, la soirĂ©e organisĂ©e par Lusso a attirĂ© plusieurs centaines de personnes venues se rĂ©galer des crĂ©ations des maĂźtres artisans sushis. DĂ©gustation de sushis et makis, champagne et pĂątisseries Ă©taient de la partie. Rien de tel pour fĂȘter la success story de Planet Sushi et de son crĂ©ateur Siben N’ser, 34 ans et dĂ©jĂ  34 restaurants Ă  son actif. La projection diapos, c’est maintenant ! Introduction - - - - - - - - - - - - - - - - - - A lire sur le mĂȘme sujet Cliquez ici pour SIGNALER UN ABUS Vous pouvez nous adresser un email afin de signaler un contenu. Merci de prĂ©ciser l'adresse de la page dans votre email. Votre signalement sera pris en compte au plus tĂŽt.
ï»żLorsde sa premiĂšre journĂ©e commando, Siben N’Ser rencontre Nasryn, ĂągĂ© de 22 ans, employĂ© en tant que livreur Ă  Versailles afin de payer ses Ă©tudes. Le patron se munira d’un scooter pour
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 Mais, ironie du sort, la mĂȘme annĂ©e, au mĂȘme endroit, naĂźt l’autre futur leader de la restauration nippone, Sushi Shop, avec sa tĂȘte GrĂ©gory Marciano, le frĂšre ennemi que Siben N’Ser connaĂźt depuis des annĂ©es. “On a eu la mĂȘme idĂ©e au mĂȘme moment, mais si on se dispute la place, on se respecte”, ajoute-t-il, forcĂ©ment fairplay. Peu Ă  peu, malgrĂ© la concurrence, ses restaurants se dĂ©veloppent. A Paris, en province puis Ă  l’étranger, comme Ă  Monaco, Miami Beach et derniĂšrement Bruxelles. Mais aussi, et surtout, au Maroc, Ă  Casablanca et Ă  ­Marrakech. Des sushis et des ramens soupes au Maghreb ? Siben N’Ser y a cru dĂšs le dĂ©but “Les ­Marocains sont trĂšs ouverts. Ils adorent l’idĂ©e de voyage Ă  travers les saveurs.” Sa prochaine cible ? Le ­Qatar, mais il veut prendre le temps d’asseoir sa marque. “Je ne suis plus pressĂ©. Les choses se font toujours en temps voulu, c’est aussi ça le secret de la longĂ©vitĂ© de Planet Sushi.” 90 millions de chiffre d’affaires en 2017 Il faut dire qu’avec ses 70 Ă©tablissements, dont 42 franchisĂ©s, 3 500 salariĂ©s et 90 millions de chiffre d’affaires en 2017 dont 60 % en livraison, le PDG, sans ĂȘtre revenu de tout, est tout de mĂȘme un peu rompu Ă  l’exercice. Son atout majeur, c’est l’ouverture rĂ©ussie de son enseigne Ă  la franchise lire p. 45. Il a su prendre ce risque en pleine explosion de la crise financiĂšre, dĂ©but 2009, une pĂ©riode paradoxalement faste pour Planet Sushi. L’engouement pour la franchise fut tel que les demandes d’ouverture de restaurants ont alors ­affluĂ©. “Pourtant, je n’y croyais pas vraiment, prĂ©cise Siben N’Ser. Des exemples, il y en avait peu en France. Et puis comme j’ai beaucoup de mal Ă  dĂ©lĂ©guer, je craignais qu’on entache le nom de Planet Sushi avec des problĂšmes rĂ©currents ­d’hygiĂšne, ou de sĂ©curitĂ©â€Šâ€ Mais il l’a fait. ­ Aujourd’hui, son enseigne affiche plus de 40 unitĂ©s franchisĂ©es. Ses Ă©quipes les supervisent dans les moindres dĂ©tails comptes, communication, digitalisation
 En prĂšs de dix ans, lĂ  oĂč de nombreuses franchises de la restauration rapide ont dĂ» mettre la clĂ© sous la porte, le seul ratĂ© de Planet Sushi a Ă©tĂ© le restaurant du Havre, qui a depuis fermĂ©. “On ne signe jamais de franchise Ă  la va-vite. Cela demande un temps d’étude et d’analyse. Le franchisĂ© reçoit d’abord une formation de douze semaines dans tous les domaines cuisine, ­finance, livraison
 Chez nous, c’est devenu une expertise.” A ceux qui estiment que Siben N’Ser a eu beaucoup de chance dans les affaires, il rĂ©pond qu’il a pris des risques, qu’il a eu du flair et qu’il a, lui aussi, connu des difficultĂ©s. La tempĂȘte du plan de sauvegarde qu’a connu le groupe en 2013, a Ă©tĂ© un point d’étape important pour dĂ©montrer ses compĂ©tences et sa capacitĂ© Ă  mener sa barque. AprĂšs avoir rachetĂ© ses parts aux actionnaires qui dĂ©tenaient 50,8 % du capital, il est redevenu Ă  100 % propriĂ©taire de sa marque. Une indĂ©pendance retrouvĂ©e qu’il tient Ă  conserver coĂ»te que coĂ»te. Cap sur la “phygitalisation” Homme de son temps, Siben N’Ser mise aujourd’hui sur ce qu’il appelle “l’évolution naturelle de son entreprise vers la phygitalisation’”. Une formule savante, contraction de physique et digital, pour signifier la ­fusion d’une boutique avec pignon sur rue et la vente en ligne. Pour cĂ©lĂ©brer son 20e anniversaire, la marque vient de s’offrir un nouveau logo et une baseline rĂ©solument “plus nippone et tendance”. Mais, dĂ©sormais, ce qui stimule l’homme d’affaires aguerri, c’est son prochain dĂ©fi. Il revient tout juste de Tokyo avec en tĂȘte un nouveau concept, lequel verra le jour au premier ­semestre 2018, “aussi rĂ©volutionnaire que Planet Sushi il y a vingt ans”, promet-il impatient. Il n’y a pas que les sushis qui font recette
 MAGAZINE FEVRIER 2018 LA SUITE DE LA SERIE ECONOMIE LA NOUVELLE RESTAURATION Laurent Hirgorom La franchise, c’est un mĂ©tier » ThĂ©odore Timboussaint Hal’rezo Le halal est en pleine expansion » FondateurEt Dirigeant @ Groupe Planet Sushi. Preparing Siben's profile View Siben's Email & Phone (It's Free) 5 free lookups per month. Siben N'Ser Phone Number Found 5 phone PubliĂ© le 09/01/2018 Ă  0700 M6/21 HEURES - Siben N’Ser, fondateur de la chaĂźne de restaurants, a testĂ©, en anonymat, la plonge, les mĂ©tiers de livreur, de serveur polyvalent et de commis en cuisine. M6 diffuse ce mardi 9 janvier, en prime time, un inĂ©dit de Patron incognito. Siben N’Ser, 41 ans, PDG de Planet Sushi, s’est infiltrĂ© pendant trois jours, sous une fausse identitĂ©, parmis ses est diffusĂ©e l’annĂ©e mĂȘme des 20 ans de votre marque hasard du calendrier?Patron incognito est un vecteur de communication fort et propice pour l’annĂ©e de nos 20 ans, cela tombe bien, c’est vrai. Mais ce n’est pas mon idĂ©e, cela m’a Ă©tĂ© proposĂ© par la production. J’ai immĂ©diatement dit oui, car j’en rĂȘvais depuis Parce que Patron incognito est de loin la seule Ă©mission Ă  laquelle cela vaut la peine de participer en tant que PDG, et pourtant j’en ai fait prĂšs d’une cinquantaine en vingt ans, comme Capital, Vis ma vie, etc. LĂ , on est confrontĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© du travail. Planet Sushi, ce sont avant tout des hommes et des femmes, notre ADN c’est l’humain et cette Ă©mission nous permet de le passage en tant que livreur aux cĂŽtĂ©s de Nasryn, dont la conduite est Ă  risques, voire dangereuse, interpelle
La sĂ©curitĂ© et la conduite de mes livreurs sont ma prĂ©occupation quotidienne. HĂ©las, certains ne nous Ă©coutent pas, alors que l’on a instaurĂ© un certain nombre de rĂšgles et de sanctions. En vingt ans, on a eu un dĂ©cĂšs et un jeune dans le coma
 Vivre des deuils dans une entreprise c’est dramatique. Les livreurs seront bientĂŽt en vĂ©los Ă©lectriques, plus Ă©colos et moins dangereux que les scooters »Siben N’Ser, Siben N’Ser, PDG fondateur de Planet SushiQuelles dĂ©cisions avez-vous prises Ă  ce sujet aprĂšs l’émission? Les livreurs seront bientĂŽt en vĂ©los Ă©lectriques, donc moins rapides, plus Ă©colos et moins dangereux que les scooters Ă  essence. La premiĂšre flotte arrive chez nous fin mars. Nous faisons, pas Ă  pas, des efforts pour sĂ©curiser nos Ă  l’émission, vous avez dĂ©couvert et promu deux pĂ©pites, Eteil et Fanny cela vous donne-t-il envie de continuer Ă  rechercher de telles perles?ComplĂštement. Avec la DRH, on a fait un audit social pour lancer des sujets de dĂ©veloppement oĂč l’on pourrait faire participer les jeunes de notre entreprise. Quand on voit des employĂ©s comme Eteil et Fanny, on se dit qu’on n’a pas besoin d’aller chercher ailleurs puisque chez nous on a tout Ă  portĂ©e de main! Il y a vingt ans, c’était au cƓur de la progression mĂȘme de Planet Sushi, certains anciens livreurs ou assistants managers sont par exemple devenus des patrons de premier resto Ă  21 ansSiben N’Ser, PDG de la franchise Planet Sushi, a inaugurĂ© en 1998, Ă  21 ans, son premier restaurant japonais dans le XVIe arrondissement de Paris. Trois ans plus tard, il en ouvrait un deuxiĂšme. À prĂ©sent, il possĂšde plus de 70 Ă©tablissements, en France mais aussi dans le monde Miami, Ibiza, Casablanca, Monaco, Marrakech et bientĂŽt Bruxelles, pour un chiffre d’affaires de plus 80 millions d’euros en 2016. Prochaine diffusion Ă  la TV .